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31. JARRY (Alfred).

M

ESSALINE

. M

ANuSCRIT AuTOGRAPHE

. Fragments, [

1899-1900

]. 13 pages in-8 (195 x 150 mm), à

l’encre brune avec corrections au crayon, montées sur onglets en un volume in-8, bradel demi-vélin (

G. Gauché

).

1 000 / 1 500 €

F

RAGMENTS DE DEuX CHAPITRES Du PLuS GRAND SuCCèS D

éDITION DE

J

ARRY

qui, sous couvert d’histoire romaine, conserve

tout le style et la verve de Jarry.

Texte du chapitre VII de la première partie “

Il dansait quelquefois la nuit

”, depuis le début jusqu’à “

moi je veux bien qu’il

danse messieurs

” (6 pages et un fragment au crayon collé au verso de la page 4). Puis vient le commencement du chapitre

II de la seconde partie : “

Le plus beau des romains

” depuis le début jusqu’à “

et comme elle n’avait jamais remis ce manteau

depuis

”. Ce chapitre figure ici avec l’indication “

Seconde partie, chapitre I

”.

“Le manuscrit compte quelques corrections, peu nombreuses, et présente quelques différences avec le texte paru dans La

Revue blanche et repris à peu près sans changement dans l’édition de 1901” (Pléiade, p. 731). L’idée d’écrire

Messaline

date du printemps 1899. Jarry s’y attela et remania de nombreuses fois son texte de mai 1899 au 1

er

juillet 1900. Le roman

parut en six livraisons dans

La Revue blanche

du 1

er

juillet au 15 septembre 1900. “Cette pré-publication d’un roman entier

en revue est unique dans la vie littéraire de Jarry” (Pléiade, p. 723) et lui permit d’obtenir le statut de rédacteur habituel de

cette revue.

Messaline

fut publié à la fin de janvier 1901. Jarry se chargea de sa promotion. L’accueil fut favorable,

notamment celui de Rachilde, Gustave Kahn, Michel Arnauld, Fargus, et surtout Francis Jammes : “Votre Messaline est

très naturelle. Elle est jolie ainsi chaussée de rouge et n’a pas peur. C’est une petite grue parisienne… Votre livre, Jarry, est

le seul livre d’histoire qui ne m’ait pas emmerdé” (Orthez, 12 novembre 1901).

Le succès fut cependant très modeste même s’il s’agit du roman de Jarry qui se vendit le mieux (3 000 exemplaires) et le

seul traduit de son vivant (en tchèque).

De la collection Loize.

Décrit dans les

Œuvres complètes

, Pléiade, t. III, p. 107 et s., notes p. 731.

Feuillets abîmés et tachés.

32. JARRY (Alfred).

T

ATANE

,

CHANSON POUR FAIRE ROUGIR LES NÈGRES ET GLORIFIER LE

P

ÈRE

U

BU

. M

ANuSCRIT

AuTOGRAPHE

de 9 strophes, 1 page in-4 (250 x 117 mm), à l’encre noire, au verso d’une épreuve typographique

de l’

Almanach illustré du Père Ubu

(1901) comportant des indications manuscrites autographes, sous chemise

demi-maroquin noir moderne.

4 000 / 6 000 €

C

HANSON BuRLESquE

.

Publiée dans l’

Almanach illustré du Père Ubu

pour 1901, où elle était précédée d’un amusant dessin de Bonnard, cette

chanson — quelques détails osés — est devenue célèbre depuis. Citons-en le refrain :

Ne me chicane / Ce seul cadeau /

Jamais tatane / Dans le dodo !

Apollinaire, dans

La Vie anecdotique

, parue au Mercure de France en 1913, décrit ainsi cette création collective : “C’est

dans la cave de la Rue Laffitte [chez Vollard] que fut composé le Grand Almanach illustré. Tout le monde sait que les auteurs

sont Jarry pour le texte, Bonnard pour les illustrations et Claude Terrasse pour la musique. quant à la chanson, elle est de

Monsieur Ambroise Vollard”.

Chanson chère à Jarry, puisque, un peu plus tard, il la reprit et en composa une seconde version, plus longue et sensiblement différente,

destinée à un troisième

Almanach du Père Ubu

qui ne vit pas le jour (version publiée dans

Combat

du 21 septembre 1950).

Le manuscrit est rédigé, au recto, d’un titre autographe au crayon et de quatre couplets en épreuve d’imprimerie, corrigés

et annotés par Jarry, qui indique l’endroit où intercaler les neuf couplets écrits au verso du feuillet. Tous les couplets sont

numérotés au crayon bleu, le premier étant biffé (puisque, dans l’

Almanach

, il doit figurer avec le fac-similé de la musique

spécialement écrite par Claude Terrasse pour cette chanson).

Ce document montre que la chanson ne comprenait à l’origine que quatre couplets (les trois premiers, et le premier répété

en refrain). Corrigeant son épreuve, Jarry entreprend de compléter sa chanson, et en triple l’importance. Il y ajoute neuf

nouveaux couplets, dont on voit, par ce manuscrit, qu’ils furent tracés d’un seul jet, sans rature.

à noter que le couplet V comporte ici deux variantes de texte par rapport à la version imprimée.

Ce manuscrit a figuré à l’exposition Jarry organisée par la galerie Jean Loize en 1952 (n° 291).

Texte publié dans les

Œuvres complètes

, Pléiade, t. I, p. 618-619, mais avec en note une seule des deux variantes que

comporte ce manuscrit.

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