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Manuscrit complet de cet important poème, « superbe hymne dionysiaque » (Anne-Marie Amiot), chantant « la victoire
de la plante et de l’arbre sur l’homme » (Yves-Alain Favre).
Le Règne végétal
fut publié dans une édition illustrée de collages de
Max Papart, et de photographies d’André Villers, aux Éditions de l’Université d’Ottowa, en 1972. Manuscrit mis au net au stylo
noir, avec quelques ratures et corrections, avec la dédicace à sa femme : « Pour Suzanne », inscrite en haut de la page de titre.
« Un jour je ne sais pas pourquoi,
Mais sait-on jamais pourquoi,
Je suis devenu un arbre,
Un de ces grands arbres pleins de branches,
Un de ces grands arbres qu’on voit dans les montagnes
Comme un berger qui reste la main sur la hanche,
Immobile et regardant le temps, et solitaire en ses pensées
Qui font autant de cercles en sa tranche qu’il y a d’années
Depuis le jour qu’il est là avec ce troupeau de la transhumance
Qu’il n’a plus ramené au séjour des origines, ni ailleurs,
Et peut-être seul, je le vois, et je vois les moutons promis à la boucherie
Par un drôle de destin qui fait pleurer d’amour en attendant qu’on les mange »...
94.
Auguste RODIN
(1840-1917). 2 cartes de visite autographes dont une signée,
182 rue de l’Université
; 3 pages
obl. in-24.
300/400
[À M. Couton]. « Merci d’avoir pensé à moi mais je suis tellement occupé de ma sculpture que je n’ai pas de temps »... [À un
ami]. « Inutile cher ami de vous écrire une longue lettre pour vous dire et de la part de nos amis que vous nous fassiez le grand
plaisir d’art de nous envoyer une de vos belles choses masques ou vase à notre Champ de Mars. J’aurai quelque chose pour vous,
pour que vous (sculpture) en fassiez ce que vous voudrez. Amitiés mon cher ami vous êtes un de ces hommes comme Charles
Cros, qui est mort malheureusement son génie ne l’ayant pas fait vivre. Mais vous ce ne sera pas cela »... On joint une carte
de visite dictée, renvoyant au
Musée
et à son rédacteur Gustave Toudouze.
95.
Émile ROGAT
(1770-1850) graveur. L.A.S., Paris 30 août 1844 ; 2 pages in-4.
100/150
« Je n’ai gravé depuis le commencement de janvier que la médaille du général Bertrand, celle de Laffitte et une autre
médaille représentant le château de Vincennes et la prise de la Bastille ». De celle-ci, « il n’y a de moi que le côté du donjon.
Quand à la médaille du G
al
Bertrand j’avais d’abord l’intention de faire un revers sur lequel, il aurait été fait mention de la
translation de son corps auprès de celui de Napoléon ; mais voyant que la chambre des députés ne terminait rien et voulant tirer
parti de mon travail ; j’ai pensé mettre au revers la tête de Napoléon, ce qui peut indiquer déjà la réunion des deux corps, comme
elle avait été demandée par un député »...
96.
Romain ROLLAND
(1866-1944). 4 L.A.S., 1930-1944 ; 5 pages et demie in-8.
300/400
Villeneuve (Vaud)
1
er
décembre 1930
. Il ne fait plus de conférences ; sa santé le lui interdit, et il a les broches malades. « Je
regrette beaucoup de ne pouvoir m’entretenir avec vous et avec les “montagnons” de Pontarlier »...
19 mars 1939
, à un ami :
« Je suis maintenant domicilié en France, à Vézelay [...]. J’espère vous y revoir, un jour »...
Paris
19 octobre 1944
, [au Dr Pierre Ameville]. Il explique comment il se fait soigner à la clinique du D
r
Mondor, et non
rue Oudinot, près d’Ameville, le médecin « dans les mains de qui j’ai remis la direction de ma santé ». Tout s’est passé par
l’intermédiaire de Mme Vildrac, qui devait « s’entendre avec D
r
Mondor, pour nous admettre dans la clinique, – mais à la
condition formelle que vous m’y soigneriez »...
29 novembre
. Immobilisé dans sa chambre, il rend compte au médecin de son
état, amélioré du « point de vue intestinal », malgré sa crainte récente d’un refroidissement. L’auscultation n’a rien décelé.
« J’ai seulement de petites toux mécaniques d’essoufflement. […] Je suis sujet, je crois, à de petites poussées congestives de la
trachée. L’hiver dernier, j’ai beaucoup souffert de douleurs aigües, des deux côtés de la poitrine [...] Maintenant, s’annoncent des
douleurs semblables, à la base du crâne »...
97.
Georges ROUAULT
(1871-1958) peintre. L.A.S., [Paris 11 avril 1927], à E. de Jouvencel ; demi-page in-12 (carte
postale avec adresse).
120/150
« Jeudi voulez-vous comme il a été convenu d’abord. Si cela ne vous dérange pas trop pour ce jour-là. Bien amicalement en
attendant à vous tous je vous serre la main »...
98.
George SAND
(1804-1876). L.A.S., 20 juin 1857, à son ami Charles-Edmond (directeur littéraire de
La Presse
) ;
4 pages in-12 à son chiffre.
500/700
Elle parle d’abord de deux portraits envoyés par James Fazy (portraits supposés du maréchal de Saxe et de Mme Dupin de
Francueil) : « Vous pensez bien qu’après avoir vu vos admirables dessins, je grille de voir les modèles. Sapristi ! quel talent
pour quelqu’un qui n’en fait pas son état ! Manceau dit très sérieusement que c’est
très joli
, et que vous mentez en prétendant
que c’est un début ». Elle charge Charles-Edmond de remercier Théophile Gautier « de ses bonnes intentions » [il parlera des
dessins de Maurice Sand dans un article de
L’Artiste
le 3 août]. « Je compte sur vous le plus tôt que vous pourrez et cependant
je voudrais bien que Maurice vous ramenât et fût ici pour vous faire courir et batifoller. Je suis sûre que vous avez besoin de




