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inclinations américaines lorsque je pense que le passage d’un auteur roïaliste aurait été assez piquant. Vous le

trouverés dans l’édition anglaise de Londres 1788, volumes d’essais.

Il me semble que c’est le 1

er

où j’ai remarqué,

page

416,

une opinion très piquante aussi sur l’aptitude des grands États, tels que la France et la Grande-Bretagne, de

préférence aux petits, pour être organisés en République.

Mais je doute que mon ami le docteur Regnault

[Jean-

Baptiste Regnault, que La Fayette connut en émigration à Hambourg, devenu ensuite médecin consultant de

Louis XVIII]

vous passât cette seconde citation, même sous la forme d’hérésie. Si j’eusse été investi de son emploi,

j’aurais pris la liberté de vous demander s’il ne convenait pas de dire que le commité de Constitution avait proposé

l’élection d’un Sénat à vie.

Cette combinaison s’accordait mieux avec les doctrines américaines et les sentiments de

notre majorité de 89 que celle d’une hérédité législative et quelquefois judiciaire.

Celle-ci se trouvait à la vérité dans

la nuance d’opinion qui distinguait une portion très estimable de la droite de l’Assemblée, mais quoique Mounier,

Lally, Clermont-Tonnerre, Malouet

[députés aux États généraux]

, eussent des opinions plus monarchiques ou moins

américaines que la majorité, ainsi qu’on le voit par leurs discours et leurs écrits, ils ne proposeront point une Chambre

des pairs héréditaire. Ce point de fait est moins éclairci dans l’article que l’excellente révélation de la conduite des

Ultra de ce tems-là. N’auriés-vous pas bien fait d’observer aussi que les Républicains de l’an trois avaient divisé le

Corps législatif en deux Chambres.

Continués à nous donner des morceaux instructifs et patriotiques, conformes autant que possible à l’espoir de ce

manifeste du 5 juillet, où se trouvent réunies les principales bases de la liberté française...

[Allusion à la « Déclaration

de la Chambre des représentants » du

5

juillet

1815

, esquissée par Marc-Antoine Jullien, proposée par Dupont de l’Eure

et adoptée par le Corps législatif, affirmant les aspirations du « peuple français »] »

Sur l’écrivain et journaliste Antoine Jay, ami de Jefferson et client de Fouché,

cf. supra

286

.

288. LA FAYETTE

(Gilbert Du Motier, marquis de). Lettre autographe signée à Adélaïde-Gillette Billet Dufrénoy.

Château de La Grange [près de Courpalay dans l’actuelle Seine-et-Marne], 13 juillet 1823. 1 p. in-12, adresse au

dos, petite déchirure au feuillet d’adresse due à l’ouverture.

200 / 300

«

... Vous verrés qu’il m’est impossible de voir M

lle

 Alauzet avant jeudi matin. Vous savés d’avance que je ne suis guères

à portée, dans les circonstances actuelles et sous aucun rapport, d’être utile à cette intéressante famille. Mais je suis

trop touché de la confiance qui m’est témoignée, surtout lorsqu’elle se rattache à vous, Madame, pour ne pas chercher

s’il est en mon pouvoir d’y répondre. En attendant, ne pourrions-nous adresser M

elle

 Alauzet à nos amis Ségur qui

auraient peut-être quelque bonne idée pour lui rendre service ?...

»

La poétesse et publiciste Madame Dufrénoy

(

1765

-

1825

), fille du joaillier Jacques Billet et veuve de l’homme

d’affaires de Voltaire, Simon Petit-Dufrénoy, fut ruinée par la Révolution, et retrouva un semblant de fortune grâce à

Napoléon I

er

– elle demeura ensuite liée au mouvement libéral par fidélité à l’Empire. Elle fréquenta des personnalités

telles que Condorcet, Fontanes, Gérando, Camille Jordan. Son fils Armand Dufrénoy (

1792

-

1857

), géologue,

minéralogiste, ingénieur des Mines et membre de l’Académie des Sciences, était le beau-père d’Antoine Jay.

La vie de l’Aiglon

à la Cour d’Autriche

289. REICHSTADT

(Napoléon-François Bonaparte, duc de). Lettre autographe signée «

Franz

», en allemand, adressée

à l’un de ses précepteurs, Johann-Baptist von Foresti. Château de Persenbeug (sur le Danube entre Linz et Vienne),

11 août 1823. 2 pp. in-12 en allemand.

5 000 / 6 000

Belle et très rare lettre du fils de Napoléon I

er

, mort de la tuberculose à vingt-et-un ans.

Fils de Napoléon I

er

et prince autrichien, Napoléon-François Bonaparte

(

1811

-

1832

) fut dès sa naissance

proclamé roi de Rome. Napoléon I

er

abdiqua en sa faveur le

22

juin

1815

mais, s’il fut alors reconnu par la Chambre

des Cent jours sous le nom de Napoléon II, les Alliés s’y refusèrent catégoriquement. Il vécut ensuite auprès de son

grand-père maternel l’empereur François II d’Autriche : rapidement sevré de son entourage français, il fut fait duc de

Reichstadt en

1818

et intégré à la Cour de Vienne. Son éducation reçut la même attention que celle des archiducs, et il

fut confié aux mains d’un gouverneur, Moritz von Dietrichstein, grand seigneur cultivé ami de Beethoven, assisté du

capitaine Johann-Baptist von Foresti. Plusieurs précepteurs se succédèrent en outre auprès de lui pour lui enseigner les

différentes matières nécessaires.