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In quanto alle paghe degli officiali, io non potrei provvedervi senza farne inteso il popolo, perché mi somministri
i mezzi, ed in tal caso potrebbersi anche pensare per la sussistenza de’ soldati. Sarà costì il cavaliere Elliot. Potreste
farglene parola ; e, se vi pare, potreste farne inteso anche l’ammiraglio ; ma prima di ogni altro parlatene col generale
Stuart, perché io possa regolarmi e prender delle misure di sua sodisfazione. Ne ho scritto a Giampietri, il quale
probabilmente farà vedere la mia lettera al generale Stuart, perché risguarda voi, Pietriconi, le paghe degli officialo,
lo spedale, e molti alteri oggetti importanti.
L’abbate Sivori vi parlerà di un certo Maraninchi, perché cosi gli o scritto. Guardate a prender delle misure efficaci
sopra di lui...
L’assalto del Mozzello non potea essere pericoloso, ma solamente di strepito mi spiacerebbe che li nostri non fossero
stati commandati a tale serviso.
»
Traduction : « En répondant à votre lettre d’hier, je dois vous avouer que je m’en trouve quelque peu embarrassé.
Il n’y
a pas de doute que nos gens doivent endurer des souffrances ; mais celles-ci sont inévitables dans les
sièges ; et les nôtres doivent se considérer non comme des soldats aux gages mais comme des citoyens
disposés à tout risquer pour leur patrie ; et donc ils ne doivent pas s’offenser s’il n’y a pas pour eux tout
les égards qu’il y a pour la troupe anglaise.
Je ne comprends pas, en revanche, la distinction dont ils souffrent dans les secours, qui se portent aux
gens de guerre en campagne sans différence de nation à nation.
S’ils ne veulent pas donner les mules pour
transporter nos malades, faites-les commander dans les villages.
Quant aux paies des officiers, je ne pourrais vous les procurer sans en faire part au peuple, pour qu’il m’en indique les
moyens, et en tel cas ils pourraient aussi penser à la subsistance des soldats.
Le chevalier Elliot
sera là. Vous pourriez
lui en toucher un mot ; et, si bon vous semble, vous pourriez en faire part aussi à
l’amiral [Nelson]
; mais avant toute
chose, parlez-en avec
le général Stuart,
pour que je puisse régler ma conduite et prendre des mesures à sa satisfaction.
J’en ai écrit à Giampietri [Gian Pasquino Giampietri, colonel corse paoliste], lequel fera probablement voir ma lettre au
général Stuart, parce qu’elle vous concerne, Pietriconi [Balthassar Petriconi, que Gilbert Elliott a nommé lieutenant-
colonel et pris comme aide de camp], les paies des officiers, l’hôpital, et beaucoup d’autres sujets importants.
L’abbé Sivori [ancien maire de Calvi, paoliste et député à la consulte de Corte en juin
1793
] vous parlera d’un certain
Maraninchi, parce que je lui ai écrit de le faire. Veillez à prendre des mesures efficaces à son égard.
L’assaut du Mozello ne pouvait être dangereux mais seulement du vacarme ; cela me déplairait qu’un tel
service n’eût pas été commandé aux nôtres. »
« Le fameux Robespierre, avec les siens, a été dénoncé et arrêté...
La Providence se fait une obligation de punir les auteurs de tant d’assassinats... »
280. PAOLI
(Pasquale). Lettre autographe signée à Luigi Battesti. Monastère d’Orezza, 16 août 1794. 1 p. in-4, petites
brûlures d’encre à la signature, document doublé.
6 000 / 8 000
Forte lettre dans laquelle Paoli annonce l’arrestation de Robespierre et voue à l’enfer les Corses terroristes.
Homme des Lumières, franc-maçon attaché aux idées libérales, hostile à l’absolutisme, Pasquale Paoli avait d’abord
salué l’avènement de la Révolution et considéré comme un honneur que la Corse soit alors rattachée à la France, mais
l’évolution de la République vers un régime de Terreur l’en détacha absolument.
«
Vi rimando i vostri raccomandati. Meglio non possono fare che di gettarsi a mani del Governo, ed implorarne la sua
misericordia.
La vostra intercessione sarà un gran titolo per farglela ottenere
. In quanto a voi, i vostri meriti sono cosi
bene conosciuti, che nessuno penserà mai a lasciarli indietro ; ed io in particolare mi farò sempre un impegno di farli
valere al suo giusto, e ne siate sicuro.
Vi accludo una nota di notizie interessanti che publicherete, anzi vele segno in poche parole.
Il famoso Robespierre coi
suoi fu denunciato, ed arrestato
da un partito elevatosi contro di lui il 27 luglio alla Convenzione. Un partito a lui
favoravole in Parigi vi si oppose, di maniera che vennero all’armi, ma i partiggiani di Robespierre furono vinti. Esso si
uccise ; il fratello si precipitò da una finestra e la stragge fu grandissima fra quei scellerati.
La Provvidenza s’impegna
a punire gli autori di tanti assassini. Io penso che i disgraziati Corsi, que lì hanno tradito la lora patria, riceveranno
colà la pena dei lor delitti ;
questa notizia importante, vela do per sicura, e la potete in conseguenza publicare...
»
Traduction : « Je vous renvoie les personnes que vous m’avez recommandées. Ils ne peuvent faire mieux que de se jeter
entre les mains du Gouvernement, et d’implorer sa miséricorde pour cela.
Votre intercession sera un grand titre pour
la leur faire obtenir.
Quant à vous, vos mérites sont si bien connus que personne ne pensera jamais à vous laisser pour compte ; et moi, en
particulier, je me ferai toujours un devoir de vous faire valoir à votre juste valeur, et soyez-en assuré.




