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Le mémoire fut poursuivi notamment par les proches des auteurs visés. Maupertuis, ami de La Beaumelle, « avait tout fait pour
en anéantir les exemplaires et les copies » (Claude Lauriol,
La Beaumelle. Un protestant cévenol entre Montesquieu et Voltaire
, 1978).
Bel exemplaire manuscrit soigné, d’une belle main très lisible.
283. [
VOLTAIRE
].
M
anuscrit
, juin 1778 ; cahier de 9 pages et demie petit in-4 (cachet de l’Académie de Mâcon).
1 000/1 200
T
rès
rare
témoignage
contemporain de
la mort
et des obsèques de
V
oltaire à
l
’
abbaye de
S
cellières
, par les soins de son neveu
l’abbé
M
ignot
. [Il a été publié par M. Gaudier dans les
Annales de l’Académie de Mâcon
(1870, t. X, p. 124).]
Le manuscrit commence par un
Extrait des registres des sépultures de l’abbaye de Scellières
(près de Romilly sur Seine), le 2 juin
1778 : « a été inhumé dans cette église Messire François Marie Arouet de Voltaire gentilhomme ordinnaire de la chambre du Roy,
l’un des Quarante de l’académie françoise, agé de quatre vingt quatre ans ou environ, décédé à Paris le trente may dernier » ; il
y est déposé « jusqu’à ce que conformement à sa dernière volonté il puisse être transporté à Ferney, lieu qu’il a choisi pour sa
sépulture »… ; avec l’indication des personnes assistant à l’inhumation.
Suivent les
Fragmens d’une lettre écrite de en Champagne
le juin 1778
, relatant les circonstances du décès à Paris le 30
mai ; le transport du corps assis dans un carrosse, « son bonnet fort enfoncé sur les yeux, retenu sous les bras par une courroye »,
dans le plus profond secret ; les obsèques religieuses avec une messe des morts mal chantée par les prêtres, « sans musique ni
faux bourdons, mais accompagnés des sons aigus d’une cloche cassée, et soutenus par le croassement des grenouilles » ; puis
l’inhumation, « sans tentures, sans sonnerie », dans un caveau de l’abbatiale de Scellières « dans un mauvais cercueil de bois blanc
de peuplier »…




