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65

HISTOIRE & VOYAGES

Les départements indiens

du

corregidor

de Cañete

267. [PÉROU]. – TOLEDO

(Francisco Álvarez de). Pièce signée en qualité de

vice-roi du Pérou

, contresigné par son

secrétaire d’État Alvaro Ruiz de Navamuel y de Los Rios. Los Reyes [Lima], 12 septembre 1577. 1 p. in-folio, petite

déchirure marginale due à l’ouverture.

2 000 / 2 500

Pièce rarissime.

Francisco de Toledo, organisateur du système colonial espagnol en pays inca.

Après la conquête du Pérou par

Francisco Pizarro, une vice-royauté fut créée par Charles Quint en

1542

, qui regroupait toute l’Amérique du Sud

espagnole. Le vice-roi Francisco de Toledo, en fonction de

1569

à

1581

, battit et fit exécuter le dernier Inca, Tupac

Amaru, et mit véritablement en place le système colonial espagnol dans cette partie du monde. Il divisa notamment le

territoire sous sa férule en environ

70

 corregimientos

(régies) administrés par un

corregidor

(régisseur)

espagnol,

chaque

corregimiento

étant divisé en plusieurs

repartimientos de Indios

(départements indiens), sortes de districts

fiscaux dans lesquels les Indiens devaient se plier à un système de travaux et achats forcés.

Acte par lequel le vice-roi Toledo ordonne que soit payé à Hernán Vázquez de Puga le salaire qui lui est dû comme

corregidor

de Cañete, actuelle San Vincente de Cañete : «

Don Francisco de Toledo mayordomo de Su Magestad, su

vissorey, gobernador y capitán general en estos reinos y provincias del Perú y Tierra Firme, presidente de la Audiencia

real de Los Reyes &c. Por quanto yo provey por corregidor de la villa de Cañete y de los repartimientos de Yndios de

Limaguana y Pachacama y los demás del término y zuridicion d’esta ciudad de Los Reyes a Hernán Vazquez de

Puga... ; acordé de dar y di la presente por la qual mando que de los bienes de las comunidades de los dichos

repartimyentos y de los demás que el dicho Hernán Vazquez de Puga tiene en coregimiento se le dé y pagué lo que se

le deve del tiempo que a usado el dicho oficio de coregidor de los dichos repartimyentos...

»

Traduction : « Dom Francisco de Toledo, majordome de Sa Majesté, son vice-roi, gouverneur et capitaine général en ces

royaumes du Pérou et de Terre-Ferme, président du Tribunal royal de Los Reyes [Lima]

&c.

Comme j’ai commis Hernán

Vazquez de Puga

corregidor

de la ville de Cañete et des

repartimientos

indiens de Limaguana et Pachacamac et autres des

circonscription et juridiction de cette cité de Los Reyes... ; j’ai bien voulu donner et ai donné la présente par laquelle

j’ordonne que, des biens des communautés desdites provinces et autres dont ledit Hernán Vazquez de Puga tient la régie,

lui soit donné et payé ce qu’on lui doit pour le temps qu’il a rempli ledit office de régisseur desdites provinces... »

Créé en

1576

et confié à Hernán Vázquez de Puga, le

corregimiento

de Cañete, comprenait les

repartimientos

situés

entre Lima et Cañete : Lunahuana, Chilca, Mala, Coayllo, Calango, Pachacamac, Surco, Ate, La Magdalena, Lurigancho

et Huanchihuaylas.

« L’on m’a asseuré qu’ilz sont braves & courageulx... »

268. HENRI IV

(Henri de Bourbon, futur). Lettre signée «

Henry

» à Jean de Harambure. La Rochelle, 1

er

février 1589.

1/2 p. in-folio, perforations marginales dues au système de clôture, une découpe marginale due à l’ouverture,

montage ancien sur vergé azuré ajouré pour laisser voir l’adresse au dos.

1 000 / 1 500

Lettre écrite en pleine guerre de religion, peu après l’assassinat du duc de Guise

qui avait conclu la rupture

entre le pouvoir royal et la Ligue, et qui devait amener la réconciliation finale entre Henri III et le futur Henri IV, alors

à la fois héritier légitime au trône de France et chef de l’armée protestante. Le dernier roi Valois mourrait dans la nuit

du

1

er

au

2

août

1589

, mais son successeur, après avoir abjuré le protestantisme en

1593

, ne serait sacré qu’en

1595

.

Jean de Harambure commandait alors une compagnie de chevau-légers au service du futur Henri IV.

«

 Harambure,

je vous envoye ces quatre honnestes hommes pour estre de ma compagnye.

Faictes leur faire le

sarmen & les retenez & leur faictes bailler quartier. Ilz on des chevaulx, mais non trop bons ; il fauldra adviser le

moyen de leur en faire recouvrer de meilleurs & a bon marché, car je croy que la longueur du chemin à me venir

trouver leur a ung peu faict alleger la bourse.

L’on m’a asseuré qu’ilz sont braves & courageulx.

C’est ce que vous aurez à present de moy qui prie Dieu vous avoyr, Harambure, en sa saincte & digne garde...

»

Ami d’enfance et compagnon d’armes d’Henri IV, Jean d’Harambure

(

1553

-

1630

) était originaire de Navarre

et fut donné comme compagnon de jeux à Henri de Bourbon. Il demeura fidèlement attaché à son service comme

officier, et fut de tous les combats, faisant preuve d’une bravoure peu commune : il participa à la prise de Niort en

décembre

1588

– où il perdit un œil et gagna le surnom de « Borgne » donné par l’amitié virile d’Henri IV –, il fut

blessé à Arques en septembre

1589

, combattit au siège de Rouen (novembre

1591

-avril

1592

) où il sauva la vie du roi

et celle d’Agrippa d’Aubigné, fut au siège de Laon (

1594

), etc. Henri IV le fit gouverneur de Vendôme puis

d’Aiguesmortes. Sous Louis XIII, au au début de la guerre de Trente Ans, Harambure serait employé à la tête de la

cavalerie française au sein de l’armée protestante du comte Ernst von Mansfeld, alliée à la France et engagée contre

l’empereur. Il épousa la grand-tante de Montesquieu, et son fils aîné épouserait la sœur de Tallemant Des Réaux.