Background Image
Previous Page  27 / 158 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 27 / 158 Next Page
Page Background

26

certaine formalité : le Général assure la dame de sa sympathie,

et l’invite à venir le voir : « Après avoir revu l’instruction pour

l’admission des élèves à La Flèche, je suis malheureusement

convaincu qu’en effet nous n’aboutirons pas pour votre fils.

Mais venez, […] »… Toutes les autres lettres témoignent d’une

liaison ardente, et clandestine : « La faute que tu as commise,

puisque tu veux l’appeler ainsi, ne t’a rien enlevé à mes yeux.

C’est, en effet, l’amour profond que tu as pour moi qui t’a

jetée dans mes bras » (vendredi)… « Attends-moi, donc le

dimanche 4, à 2 h ½, à la Madeleine, en voiture, comme à notre

première entrevue du 5 » (mardi)… « Comme tu l’as deviné, je

suis marié, et marié à une femme jalouse, qui

à l’odeur

a tout

découvert. Aussi […], pour conjurer de graves malheurs, nous

ne devons plus nous voir d’ici à quelque temps » (mardi)… Il

communique confidentiellement une lettre du colonel Azaïs :

si Andrée en est contente, « je t’embrasse amoureusement

partout où tu voudrais bien me le permettre » [26 juillet 1883]…

Rendez-vous avec son « ange chéri » le lendemain à la gare

Montparnasse : « je te répéterai que je t’aime et t’adore de

tout mon cœur, en attendant que je puisse te le prouver par

mes brûlantes caresses » (lundi)… « Demain c’est au 178 f

g

S

t

Honoré que je t’attendrai à six heures, mon adorée Andrée. Je

t’aime de tout mon cœur, et je remercie par avance du bonheur

que tu me donneras demain. Un million de brûlants baisers »

[18 février 1886]… Il était inutile de s’émotionner : en cas de

blâme, « j’étais bien décidé à quitter immédiatement mon

commandement, environné de la haute estime, non seulement

de ma Division, mais de toute l’armée, qui se livre maintenant à

une démonstration enthousiaste en ma faveur » (lundi 15)… Il la

conjure de ne pas se laisser aller à de « sombres impressions »,

mais de penser à ses enfants, puis « à moi, qui t’aime toujours

comme je t’aimais avant, et qui ne trouverai jamais assez de

paroles pour te dire toute mon affection » (mardi 5 h.)… Etc.

1 000 / 1 500

72

Nicolas Bourbon dit

le Jeune

(1574-1644) chanoine et oratorien,

helléniste, poète latin et érudit.

[AF]

L.A.S. « Nicolaus Borbonius » (en tête), Paris 31 mai [veille des

calendes de juin], au Père Denis

P

etau

à La Flèche ; 3/4 page

in-fol., adresse ; en latin (qqs petits trous de ver).

R

arissime

. [« On ne connaît, dans le commerce, que deux

lettres latines de N. Bourbon, adressées au P. Petau », écrit

Raoul Bonnet, qui reproduit cette lettre dans son

Isographie

de l’Académie française

, p. 38.]

Belle lettre pleine de protestation d’amitié, évoquant leur

commerce épistolaire. « Doctissimo viro D. Dionysio Petavio

Nicolaus Borbonius. Ne me immemorem promissi arguas,

qui superioribus ad te litteris, receperim mutuæ inter nos

Epistolarum consuetudini nusquam me desisturum, atque

hac in re, fatali meo Lanovori, vel unius tui contemplatione vim

allaturum, scribo, & ad eas quæ pertypographi vestris fratrem

mihi redditæ sunt, respondeo »… Etc.

Ancienne collection E.

G

ourio

de

R

efuge

(23-24 décembre

1902, n° 27).

500 / 700

73

BOURGOGNE. Siméon de BOIssieux.

M

anuscrit

autographe,

St-Cyr, Journal quotidien des opérations

faites dans cette campagne

, Saint-Cyr (Saône-et-Loire) 1847-

1857 ; environ 200 pages in-fol., en cahiers sous chemises

titrées avec récapitulatif.

L

ivre

de

raison

et

de

comptes

d

un

propriétaire

terrien

.

Journal quotidien tenu sur onze ans par Siméon de

B

oissieux

sur ses séjours dans la propriété familiale de Saint-Cyr, près

de Chalon-sur-Saône, ville où il réside, mais d’où il se rend très

souvent sur ses terres, parfois en compagnie de sa femme

(née Jeanne Charreton). Il rend compte des visites reçues,

de ses voyages, de ses occupations, de ses humeurs, mais

surtout des nombreux travaux et tâches diverses effectués sur

le domaine, « Réparations, récoltes, culture », des transactions,

des montants des ventes, des récoltes de blé et de vin, du

travail de la vigne, etc.

O

n

joint

14 factures adressées à M. de Boissieux ou son

épouse, 1830-1838 ; plus divers documents.

250 / 300

72