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Valentin CONRART
(1603-1675) littérateur et poète, premier
secrétaire perpétuel de l’Académie française.
[AF]
3 L.A.S. (de son monogramme), 1667-1670, à M. de
L
a
F
aisse
à Montélimar ; 7 pages et demie petit in-8, 2 adresses avec
restes de cachets de cire noire (petite fente à une lettre).
T
rès
intéressante
correspondance
sur
les
persécutions
contre
ses
coreligionnaires
protestants
d
’A
rdèche
et
du
M
idi
.
12 août 1667.
Il s’afflige du sort des habitants de Privas : « Je
croiois leur affaire terminée, & qu’on leur laisseroit achever
leur triste vie, en repos dans leurs maisons. Mais, à ce que je
voy par votre lettre, & par vostre mémoire, leur rétablissement
leur seroit un nouveau malheur. […] ce qui se passe dans les
autres Provinces, nous donne sujet de croire qu’il y a des
ordres généraux de ne nous faire aucune grace, qui lient
les mains à ceux qui n’en sont que les exécuteurs ». Il peut
essayer d’intervenir auprès de M. d. B. et soumet sa lettre à
La Faisse : « Que si vous reconnoissez qu’il ne soit pas en
pouvoir de rien contribuër au soulagement de ces affligez,
je croy qu’ils n’auront autre party à prendre que celuy de la
retraite en païs étrange, par-ce qu’elle leur sera plus douce
que le séjour de leurs maisons, aux rudes conditions que lon
le propose ; & sans doute la paix qui a esté signée à Breda,
entre l’Angleterre & la Hollande, leur en facilitera le moyen.
Ce sera aussi la résolution que seront obligez de prendre la
pluspart de ceux de vostre Province, & des autres, qui sont
de nostre Communion, puis-qu’au milieu mesme des grandes
affaires que le Roy a entreprises, on nous traitte avec tant
de rigueur »… Il faut cependant « toujours exhorter ceux qui
souffrent, à demeurer également fidèles, à Dieu & au Roy ;
en attendant qu’il plaise à l’un & à l’autre de nous tirer de ces
misères »…
28 février 1668
, à propos deM. de
M
irabel
: « ce brave & vertuëux
Gentilhomme, ayant rencontré icy M. le Marquis de S
t
André-
Monbrun, qui a accepté le Généralat des armes des Venitiens,
il s’est engagé aveque luy, pour commander un régiment dans
les trouppes qu’il doit commander ; & je trouve que les gens
de cœur de nostre religion, à qui l’on refuse des emplois en
leur Patrie, devroyent l’imiter, en allant servir pour défendre
le Christianisme contre les Infidèles »… Il a vu rapidement le
député de Privas, et se désole : « les dispositions paroissent
si portées à nostre ruine, de tous costez, qu’il n’y a pas une
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