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72.

Marcel JOUHANDEAU

. 3 L.A.S. « Marcel » ou « M. », [1949]-1950, [à Robert Coquet] ; 8 pages in-8 ou in-4.

400/500

Lettres d’amour.

[14 février 1949]

. Il rassure son « Minou chéri […] tu dors dans mon cœur, comme le Fils dans la Paix

du Père Éternel. Sois bien calme, chéri, supporte les épreuves, dont je suis peut-être l’occasion, sinon la cause. [...] Il y a en moi

quelque chose de changé, de changé en mieux. Je ne t’aime plus pour moi, mais pour toi. Il ne s’agira plus jamais entre nous

de mon plaisir, mais du tien. Je ne m’approcherai de toi plus jamais qu’à genoux »...

[6 août 1949]

. Il se console de son départ à

la pensée de le laisser chez lui, dans son lit, s’occupant de son courrier, etc. « Minou, mon petit corps chéri, mon amant adoré,

ne me laisse pas sans nouvelle ou je languirai comme une plante sans soleil et sans eau. J’ai besoin de

toi

plus que de l’air que

je respire. Aie pitié de ce que tu as fait de ton Marcel. Réjouis-toi surtout du bonheur que tu es seul capable de lui donner »...

2 novembre 1950

. « Tu ne peux savoir comme je souffre, quand je m’aperçois que je ne suis pas un dieu, que je ne suis pas parfait

en tout, que je ne suis pas tout. C’est uniquement parce que j’ai peur de te décevoir. Si je ne suis pas tout pour toi, je ne suis rien.

[…] Ta voix ne murmure pas moins à mon oreille éternellement la bacchanale de Bach, et c’est pour cela que je suis si léger,

que je ne sais plus marcher que je ne sais plus que danser. Ah ! Puissé-je de bonheur un jour tomber à tes pieds foudroyé »...

73.

Hermann von KEYSERLING

(1880-1946) philosophe et écrivain allemand. 14 L.A.S. et 1 L.S. en partie

autographe, 1935-1946, la plupart à Maurice Delamain ; 29 pages formats divers, la plupart avec adresse ou

enveloppe (qqs cartes postales ; fentes à une lettre) ; 2 en allemand.

500/700

Intéressante correspondance avec son éditeur français.

Darmstadt 2 avril 1935

, questions au sujet de traductions

espagnoles ; l’éditeur Hoepli lui a envoyé des coupures italiennes « incroyablement stupides »...

Portofino 25 mai 1935.

Longue

lettre sur son prochain livre, dont le titre serait celui du dernier essai,

Culture de la Beauté

, et commentaires sur son style

et ses projets...

Longenburg 19 avril 1938

. À la suite d’une lettre en italien à lui adressée par sa traductrice Joan Estelrich,

Keyserling, fâché, demande l’intervention de Delamain...

Darmstadt

6 juillet 1938

, remerciant Louis Le Sidaner de son livre

[

Le Cœur humain

]. « Mais je ne suis pas sûr de pouvoir le lire de sitôt : comme jamais auparavant, je suis plongé dans le monde

des méditations profondes, je vais bien au-delà de ce que j’ai dit dans mon dernier livre dont j’espère que vous parlerez tantôt.

Car précisément dans ce moment de ma vie, le silence des revues m’est très pénible »...

Schloss Schönhausen an der Elbe 27

septembre 1941

, introduisant son nouvel éditeur, le Dr. Peter Diederichs, et sa femme, qui passeront quelques semaines à Paris...

Innsbrück

10 avril 1946

. Dans la joie d’être à Innsbrück, « je suis devenu jeune fille à marier qui a besoin de tout », mais son

livre tarde à paraître, en allemand et en français [

Analyse spectrale de l’Europe

]...

18 avril 1946

. « Pour éviter tout malentendu :

nous ne sommes pas encore naturalisés citoyens autrichiens, bien que les démarches nécessaires furent faites il y a longtemps

[...].

Attendez donc des nouvelles

de notre naturalisation accomplie avant de faire des transactions [...]. J’inaugurerai l’École

de la Sagesse seule par un cycle de conférences qui consistera dans une publication

arabe

du

Ursprung

»... Ailleurs, avis donné

d’un prochain passage à Paris, instructions pour l’envoi de livres et pour l’édition de

La Pensée aux sources de la vie

, nouvelles

de sa femme, d’Arnold et Manfred, vœux... Etc. On joint 6 autres l.a.s. adressées à Maurice Delamain, par Charles Baudouin

(2, 1930-1938), et par la veuve de Keyserling (4, 1953-1961).

74.

Roger de LA FRESNAYE

(1885-1925) peintre. Carnet

autographe avec 3 dessins originaux,

Chansons

, [1917-1918] ;

carnet in-8 de 58 pages (plus ff. blancs), couverture cartonnée

et dos toilé, cachet encre

Fournitures générales pour la peinture

A. Coccoz Paris

à l’intérieur du plat sup., 2 cachets d’atelier.

1 000/1 200

Recueil de chansons gaillardes ou troupières, orné d’une pièce

de titre sur le plat sup. illustrée d’un dessin à la plume représentant

4 hommes attablés devant une bouteille, et un debout, brandissant

une autre bouteille, tous chantant. La première page, portant le cachet

d’atelier, présente deux croquis à la plume, l’un de trois soldats attablés

devant une bouteille, l’autre une nature morte dans le style cubiste.

Suit le texte de 26 chansons, la plupart gaillardes, copiées au crayon :

Le

gros curé de Passy

,

La Patrouille

,

Coline

,

Que nos pères...

,

Les cagoles

,

Le Jeune homme de Besançon

,

À la première auberge

...,

L’amour me

réveille

,

Margoton

,

Ma femme est morte

,

Madelon

,

Die Leberwurst

,

Tannenbaum

,

Auprès de ma blonde

,

Le Père Dupanloup

,

Les Birouttes

(avec musique),

Le Beau Maréchal

,

Fleur de Rose

,

La Cantinière

,

Oh

ma mère !

,

Jeanneton

,

La mère Gaspard

,

La Boiteuse

,

Le Turco et

l’Espagnole

, «

Qu’est-ce qu’il y a 2 ?...

»,

Les Godillots

. Retourné, le

carnet recense une cinquantaine d’impropriétés de langage, ou graphies

fautives : « Suffisamment assez », « une cassetrole », « en devenir là »,

etc.

Ancienne collection Georges de Miré (cousin et ami de La Fresnaye,

grand collectionneur d’art nègre).