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46

120

Jean COCTEAU

.

[AF]

3 L.A.S., [vers 1913] ; 1 page in-4 chaque, la 1

ère

sur papier

gris à son chiffre.

L

ettres

du

jeune

poète

.

Maisons-Laffitte

, à un ami. Il « travaille ferme à la campagne.

Je chasse vos adorables mais pernicieux conseils […] Chaque

semaine je vais lire mon travail au Versaillais Reynaldo (dernier

fidèle) et nous passons des journées mi fou-rire mi extase à

travers des “Trianon” pleins de soldats, de veuvess maigres

et de dames énormes. Je viens de finir un sonnet pour vous

qui sera dans mon “neufvoeuvre” »… – Il félicite cet ami

dont il vient de lire le nom « en face d’un prix. Cela doit vous

paraître peu de chose… mais c’est toujours beau »… – « Je

dicte le Songe » [adaptation du

Songe d’une nuit d’été

de

Shakespeare] ; la pièce triomphe à Londres « d’une manière

inégalable

 », et il voudrait bien reprendre cette mise en scène,

« plus la musique et nos vedettes. On établirait la réclame sur

cette simplification. […] L’erreur de Guitry c’est d’avoir “refait”

Kismet

– il avait perdu le

climat

, la

saveur

anglaises ».

400 / 500

121

Jean COCTEAU

.

[AF]

2 L.A.S., [vers 1927], à la Princesse Violette

M

urat

 ; 5pages

in-8 à en-tête de l’

Hôtel Beauvau

à Marseille, et 1 page in-4

avec enveloppe.

L

ongue

lettre

sur

sa

liaison

avec

N

atalie

P

aley

,

qui venait

d’épouser le couturier Lucien Lelong en 1927.

Marseille

. … « J’ai donné à Jeanjean [

D

esbordes

] la plus grande

amitié qui se puisse donner au monde. À Nathalie L. le plus grand

amour. Si l’amitié, certes, est mon fort, la maladie d’amour– je

ne peux le prendre qu’avec une femme. Vous pensez bien que

si, après 15 ans de paresse craintive des complications… que

l’amour entraîne après soi – j’ai changé de méthode – ce n’est

pas pour ouvrir la porte à une “petite femme”. L’amitié s’étaye sur

la foi »… Il lui demande le « silence entre nous sur la chose la plus

grave de ma vie » ; il voudrait la « voir prendre un style parisien –

juger Natalie du dehors […] Je traverse une période très délicate.

L

elong

doit comprendre lui-même que Natalie veut vivre libre ;

mais comme il nous a demandé un essai de reprendre un rythme

de ménage (sic) – nous avons accepté ce projet absurde –

afin

que les choses définitives ne viennent pas de nous mais de lui

»…

« Je vous aime et j’ai souffert de votre chagrin » ; il ira la voir

« dès que cette atroce crise tempête-rhumatismes me laissera

libre de mes mouvements »…

700 / 800

122

Pierre du Cambout, 2

e

duc de COISLIN

(1664-1710) duc et pair de

France, colonel d’un régiment de cavalerie, il succéda à son

père dans ses titres et dignités et à son fauteuil.

[AF]

L.A.S., Paris 4 juin [1706], à un confrère académicien ; 3 pages

et demie in-4.

B

elle

et

rare

lettre

sur

la

situation

militaire

. [« Une seule lettre

du duc Pierre de Coislin est passée en vente », selon Raoul

Bonnet.]

… « Vous me faites bien de l’honneur, Monsieur, de vouloir

mes reflexions, je vous obeirai et vous mandrai naturellement

ce que je pense. L’armée de Flandres soubs les ordres de

l’eslecteur est occupée au siege d’Huy, chose a mon avis peu

necessaire. L’armée de la Moselle occupe un poste tres bon

et couvre Sarlouis et Thionville, elle est belle mais pas toutafait

assés nombreuse, les ennemis auront beaucoup de troupes

de ce costé la, ils marquent de la lenteur et de lincertitude dans

leurs desseins, le duc de

M

alboroug

est allé a Rastat conferer

avec le P. de Baden […] Nous avons un corps considerable

sur le Rhin ; nos affaires sont en bon estat en Italie, il est seur

que les Danois ny les troupes palatines n’y parleront point a

cause des soulevemens quil y a en Bavierre ; nostre armée

de Lombardie est a la portée de canon de celle des ennemis

qui ne poura certainement rien entreprendre, elles sont toutes

deux retranchées ; M. le duc de

V

andosme

est retourné en

Piedmond pour le siege de Thurin que l’on va faire incessament.

La santé du roy est bonne », malgré la goutte… La veille le duc

s’est rendu à l’Académie, « qui paroit bien triste depuis vostre

depart ». L’abbé

G

enest

y a lu un discours sur l’églogue, mais

sans « ces traits de profonde erudition qui n’apartiennent qu’a

vous ; […] je vous regarde comme mon maistre »…

O

n

joint

une P.S. par son père Armand du Cambout duc

de

C

oislin

(1684) ; une L.A.S. et une L.S. par son frère (et

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