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port. On dit qu’ils ont passé la pointe du cap Corse, navigant à l’Ouest. Peut-être en verrez-vous aussi en ces mers.
Ils
ont semé la terreur dans les présides
[les grandes villes corses comme Bastia, où se trouvaient les garnisons
françaises, et qui étaient majoritairement anti-paolistes]... »
Neveu de Paoli et personnage important de l’histoire corse, Pierre-Paul Colonna de Cesari-Rocca
(
1748
-
1821
), fut député aux États généraux alors qu’il servait comme capitaine au régiment provincial corse. Il était alors
favorable à la conservation de la Corse dans la République et au retour de Paoli. Général en second des Gardes
nationales de Corse puis colonel dans la Gendarmerie corse et enfin général,
il dirigea une partie de la malheureuse
expédition de Sardaigne en 1793, suscitée par Paoli et où Bonaparte reçut le baptême du feu.
Il fit partie
de la députation ayant porté les décisions de la consulte de juin
1794
au roi d’Angleterre, et accepta un poste de
conseiller d’État dans le royaume anglo-corse. Après la chute de celui-ci, il vécut plusieurs années en exil, lié aux partis
contre-révolutionnaires. Napoléon lui offrit sa grâce en
1805
en lui proposant le grade de général de ses armées, mais
Colonna de Cesari-Rocca la refusa et se retira simplement dans sa famille.
« Les nôtres doivent se considérer non comme des soldats aux gages
mais comme des citoyens disposés à tout risquer pour leur patrie... »
279. PAOLI
(Pasquale). Lettre autographe signée à Francesco Saverio Frediani, commissaire du Gouvernement anglo-
corse en Balagne. Rostino, 20 juillet 1794. 1 p. in-folio, adresse au verso.
6 000 / 8 000
Lettre concernant le siège de Calvi par les troupes anglo-corses de Nelson, Stuart et Paoli.
Profondément
libéral, hostile au tour tyrannique et sanglant qu’avait pris la Révolution, Pasquale Paoli avait décidé de s’appuyer sur
l’Angleterre pour libérer la Corse des Français. Des contacts furent pris avec les Anglais, et l’amiral Hood dépêcha
l’amiral Horatio Nelson en Corse pour chasser les garnisons françaises : Saint-Forent tomba en février
1794
, Bastia en
mai. Paoli appela dans le même temps à l’union avec le royaume britannique et une consulte réunie à Corte en juin
1794
confirma cet appel en demandant la constitution d’un royaume corse autonome dans le giron de la monarchie
britannique, sur le modèle irlandais. La dernière ville tenue par les révolutionnaires, Calvi, fut alors assiégée de juin à
août
1794
. Nelson, à qui un éclat d’obus fit perdit un œil le
12
juillet, œuvra pour cela en coordination avec le général
Charles Stuart (favorable à Paoli), avec le vice-roi de Corse, l’Écossais Gilbert Elliot (hostile à Paoli), et avec des troupes
corses paolistes. Les forts de Calvi furent pris l’un après l’autre, dont le fort Mozello le
18
juillet, et la ville se rendit le
10
août après un terrible bombardement.
«
Rispondendo alla vostra di ieri, devo confessarvi che mene trovo alquanto imbarazzato.
Non vi è dubbio che le
nostre genti devono avere delle sofferenze ; ma queste sono inevitabili negli assedi ; ed i nostri devono considerarsi
non come soldati a stipendio ma come cittadini disposti a tutto risicare per la lor patria ; e quindi non devono
prendersi a cuore, se per essi non vi è tutto quel riguardo che vi è per la truppa inglese.
Non so però comprendere la distinzione che soffrono nei soccorsi che si prestano alle genti di guerra in campagna
senza differenza di nazione a nazione.
Se non vogliono dar le mule per trasportare i nostri ammalati fatele
commandare nei villaggi.
…/…




