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peints au vif. Les quatre premiers sont le livre de bord, ou de
raison, d’un écrivain attentif à ne rien laisser perdre de lui. On y
voit comment son œuvre est née, pourquoi il l’a écrite, de quoi
elle est faite, de quelle manière elle fut accueillie. Des abords
de cette œuvre, avec mépris, comme les vendeurs du Temple,
Jouhandeau chasse les critiques littéraires » (José Cabanis).
Citons encore l’
Avis
rédigé par Jouhandeau en tête de ces
Carnets
: « J’ai voulu m’amuser à noter au petit bonheur ici
tout ce qui fait le souci et la consolation de l’écrivain : quelques
réflexions sur la grammaire, sur le style, sur la création, sur
la critique, sur certaines circonstances curieuses qui ont
accompagné ma vie ou la naissance de mes ouvrages ».
Ce
manuscrit
de
travail
est une mise au net d’une écriture
soignée, mais abondamment retravaillée, avec de
nombreuses
ratures
et
corrections
, et des
variantes
par rapport au texte
définitif. Paginé par Jouhandeau au crayon rouge, il contient
quelques passages qui furent écartés du livre. Dans l’édition,
chacun des cinq Carnets est divisé en sections, qui ne figurent
pas dans le manuscrit. Voici un aperçu rapide de l’ensemble.
Carnet de l’Écrivain
I. Liasse paginée 1-119, correspondant à
l’
Avis
et aux sections
i
à
v
du « Premier Carnet ». Relevons
notamment l’absence de l’anecdote sur Tite qui clôt la
première section ; un souvenir inédit de la voix musicale de
Charles Du Bos (p. 34) ; l’absence du passage sur l’étymologie
du nom de Marie, à la fin de la section
ii
; notons enfin que
la quasi-totalité de ce qui constitue les sections
iv
et
v
est ici
barrée au crayon rouge.
Carnets de l’Écrivain
I
(suite)
». Liasse paginée 120-207,
correspondant aux sections
vi
à
xii
du « Premier Carnet ». La
première partie (p. 120-142, section
vi
) porte le titre
Paysages
et a servi pour l’impression dans la
Nouvelle Nouvelle Revue
Française
du 2 juin 1957, avec des variantes. La quasi-totalité
de ce qui constitue les sections
vii
,
viii
,
et
ix
,
la totalité de
x
est barrée ici au crayon rouge ; l’échange avec l’Allemand que
Jouhandeau secourut jadis est plus développé (p. 171) ; enfin,
les dernières pages de la liasse (205-207), citant une lettre
d’un ancien camarade de classe, sont restées inédites.
Carnets de l’Écrivain
II. Liasse paginée 221 à 368, plus 53
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