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Correspondance pétillante d’humour caustique et d’autodérision picaresque.

Paris,

1

er

septembre

1907

: «

...

Je suis un type dans le genre de la fourmi. J’ai beaucoup travaillé ce printemps et cet

été, et c’est ensuite que je me suis aperçu qu’il valait mieux ne pas utiliser ce que j’avais fait.

En attendant, il faut

que vous arrachiez madame Milie

[Émilie Millerand]

, ma future veuve, aux maux qu’elle continue à avoir dans le

ventre. Est-ce que vous pourriez lui écrire un mot, 31 quai Bourbon, pour lui dire quel jour elle pourrait vous

rencontrer chez vous ? Elle irait vous consulter. Vous seriez bien aimable.

Je vous consacrerais dans mes souvenirs

ou plutôt dans mes mémoires tout un long chapitre. J’émettrais à votre sujet des idées neuves sur les médecins. Je

m’engage à déclarer que vous aurez été un précurseur. J’ai fait de la peinture chez Francis

[le peintre et écrivain

« Ce grand incendie de votre vision lucide et lyrique... »

88. NOAILLES

(Anna de). 4 lettres autographes signées à Élie Faure. 1905-1918.

200 / 300

Paris, «

samedi 

» [

1905

].

Sur

Velázquez

,

d’Élie Faure (

1904

) : «

Je n’ai pu vous remercier plus tôt, étant souffrante, du

beau livre que vous m’avez adressé, et où j’ai appris tout Vélasquez, si puissant, héroïque, lumineux et mystérieux, si

visible au travers de l’admirable et lucide émotion que vous avez mis à nous le faire connaître...

» — Paris,

26

juin

1907

.

Sur

Formes et forces

, d’Élie Faure

(

1907

) : «

J’emporterai précieusement à Athènes les belles pages que vous m’avez

donné à lire, et qui m’enchantent par la grave et douce sérénité qui fortifie les vives et nobles descriptions...

» — Paris,

«

mercredi 

» [

19

juin

1918

]. Probablement

sur

La Sainte Face

, recueil de souvenirs et réflexions d’Élie Faure sur son

expérience de la guerre comme médecin militaire, paru en

1918

: «

Je vous écris ces mots en achevant la lecture de votre

magnifique livre ; j’ai l’esprit multiplié et tout résonnant de ces profondes sonorités intellectuelles et sensibles ; quelle

vérité perpétuelle et d’un coloris si fort dans cette diversité de vision, de rythme et de ton ! Ce sont non seulement des

faits et des lieux pathétiques, mais tous les aspects de la vie et de la mort qui s’éclairent à ce grand incendie de votre vision

lucide et lyrique. Écrire un livre qui a les puissantes pulsations de la fièvre, et où pourtant rien ne ment, où, de la base au

sommet, tout est humain, voilà un miracle à quoi ne nous ont pas habitués tant de volumes composés dans le tumulte

écarlate, et qui n’ont pas cette franchise, cette étendue, cette solidité. Vous avez beaucoup d’admirateurs... mais aucun ne

saura mieux que moi tout ce qu’il y a de beauté dans tant de pages qui s’égalent elles-mêmes...

»

Le Docteur Faure embauma en

1933

son amie poétesse et conserva un temps son cœur sur la cheminée du

147

, boulevard Saint-Germain.

« Vous êtes souvent prophète... »

89. OZENFANT

(Amédée). Lettre autographe signée à Élie Faure. S.l., 17 novembre 1934. 1 p. in-folio, quelques

fentes marginales.

200 / 300

«

Je n’ai pas voulu vous remercier de votre livre sans avoir pu le lire. Certain de vos articles m’avait, il y a quelques

années, choqué.

Vous montriez la chute d’un art, et d’un monde. C’était tragique. Maintenant, ces mêmes idées,

situées dans votre livre parmi de tels espoirs, s’acceptent parfaitement.

D’ailleurs, j’avais déjà, il y a deux ans,

retranché du manuscrit de mon prochain livre, l’article violent qui vous répondait. Car j’avais moi-même évolué sous

la pression des faits.

Vous êtes souvent prophète. Et toujours le grand poète que j’admire...

»

Peintre et théoricien du « purisme », Amédée Ozenfant

joua un rôle important dans l’histoire des idées

artistiques au sein des revues

L’Élan

avec Apollinaire (

1915

-

1917

) et surtout

L’Esprit nouveau

avec Le Corbusier (

1920

-

1925

), puis au sein d’écoles et d’ateliers fondés à Paris (

1932

), à Londres (

1935

), New York (

1939

-

1955

) puis Cannes

(

1955

-

1966

).

« Et puis quand je n’écrivais pas, j’avais tant de talent !... »

90. PHILIPPE

(Charles-Louis). Correspondance de 14 missives autographes signées, soit 12 lettres et 2 cartes,

adressées à Élie Faure. 1907-1909. Une lettre avec manque dû à l’ouverture portant atteinte au texte.

300 / 400