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35. JARRY (Alfred). L

ETTRE AuTOGRAPHE SIGNéE à

T

HADéE

N

ATANSON

, datée de

Laval, 28 août

[19]

07

, 2 pages

sur un bifeuillet in-12 (177 x 150 mm) à l’encre noire, avec enveloppe timbrée jointe, sous chemise

demi-maroquin noir moderne.

2 000 / 2 500 €

L

ETTRE TRAGIquE TéMOIGNANT Du SOuCI DE

J

ARRY POuR SON ŒuVRE

.

P

Eu AVANT SA MORT

,

IL SE PRéOCCuPE DE SON DERNIER ROMAN

,

L

A

D

RAGONNE

.

En convalescence à Laval, Jarry écrit à Thadée Natanson, critique littéraire et frère du fondateur de

La Revue Blanche

.

L’écrivain lui a notamment dédié un chapitre de son

Faustroll

. Cette lettre concerne essentiellement le manuscrit de

La

Dragonne

, dont l’histoire est très certainement inspirée par Rachilde, fille d’un officier qui avait rejeté sa naissance. Lorsque

Jarry meurt en novembre 1907, le roman est inachevé. Ce sera sa sœur, Charlotte, qui le terminera et le publiera à titre

posthume en 1943.

Jarry va envoyer le manuscrit

entièrement terminé

de

La Dragonne

à son correspondant afin que ce dernier le transmette à

Fasquelle. Il précise qu’il

a été très travaillé et

[qu’il prend]

hâtivement un double des passages modifiés

. Il ne pense pas

se voir opposer un refus de Fasquelle, car

il

[lui]

a fait une ou deux avances sur La Dragonne sans difficulté

. Pour le

règlement, il préfère attendre un moins un mois,

Fasquelle a attendu lui aussi si longtemps le dit manuscrit

. Il mentionne

Vallette, directeur du

Mercure

, il compte sur lui pour l’argent de son voyage de retour et

le louis d’attente

.

Jarry évoque sa santé et son prochain retour à Paris :

Je vais rentrer bien tranquillement au Coudray où je ne dépense guère

et où je continuerai la cure de bon air sans trop de soucis

. Il garde espoir :

ma situation n’est pas si mauvaise, et il n’y a eu

au fond qu’une longue période de fatigue qui se guérit tous les jours

. Jarry ne regagnera finalement Paris que début octobre,

tout à fait moribond, pour y mourir. Il termine en promettant d’aller voir son correspondant dès son retour, et parle de Vallette

et de Mirbeau.

En l’état actuel de nos connaissances, nous ignorons si le manuscrit de

La Dragonne

fut effectivement ou non envoyé à

Natanson.

Publiée dans les

Œuvres complètes

, Pléiade, t. III, p. 686-687, avec deux erreurs de lecture et note p. 1006-1007. L’éditeur

précise qu’il existe un brouillon de cette lettre, comportant quelques différences.

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