46
168
Marie-Aurore de
s
axe
, Mme DUPIN DE FRANCUEIL
(1748-1821) fille naturelle du maréchal de Saxe, grand-mère de George Sand.
M
anuscrit
en partie autographe, 1 P.S. et 1 P.S., 2 P.A.S. et un document la concernant, 1792-1821 ; carnet in-12 de 12 pages, 2 pages in-4 dont une sur
papier timbré, 1 page obl. in-12, et 1/4 page in-4.
Extrait de baptême établi à Paris le 9 octobre 1792 et signé par un prêtre : «
Marie Aurore
, fille naturelle de Maurice comte de Saxe, marechal des camps
et armées de France, et de Marie Rintau », née le 20 septembre 1748, a été baptisée le 19 octobre 1748 à la paroisse Saint-Gervais.
Manuscrit intitulé
Pièces fugitive
, recueil de 9 pièces poétiques de mains différentes, dont un
Sonnet
de f
ontenelle
, une
Épître de Psiché à l’amour
par le
Président H
énault
, et, de sa main, des « Vers de M
r
Do... à M
r
de Vol... [V
oltaire
] » : « Bernis risqua dans sa jeunesse / Quelques vers contre vous »...
Paris 17 juillet 1810
. c
ertificat de Vie
établi devant notaire et signé par elle pour « Dame Marie Aurore de Saxe veuve de M
r
Louis Claude Dupin de Franceuil
receveur général de Metz et Alsace »...
Nohant 3 juillet et 13 décembre 1821
. 2 documents rédigés de sa main et signés « Du Pin née de Saxe », léguant un violon à son ami Decerfz et à son
fils Armand.
o
n
joint
un feuillet in-4 avec 2 pièces de vers, dont de charmants vers « adressés en 1797 à M
r
Maurice Dupin » (père de George Sand), à propos d’une
querelle à La Châtre « entre les musiciens amateurs et les acteurs de la Comédie Bourgeoise »...
300 / 400
e
169
[
Marie-Aurore de
s
axe
, Mme DUPIN DE FRANCUEIL
(1748-1821).].
P.S. « Faguet secrétaire », 5-6 frimaire II (25-26 novembre 1793) ; 4 pages in-fol., cachet encre du
Comité de surveillance, Section de Bondy
.
p
rocès
-
VerBal
de
perquisition
et
confiscation
des
Biens
de
M
adaMe
d
upin
, cité et commenté par George Sand dans
Histoire de ma vie
(I,
iii
).
Les commissaires Posset et Mary, du Comité révolutionnaire de la section de Bonconseil, relatent la perquisition qu’ils ont effectuée avec les membres
du comité de la section de Bondy au domicile du citoyen a
Monin
, payeur de rentes, 12 rue Saint-Nicolas. Ils découvrent derrière un lambris une cachette,
contenant de l’argenterie, des coffres, des objets de valeur et des papiers, dont ils dressent l’inventaire précis : une épée, de nombreux coffrets contenant
de l’argenterie et des objets en vermeil, des bijoux précieux, des objets en or dont certains avec des armoiries, des pièces d’argent et d’or frappées de
l’effigie royale, etc. Ils retrouvent également des copies de titres de noblesse et armoiries, qu’ils mettent sous scellés. Le citoyen de V
illiers
, « employé à
l’assemblée nationale constituante », qui demeure chez Amonin et assiste à la perquisition, a reconnu que plusieurs de ces papiers lui appartenaient.
On demande à Amonin « depuis quand ladite argenterie et bijoux étoient enfouis, a répondu qu’ils y étoient à l’époque de la fuite du cidevant Roy pour
Varenne. À lui demandé si ladite argenterie et bijoux lui appartenoient, a répondu qu’une partie lui appartenoit, et l’autre partie à Mme d
upin
demeurant
au premier au dessous de lui ». Les commissaires font immédiatement comparaître la citoyenne Dupin, qui reconnaît que ces objets sont à elle… « Nous
Commissaires disons que d’après les interrogatoires et réponses [...] ledit Amonin est convaincu d’avoir enfoui dans un caveau sous un lambri muré au 2
e
étage où est son domicile, de concert avec la C
ne
Dupin, demeurant au premier dans laditte maison, de l’argenterie armoirée, et des bijoux, et que le dit de
Villiers propriétaire d’un paquet de papiers, et copie de titres de noblesse enfouis avec l’argenterie, est suspecté d’avoir [...] caché les dits papiers dans le
dit caveau ». Les papiers sont envoyés pour examen au Comité de Sûreté générale ; l’argenterie et bijoux sont conduits en partie à la Convention Nationale,
une autre partie mise dans un coffre sous scellés ; le citoyen de Villiers est mis en état d’arrestation... [Quelques jours plus tard, Mme Dupin est arrêtée et
emprisonnée ; mais Deschartres et le jeune Maurice Dupin réussiront à récupérer et détruire les papiers les plus compromettants.] Ce document a été par
la suite annoté en marge par Mme Dupin et Deschartres.
o
n
joint
une lettre adressée à Mme Dupin à Nohant par g
annat
l
a
B
ruyère
à en-tête du
Ministère du Trésor Public
, 4 prairial XI (24 mai 1803), à propos
de la succession de M. de Bouillon, et la dette qu’il a envers Mme Dupin... Plus une correspondance de l’abbé d’a
ndrezel
(ami de Mme Dupin) à Mlle
Boileau (7 l.a.s., 1809-1817).
