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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Alfred de VIGNY
1797-1863
«La Mort du loup».
Manuscrits autographes
[Vers 1838-1856]. Ens. 7 p. in-folio
(dimensions diverses).
Manuscrits autographes avec de
nombreuses corrections (premier jet
et mise au net) d’un des plus célèbres
poèmes d’Alfred de Vigny. Le titre de
cette œuvre serait celui d’un épisode
d’un projet romanesque avorté racontant
la mort d’un chouan fusillé parce qu’il
refusait de suivre ceux qui l’avaient
fait prisonnier. On assimile aussi
la figure du Loup à celle du père du
poète qui, selon Vigny, «mourut droit,
sans se plaindre, héroïquement». Ce
poème fut composé en 1838, entre le
28 août, à Paris, et le 31 octobre, au
Maine-Giraud, soit peu après la mort
de madame de Vigny, le 21 décembre
1837, et la rupture avec Marie Dorval,
le 17 août suivant. Publié pour la
première fois dans la
Revue des deux
mondes
(1er févier 1843), il fut repris
dans l’édition posthume du recueil
Les Destinées
, sans tenir compte des
corrections faites en 1856 sur le
manuscrit que nous présentons, reprises
et complétées dans la seconde version
mise au net conservée dans la collection
Spoelberch de Lovenjoul.
Le manuscrit de premier jet ne comprend
que les 26 premiers vers du poème sur une
page. Vigny a noté en tête : «au Maine-
Giraud. - 31 octobre - 1838» (cette date
venant en surcharge de la date du 28
août). Le manuscrit mis au net, complet,
sur 4 pages, porte l’indication «écrit
le 31 octobre 1838 au Maine-Giraud» et
présente des corrections au crayon noir
qu’on considère contemporaines de la
mention «à transcrire oct[obre] 1856»
inscrite en tête. Il est accompagné
d’une autre mise au net des 10 derniers
vers, celle-ci signée, sur une page et
d’une chemise et une page de titre de
la main du poète. Ce manuscrit mis au
net serait celui qui a servi à l’édition
donnée par la
Revue des deux mondes
.
«Les nuages couraient sur la lune
enflammée / Comme sur l’incendie on voit
fuir la fumée, / Et les bois étaient
noirs jusques à l’horizon. / Nous
marchions, sans parler, dans l’humide
gazon, / Dana la bruyère épaisse et dans
les hautes brandes, / Lorsque, sous des
sapins pareils à ceux des landes, / Nous
avons aperçu les grands ongles marqués /
Par les Loups voyageurs que nous avions
traqués. »
Manques, déchirures et pliures
marginaux, certains atteignant
légèrement le texte. Quelques
brunissures, rousseurs et taches.
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Exposition(s) :
Alfred de Vigny : 1797-1863
, Paris,
Bibliothèque nationale, 1963, p. 71, n°
314 et 315.
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Œuvres complètes
, I,
éd. François Germain et André Jarry,
Bibliothèque de la Pléiade, 1986, p.
143-145.
4 000 - 5 000 €




