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I
mportante
lettre
scientifique relative au
brevet
pour
l
’
application du
principe de
la
fontaine d
’H
éron au
système d
’
éclairage
à
réflecteurs
.
[Élève et successeur de son parent Ami
A
rgand
, inventeur des lampes à courant d’air et créateur de la manufacture
royale de Versoix, Bordier-Marcet revendique ici le brevet pour le principe inventé par son prédécesseur, entre temps développé
par les frères
G
irard
.]
Il s’adresse à Ampère pour une question de physique et de mathématique : « Il s’agit de l’application du principe de la fontaine
d’Héron à l’éclairage ». Il affirme que son prédécesseur
A
rgand
avait résolu le problème du niveau constant bien avant les Girard :
« J’ai encore à Versoix les trois variantes qu’il avoit imaginés du même procédé ». Il compte faire valoir ses droits sur l’invention et
prouver que le principe a été appliqué avant que les Girard ne s’emparent du brevet… « Mais j’ai besoin d’une lampe qui ne fasse
pas d’ombre pour faire valoir de petits reflecteurs circulaires, dans le principe du Fanal impérial, qui a reçu l’approbation de Mr
Gilet Laumont et la votre ; cette lampe dans la disposition que je lui ai donnée deviendroit un bougeoir charmant, par l’application
que l’on pourroit lui faire de tous les reflecteurs connus et de tout autre appareil pyrotechnique ; facilement transportable, il
remplaceroit avec avantage en bien des cas, la chandelle ; telle est du moins ce que j’en pense »… Il a étudié les principes par
lesquels Argand et les Girard étaient chacun arrivés au même résultat d’un niveau constant : « Il y avoit entr’eux une différence
remarquable, puisque l’un agit par une double, l’autre par une simple compression de l’air »… Il détaille ces observations ; le calcul
du premier consiste à donner aux deux tuyaux la même longueur quelle que soit la capacité de contenance des réservoirs, celui des
seconds à faire agir directement la masse d’huile contenue dans chaque réservoir et influer ainsi proportionnellement sur l’effet
statique, « en sorte que s’il y a peu d’huile dans le réservoir mitoyen, elle aura plus de peine à soulever celle qui est contenue en
plus grande quantité dans le réservoir supérieur »… Ayant perfectionné le principe d’Argand, il espère pouvoir prétendre à une
demande de brevet : « Ce qui retenoit Argand, c’était la crainte de l’engorgement des tuyaux et la difficulté du transvasement qui
devoit se faire avec lenteur ou bien toute l’huile sortoit par le bec ; au moyen du clapet dont j’ai couronné la sommité du petit
réservoir d’air, je n’ai plus cet inconvénient à redouter, le poids du clapet et la masse du liquide l’ouvrent lorsque l’on retourne
la lampe, l’air s’échappe par la base du cone, formant réservoir d’air, et par le tuyau conducteur d’huile qu’il contenoit et qui est
toujours un peu oxidée par la combustion précédente ou par l’interregne de la lumière ; enfin tous mes tuyaux sont combinés de
manière à faciliter le nétoyage et les perquisitions internes »… Etc.
316.
Jean BOROTRA
(1898-1994) joueur de tennis et homme politique. 2 L.S.,
Paris
1951-1955, à l’amiral Jean
F
ernet
et à sa veuve ; 1 page in-4 chaque à son en-tête.
120/150
10 décembre 1951
. Il accepte « avec joie et fierté » de faire partie du Comité d’honneur de l’Association pour la Défense de la
mémoire du Maréchal
P
étain
: « Je suis persuadé en effet que le Maréchal, après n’avoir pu, hélas, en 1944, empêcher la division des
Français comme il l’aurait tant désiré, peut aider, même après sa mort, à leur réconciliation, grâce à une action comme celle prévue
par l’Association, digne et sans agressivité, et ayant uniquement pour but de faire connaître la vérité au Pays »...
5 janvier 1955
. Il
est heureux que Mme Fernet ait pensé à lui adresser « ce touchant mémento de mon cher compagnon et ami des mauvais jours »...
317.
Jean-Baptiste BORY DE SAINT-VINCENT
(1780-1846) voyageur, naturaliste, militaire et homme politique.
L.A.S., Alger 28 janvier 1842, au capitaine Michel-Charles
D
urieu
de
M
aisonneuve
, membre de la Commission
scientifique, à Oran ; 1 page ¾ in-8, adresse avec contreseing ms (mouill. avec petit trou).
300/400
L
ettre
scientifique
. Son camarade a dû recevoir sa lettre annonçant qu’il serait en Afrique « jusqu’à la fin du printemps ; aussi
vous devez être tranquille et […] je vous réitère l’invitation de me compléter ces
cent fougères
»… Le botaniste devrait trouver
dans l’
oued
des échantillons d’
Acrostichum
,
Scolopendrium
,
Pteris
, etc., un «
Asplenium serrulatum
Cavan. et autres magnifiques
cryptogamiques »… Lui-même va partir pour la France en avril pour « préparer les plans de la publication générale, et
régler
selon
ce que me dit le ministre dans sa
dernière,
le temps que chaqu’un devra mettre à m’aider
»… Il espère obtenir une indemnisation
pour Renan, « et pour vous, qu’on vous laisse ici encore pendant le mois de juillet pour que vous montiez comme je vous le disais
précédement
incacumine
&c &c »…
O
n
joint
une L.A. (incomplète), un portrait et son éloge funèbre.
318.
Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de BOURMONT
(1773-1846) maréchal de France, et ministre de la
Guerre. L.A.S., Lille 9 septembre 1815, à
M
onsieur
,
comte
d
’A
rtois
(futur Charles X) ; 3 pages in-fol.
200/250
Il est honoré d’avoir été nommé Gouverneur de la 16
ème
Division militaire : « D’après une circulaire de M. le duc de Feltre
j’ai été reconnu en cette qualité par les autorités civiles et militaires de la division [...] aparemment j’ai porté dans la mission
dont j’étois chargé autant de zèle et de devouement qu’il est possible d’en avoir. Les résultats m’ont paru etre aussi bons que les
permettoient les circonstances, puisque depuis l’Escaut jusqu’à la mer tout était soumis au Roi le 12 juillet, qu’aucune partie de
ce territoire n’avoit été ravagée, que 20000 hommes y étoient armés pour le Roi »... Cependant il a appris que le Ministère de la
Guerre s’occupait actuellement de «
déterminer d’une manière précise le titre dont il a plu au Roi que je fusse revetu
», et tout le
porte à croire qu’il sera traité comme Commandant de division. Il prie Monsieur d’intervenir pour lui auprès du Roi afin que
sa nomination en tant que Gouverneur lui soit confirmée ainsi que sa rémunération : « Le mauvais état de mes revenus ne me
laisseroit pas la possibilité de continuer à servir sans traitement extraordinaire ». Il s’interroge sur cette remise en question de son
titre : « Comment se feroit-il qu’on regardat une nomination datée de Cambray le 30 juin comme moins valable qu’une nomination
datée de Paris ? Le Roi de France n’a-t-il pas les memes droits n’exerce-t-il pas la souveraineté en quelque lieu de son Royaume
qu’il se trouve ou n’est-ce que de Paris que sa Majesté peut rendre des ordonnances valables ? »...
O
n
joint
3 L.S., Paris 21-30 janvier 1816, au baron de
B
eurnonville
,
colonel de la Garde Royale.