300 / 400
e
170
Marie-Aurore de
s
axe
, Mme DUPIN DE FRANCUEIL
(1748-1821) fille naturelle du maréchal de Saxe, grand-mère de George Sand.
L.A., Nohant 22 brumaire VIII (13 novembre 1799), à
son
fils
le « Citoyen Maurice d
u
p
in
, brigadier au 10
e
rég
t
de chasseurs à cheval, armée du Danube,
3
ème
division, Canton de Glaris » ; 5 pages et un quart in-4, adresse avec marque postale
Châteauroux
, sceau de cire rouge.
B
elle
et
longue
lettre
à
son
fils Militaire
,
après
le
18
BruMaire
. [La lettre a été publiée, avec d’importantes coupures, par George Sand dans
Histoire de ma
vie
(I,
xiii
).
« Si tu ne m’avais pas écrit de l’armée mon enfant, je serais morte de douleur et d’inquiétude ». Elle lui fait envoyer de l’argent… Elle se démène pour lui,
et de toutes les personnes auxquelles elle a écrit, seul M.
de
la
t
our
d
’a
uVergne
lui a répondu, une lettre charmante, pleine d’intérêt et de sensibilité : « il
me mande que ton superbe maintien, ta politesse, ta discrétion, et le liant dans le caractère et les manières t’ont mérité l’aprobation unanime des généraux
auxquels il t’a présenté. C’est parfait mon enfant ; ces éloges vont jusque mon cœur ». Il redoute que son fils veuille suivre le général H
uMBert
en Irlande :
« tu as une mère dont tu es le fils unique ! Tu n’as pas comme lui j’espère la manie de guerroyer, tu aimes le service, mais aussi tu aimes la paix qui fait le
bonheur et tous, et qui est si désiré par ta triste mère ! »... Elle parle de ses démarches auprès de M
assena
pour lui obtenir une promotion, mais la situation
politique est compliquée : « Voilà tout le Directoire encore une fois désuni, B
uonaparte
chef de la ville et de l’armée. Ce n’est pas le hazard qui l’a fait
revenir d’Egypte au moment qu’on le croyait perdu dans les déserts de la Syrie, c’est encore une révolution paisible, qui peut amener de grands événements,
celui de la paix et de la sécurité pour nos personnes est le plus intéressant pour moi »... Maurice a été appelé par le g
al
M
olitor
pour remplacer un aide de
camp malade, et a ensuite été envoyé au g
al
B
runet
en qualité d’ordonnance... « Tu me dis mon enfant que je ne dois plus être regardée comme une femme
suspecte de l’ancien régime, mais comme une
Fulvie
, mère d’un défenseur de la patrie, tu as voulu dire
Cornélie
mère des Gracques, qui était si estimée ».
Fulvie, était la femme d’Antoine le triumvir, odieuse et terrible femme dont elle retrace l’histoire, et elle cite une épigramme mordante contre Fulvie écrite
par Auguste qu’elle avait voulu détruire, et traduite par Fontenelle (10 vers), et conclut : « Tu vois bien, mon fils, que je ne peux pas être une Fulvie »... Elle
veut lui envoyer de l’argent, car il vient d’hériter d’une petite rente viagère « que j’avais placé sur la tête de Mme Dalibard, elle est morte, elle a été liquidée
comme tout le monde. [.. ] Ce sera pour payer tes bottes », et ses épaulettes... Curieuse de son séjour en Suisse, elle lui demande s’il y a retrouvé « les
aspects que nous avons tant parcouru dans le livre, as-tu vu des glaciers ? des cascades ? le Pont du Diable ? »... Avec l’avancement de l’hiver, l’armée ne
peut rester dans les neiges et espère la fin prochaine de la campagne... Elle vaque à ses occupations : « J’ai fait hier du muscat dans ma chambre, j’ai récolté
ma treille, je l’ai égrenné, et nous avons fait du vin […] j’en aurai 10 ou 12 bouteilles »... Les journaux annoncent que les Conseils sont chassés, et « qu’un
officier de la garde de B
uonaparte
lui a tiré un coup de fusil dans le Conseil, qui ne l’a point atteint, qu’on l’a arrêté sur le champ. […] Enfin je respire un
peu, peut-être nos maux vont finir, et ton bonheur commencera »...
500 / 700
e