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les collections aristophil

littérature

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.A.S. « Voltaire », [aux Délices] 11

octobre [1759], à Jean-François

Guillet, baron de MONTHOUX, en

son château à Monthoux ; 1 page in-4,

adresse.

2 000 / 2 500 €

« J’ay heureusement Monsieur trouvé l’argent

dont vous avez besoin. Il est en louis d’or

de France. Ce sera à vous d’en faire l’usage

que vous jugerez à propos en argent de

Savoye. L’acte se passera par un notaire de

Geneve. Je suis entierement à votre service

et à vos ordres »…

[Monthoux avait acheté le manoir d’Anne-

masse et avait besoin d’argent pour terminer

l’affaire. Voltaire avait d’abord daté sa lettre

du 9 octobre, et a surchargé le 9 d’un « 11 ».]

Correspondance

(Pléiade), t. V, p. 646 (date

inexacte : 17 octobre).

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.A., [aux Délices 24 ou 25 janvier

1760], à Louis-Gaspard FABRY, « maire

et subdélégué, en diligence » ; 2

pages in-4, adresse.

2 500 / 3 000 €

Voltaire dénonce les sbires de Saconnex qui

se livrent à la contrebande, et veut libérer le

pays de Gex de la gabelle

.

[Louis-Gaspard FABRY (1720-1802), maire de Gex

et subdélégué de l’intendance du pays de Gex,

voisin et ami de Voltaire, l’aida à libérer le pays

de Gex du fardeau des fermes et des gabelles.]

« Suivant la permission signée du subdélégué

de M

r

l’intendant du 14 décembre exhibée

aujourduy au bureau de Saconex par mon

domestique, […] j’ay envoyé chercher vingt quatre

coupes de bled à Fernex par mes domestiques

et mes équipages, le bled et les équipages

ont été saisis par le brigadier qui a dit que je

ne luy avais pas donné assez de bled, cette

année pour sa cuisine. J’ay l’honneur de vous

en donner avis, en mon nom et en celuy de

Madame Denis. […] Cet excez d’insolencemérite

assurément punition. Je vous supplie Mon-

sieur de vouloir bien me marquer dans cette

petite affaire les bontez que j’attends de vous et

d’écrire au bureau de Saconney de la maniere

convenable. […]

J’espere que vous aurez avant Paques de

bonnes nouvelles du mémoire que vous avez

bien voulume confier. N’aurez vous pas la bonté

dem’instruire du party que vous prenez au sujet

de la liberté du pays ? Notre compagnie est

toujours prete. Vous voyez qu’il ne serait pasmal

de renvoyer les sbires dans les montagnes ».

Correspondance

(Pléiade), t. V, p. 769.

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.S. « Voltaire » avec ajout autographe

du lieu : « aux Délices » 20 juin 1760,

[à François de

LASSALLE-CÉZEAUX

] ;

la lettre est écrite par son secrétaire

Jean-Louis WAGNIÈRE ; 1 page in-4

(légères rousseurs).

1 200 / 1 500 €

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.S. « Volt », aux Délices 16 août 1760,

au comte de TRESSAN ; la lettre est

écrite par son secrétaire Jean-Louis

WAGNIÈRE ; 2 pages in-4 (un coin

déchiré sans perte de texte).

1 200 / 1 500 €

Amusante lettre sur ses adversaires Lefranc

de Pompignan, Fréron et Palissot

.

Il recommande au « cher gouverneur » deux

Genevois, MM. Turretin et Rilliet, en jurant

« que je n’envie nullement ni Pompignan,

ni même Fréron, je ne voudrais être à la

place que de ceux qui peuvent avoir le bon-

heur de vous voir et de vous entendre. Il

me parait que ce FRÉRON vous a un tant

soit peu manqué de respect dans une de

ses malsemaines. Il faut pardonner à un

homme comme lui enyvré de sa gloire et

de la faveur du public. Mon cher PALISSOT

est-il toujours favori de Sa M. Polonaise ?

