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remuer et de vivre par le système musculaire, vous n’êtes malade que de la vie de Paris qui développe le cerveau aux dépens de

tout le reste. Et votre pauvre fillette ! J’ai bien envie de vous gronder de l’avoir laissée si longtemps chez ces affreuses duègnes.

Je vous avais si bien dit qu’elle ne pouvait pas y être bien ! » Puis elle fait allusion à son roman

Les Beaux Messieurs de Bois-

Doré

, annoncé dans

La Presse

comme un roman historique : « Vous avez peut-être raison pour le sens du mot

historique

, à

propos de roman. Mais c’est égal, je trouve cela ambitieux, et pour un coup d’essai, ça

m’intimide

».

Elle rapporte enfin les propos de son compagnon Manceau à propos des dessins de Charles-Edmond : « Je suis très content de

lui voir deux cordes à son arc, vu que quand les persécuteurs lui interdiront la politique, il pourra donner des leçons de dessin ».

Puis elle ajoute : « Vous n’aurez pas peur, n’est-ce pas, de nos tremblements de terre ? Nous en avons eu trois en douze heures,

mais si petits qu’un seul a été noté à Nohant avec certitude complète ».

Correspondance

, t. XIV, n° 7524.

99.

George SAND

. L.A.S., [Nohant] 7 novembre 1872,

à son ami Charles-Edmond ; 4 pages in-8 à son

chiffre.

500/700

Au sujet du projet de représentation de

M

ademoiselle

L

a

Q

uintinie

à l’Odéon (la pièce, qui

mettait en scène un prêtre amoureux, ne sera finalement

pas programmée, suite aux pressions faites sur le directeur

Duquesnel par Jules Simon, ministre de l’Instruction

publique et des cultes).

… « Que de choses vous faites pour moi ! Sans doute

vous faites pour le mieux, vous êtes meilleur juge des

dispositions des artistes, et si Lafontaine vous paraît

devoir être préféré, préférons-le, et allons de l’avant. […]

Mais je ne demande pas à passer en décembre ni même

au commencement de janvier. […] La seule chose qui me

préoccupe un peu c’est de savoir lequel de Berton revenant

à la raison, ou de Lafontaine s’embarquant avec espoir et

courage, porterait ce rôle difficile. Vraiment je ne sais pas.

Je craindrais moins Berton et j’espère plus de Lafontaine.

Il aura des choses à

lui

, mais aura-t-il le

fiato

jusqu’au

bout ? » Elle viendra à Paris pour la lecture de la pièce :

« Je tiens à être à la lecture et à la collation des rôles, c’est

mon ouvrage, cela. Pour les répétitions et la mise en scène,

je ne m’y entends pas beaucoup tant que ce n’est pas

débrouillé et que les rôles s’

ânonent

. Je m’en reviendrai

donc ici pour retourner à vous quand on aura vraiment

besoin de moi. Je tiens aussi à voir la distribution qui n’est

pas faite que je sache »… Etc.

Correspondance

, t. XXIII, n° 16374.

100.

George SAND

. L.A.S., Nohant 7 octobre 1873, à son ami Charles-Edmond ; 4 pages in-8 à son chiffre. 500/700

« Cher ami, je ne vous ai pas répondu tout de suite. Rien ne pressait puisque je me rends à vos observations en ce qui

concerne

La Quintinie

et que relativement à

Mauprat

, c’est une affaire que vous regardez comme sérieusement conclue. Je me

porte enfin bien, et enfin je travaille ! Je me suis remise à mon roman [

Ma sœur Jeanne

] et je ne veux pas le lâcher qu’il ne soit

fini. Alors je me remettrai aux feuilletons. Mais en attendant, il ne faut pas oublier votre promesse de venir nous voir ce mois-

ci. […] Tout va bien céans, les fillettes bien portantes, Lolo énorme et toujours bonne comme un gros mouton. Plauchut nous

a quittés avec la famille Viardot qui nous a donné une quinzaine de délices musicales et

amicales

, sans préjudice des danses

effrénées de toute la jeunesse. La maison est donc toujours un bon refuge contre les peines du dehors qui ne sont pas minces.

Moi je vois très en noir et crois au triomphe du cléricalisme en attendant celui du pétrole [allusion à la Commune]. J’ai peur

que les gens sensés ne fassent pas leur devoir »...

Correspondance

, t. XXIII, n° 16753.

101. [

George SAND

].

Aurore de Saxe, Mme Louis-Claude DUPIN DE FRANCUEIL

(1748-1821) fille naturelle

du maréchal de Saxe, grand-mère de George Sand. L.A., jeudi 15 [1820 ?], à Mme Pierre Fauvre de La Pivarderie ;

1 page in-12.

100/120

« Ne viendrez vous pas demain, madame, déjeuner, dîner avec moi ? et recevoir mes remerciemens de toutes vos bontez pour

ma petite, qui est toute glorieuse de sa coréspondance avec vous ? J’ai bien envie de vous embrasser, et de vous parler de mon

amitié pour vous. J’ai l’honneur de saluer M

me

Fauvre »... [La fille d’Anne Fauvre, Ursule, avait épousé Charles-Nicolas Robin-

Duvernet, dont elle eut un fils, Charles, qui sera un des amis intimes de George Sand.]