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300.
Mikhaïl Bakounine
. L.A.S. « MB », Locarno 23 août 1871, à un ami italien ; 4 pages in-8 ; en français.
1 000/1 500
L
ongue
lettre
sur
la
diffusion
de
sa
R
éponse
à
M
azzini
.
Il donne des instructions pour l’envoi de sa
Réponse à Mazzini
, précisant le nombre d’exemplaires à expédier à Beppe, Carlo
Gambuzzi, avocat à Naples, au député Saverio Friscia, au graveur Berti-Calura, à lui-même, et à l’ouvrier député Aug. Bertani,
ainsi qu’aux journaux
L’Eguaglianza
,
Plebe
,
Prolatario Italiano
,
Roma del Popolo
« et à tous les journaux
avancés
, aussi bien qu’à
toutes les sociétés de libres penseurs dont vous avez connaissance. Tâchez de distribuer et de vendre le reste dans différentes
parties du Nord de l’Italie [...]. Ma réponse à Mazzini a été annoncée comme un supplément du
Gazzettino Rosa
. Le
Gazzettino
l’a-t-il réellement distribué à ses abonnés, ou l’a-t-il vendu à part »... Il demande aussi le tirage et les ventes à Milan, et ce qu’il
reste devoir à la gazette, « parce que comme dit le proverbe : les bons comptes font les bons amis, et parce que je ne voudrais
pas que le
Gazzettino
fasse des dépenses extraordinaires à cause de ma manie de répondre à Mazzini. Encore s’il ne s’agissait que
d’un seul article, cela pourrait passer. Mais comme je me propose d’en envoyer au
Gazzettino
plusieurs, comptant toujours sur la
complaisance sympathique du spirituel ami
il Gazettino
, il est nécessaire d’établir nos comptes d’une manière bien régulière »...
Enfin la plus grande question de toutes est celle de «
votre probable arrivée à Locarno
. Vous nous l’avez promis – ne soyez donc pas
comme Bizzoni qui promet et qui ne vient pas. Venez au plus vite.
Il m’est absolument nécessaire de vous voir
, les Bellerio veulent
vous serrer la main, et Gavirati, impatient de vous héberger commence déjà à me dire des insultes »...
301.
Mikhaïl Bakounine
. L.A.S. « MB », [Locarno] 30 septembre 1871, à un ami italien ; 3 pages in-4 ; en français.
1 500/2 000
L
ongue
lettre
sur
ses
brochures
,
sur
M
azzini
et
sur
la
seconde
livraison
de
L’E
mpire
knouto
-
germanique
et
la
révolution
sociale
.
Il recommande T..., jeune homme dont il vante les qualités, et dont Beppe s’est spécialement occupé. Il demande des nouvelles de
Beppe. « Merci pour les 40 francs que vous lui avez envoyés, ainsi que pour ceux que vous m’avez envoyés et que j’ai renvoyés de
suite à qui de droit, avec les 25 francs que vous avez donnés pour nos comptes au
Gazzettino Rosa
, vous avez déboursé en tout 105
francs. Je désire qu’ils vous soient immédiatement payés. Mais pour cela, cher ami, il est nécessaire que vous exigiez maintenant
le compte et le comptant à tous ceux à qui vous avez confié la vente de ma brochure, à commencer par ce pauvre
B
ignami
, dont le
journal [
La Plebe
] soit dit entre nous, reste encore aussi insignifiant qu’il l’a été avant votre voyage avec Beppe chez lui »... Il voit
seulement qu’il traduit de
La Liberté
de Bruxelles des articles et des correspondances qu’il annonce comme venant directement de
Paris... Mais le prix de ses brochures et les souscriptions seront utiles aux « pauvres amis réfugiés »... « Ce que vous me dites de
M
azzi
m’a rendu fort triste. Voyez quelle fatalité ! Être forcé à causer de la peine à un homme si digne de vénération et d’amour,
et que j’aime et que j’estime de tout mon cœur. Mais il est un devoir et en même temps une passion, qui sont supérieurs et plus
forts que tous les sentiments. C’est le devoir et la passion suprême de ma vie. Et je lui obéirai jusqu’à la fin. Avez-vous vu que
M
azzini
a enfin donné son adhésion à ce Congrès de fantômes bourgeois qui se réunit à Lausanne avec la ridicule intention et
prétention de donner au monde la liberté et la paix. – Paix et liberté aux fantômes ! »... Sa seconde brochure [de
L’Empire knouto-
germanique et la révolution sociale
], terminée depuis longtemps, est retardée par la traduction. «
B
ellerio
n’a plus le temps, et si
je vous envoye le manuscrit à Milan, je ne sais pas s’il se trouvera quelqu’un capable de lire ma diablesse d’écriture. Pourtant,
j’attends ici, dans deux ou trois jours, un jeune homme, celui même qui écrit l’histoire de la Commune de Paris dans le
Gazzettino
Rosa
, je vous promets qu’il fera la traduction très vite, et alors je vous l’enverrai très vite aussi. Elle sera trois fois plus longue que
la première, au moins »...
302.
Mikhaïl Bakounine
. L.A.S., Locarno 6 octobre 1871, à « Mon cher ami et frère » ; 4 pages in-4 ; en français.
1 500/2 000
L
ongue
et
importante
lettre
sur
l
’I
nternationale
,
et
à
propos
de
L
a
T
héorie
politique
de
M
azzini
et
l
’I
nternationale
.
« Laissez-moi vous dire d’abord que je ne suis pas un des hommes influents, je ne suis qu’un simple et dévoué travailleur
de l’Internationale. L’Internationale, tout en admettant tous les individus de bonne et d’honnête volonté, et tout en ouvrant à
chacun le champ le plus large pour son expression et action personnelle, n’a point d’hommes proprement et surtout constamment
influents. Les individus s’élèvent et disparaissent successivement en son sein comme dans la vie elle-même. Elle est proprement
la vie, la vie immense du prolétariat qui s’organise spontanément en elle et par elle. La puissance de l’Internationale est toute
collective, et beaucoup plus réelle et pratique que théorique et abstraite, les différentes théories qui naissent en son sein n’étant
que des tentatives plus ou moins réussies de formuler les différentes phases de sa vie et de son mouvement réellement triomphant
et progressif. Vous trouverez le développement de toutes ces pensées dans mon second opuscule. Et savez-vous que cet opuscule
est devenu horriblement grand, 300 pages comme celle-ci, 15 fois plus long que le premier. J’espère que vous le trouverez tout de
même intéressant. Mais son immensité même me suscite de nouvelles difficultés. Ici je ne trouve pas de traducteur, et vous pouvez
bien penser avec quelle joie, quel bonheur j’accepte votre bonne et fraternelle proposition. Mais aurez-vous le courage, la patience
et le temps de traduire une brochure de 300 pages, presque un livre, et songez que ce livre sera suivi au moins de deux autres
livres pareils. [...] Réfléchissez, songez à vos propres travaux »... Il prévient : « J’ai l’écriture la plus malheureuse du monde ». Puis
il expose son projet de faire imprimer sa brochure chez son ami James
G
uillaume
à Neuchâtel, en français, et d’envoyer le texte
feuille par feuille à son traducteur italien, Stampa s’il l’accepte, afin que le livre paraisse simultanément dans les deux langues.
Quant à « la
grande question financière
[...] je suis pauvre comme Job, comme il convient d’ailleurs à un frère socialiste. Cela veut
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