Comment trouvez vous la conduite de ce

personnage et celle de sa pièce ? Notre cher

frère Menou [Joseph de Menoux] m’a envoyé

de la part du Roy de Pologne [STANISLAS],

l’Incrédulité combatue par le Simple. Essai

par un roy

 ; essai auquel il parait que cher

frère Menou a mis la dernière main »… Il va

envoyer bientôt à Tressan le premier volume

de son

Histoire de Pierre premier

 : « Vous

scavez que c’est un hommage que je vous

dois ; je n’oublierai jamais certain petit cer-

tificat dont vous m’avez honoré ; quoique je

sois occupé actuellement à bâtir une église,

je me sens encore très mondain ; l’envie de

vous plaire l’emporte encor sur ma piété ;

j’espère que Dieu me pardonnera cette fai-

blesse, et qu’il ne me fera pas la grace cruelle

de m’en corriger. Je scais qu’il faut oublier le

monde, mais j’ai mis dans mon marché que

vous seriez excepté nommément ; plaignez

moi, monsieur, d’être si loin de vous et de

vieillir sans faire ma cour à ce que la France

a de plus aimable »…

Correspondance

(Pléiade), t. V, p. 1069.

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.S. « V » avec date et 3 lignes

autographes, « a Ferney par Geneve »

12 novembre [1760], au comte de

TRESSAN ; la lettre est écrite par son

secrétaire Jean-Louis WAGNIÈRE ; 3

pages in-4.

1 000 / 1 500 €

Belle lettre au nouveau gouverneur de

Bitche, parlant de ses ouvrages historiques

.

« Respectable et aimable gouverneur de la

Lorraine allemande, et de mes sentiments ;

mon cœur a bien des choses à vous dire ;

mais permettez qu’une autre main que la

mienne les écrive, parce que je suis un

peu malingre. Premièrement, ne convenez

vous pas qu’il vaut mieux être gouverneur

de Bitch, que de présider à une Académie

quelconque ? Ne convenez vous pas aussi

qu’il vaut mieux être honnête homme et

aimable, qu’hipocrite et insolent ? […] Je

m’imagine pour mon bonheur que vous êtes

très heureux, […] loin des sots, des fripons, et

des cabales. Vous ne trouverez peut être pas

à Bitch beaucoup de philosophes, […] mais

en récompense, vous aurez tout le temps

de cultiver votre beau genie » ; il partagera

son temps entre Lunéville, Bitche, et Toul, et

pourra faire venir près de lui « des artistes

et des gens de mérite qui contribueront aux

agréments de votre vie »…

Il a su par Frère SAINT-LAMBERT que « le

Roy STANISLAS n’était pas trop content, que

je préférasse le Législateur Pierre au grand

soldat Charles [après l’

Histoire de Charles

XII, roi de Suède

, Voltaire a publié l’

Histoire

de l’empire de Russie sous Pierre le Grand

] :

j’ai fait réponse, que je ne pouvais m’em-

pêcher en conscience de préférer celui qui

bâtit des villes à celui qui les détruit, et que

ce n’est pas ma faute si S.M. Polonaise elle

même a fait plus de bien à la Lorraine par sa

bienfaisance, que Charles 12 n’a fait de mal

à la Suède par son opiniatreté. Les Russes

donnant des loix dans Berlin, et empêchant

que les Autrichiens ne fissent du désordre,

prouvent ce que valait Pierre »...

Il a joué « le Vieillard sur notre petit théâtre,

avec notre petite troupe, et je l’ai fait d’après

nature. Je suis enchaîné d’ailleurs au char

de Cérès, comme à celui d’Apollon ; je suis

masson, laboureur, vigneron, jardinier. […] je

n’ai pas un moment à moi, et je ne croirais

pas vivre, si je vivais autrement ; ce n’est

qu’en s’occupant qu’on existe »…

Il termine en ajoutant

de sa main

 : « Recevez

le tendre et respectueux témoignage de tous

les sentiments qui m’attachent à vous pour

toutte ma vie ; le Suisse V. »

Correspondance

(Pléiade), t. VI, p. 81.

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« Mes maladies, Monsieur, ne m’ont pas

permis de vous remercier plutôt de vos vers

et de vôtre prose. Pardonnez à un vieillard

bien languissant, s’il vous répond si tard et si

mal ; mais il est prèz de sortir de la carrière

où vous entrez ; il vous souhaitte tous les

plaisirs de vôtre age, et il compte encor la

poësie parmi les plaisirs, elle peut être un

amusement pour un officier, et le Roy de

Prusse a fait voir qu’on peut faire des vers

et se bien battre »…

Correspondance

(Pléiade), t. V, p. 958.

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