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Duchesse
, un peu plus tard dans le quartier des Blancs-Manteaux
Véronique
. O visite des ostensions ! procession aux reposoirs
des reliques saintes de ma jeunesse ! Alors, je me sens le point de mire de toutes les flèches d’archers invisibles, mais vais-je
m’évanouir,
Élise
me soufflette et me rend la vie. Elle est plus fidèle que moi, c’est elle qui est fidèle. Je sais toujours à peu près
où elle est, où elle en est de ses extravagances, quand elle ignore où j’en suis des miennes. Ah ! si elle soupçonnait quels mondes
en moi elle frôle au passage »… Rue Saint-Ferdinand, il rencontre d’abord « la Duchesse » [Marguerite Laveine], cantatrice,
« interprète fanatique de Wagner », veuve d’un camarade de lycée ; en sortant de chez elle, il tombe sur « Bouche d’ivoire »
[Aimé R., le héros d’
Opales
], ancien amant perdu de vue depuis trente ans, maintenant marié et père de famille, qui l’a jadis
initié aux « mystères souterrains, terribles » [de la sodomie], et qui parle intensément de la complexité de leur relation pour
lui « indélébile » ; puis il se rend chez sa vieille amie « Véronique » [Marguerite Passemart], auprès de qui il débat longuement
de ses liens conjugaux : Véronique juge finement que c’est le besoin d’ordre qui le maintient auprès d’Élise et qui « explique et
justifie une fidélité sans raison, déraisonnable, folle »...
Le manuscrit est écrit soigneusement à l’encre violette dans deux cahiers, sur le recto des feuillets de papier quadrillé à
petits carreaux, avec quelques ajouts en regard ; il présente de nombreuses ratures et corrections, avec des passages biffés
ou déplacés ; il est folioté au crayon rouge par l’auteur (quelques erreurs de chiffrage), 1 à 101 pour le premier cahier, et, pour
le second, 102 à 139, puis [140] à 203 pour
L’Incroyable Journée
.




