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Jean-François DESCHARTRES
(1761-1828) précepteur de Maurice Dupin puis de sa fille George Sand.
L.A., Nohant 26 septembre 1822, à une « belle Dame » ; 4 pages in-4.
c
urieuse
et
longue
lettre
,
écrite
neuf
jours
après
le Mariage
de
la
future
g
eorge
s
and
aVec
le
Baron
c
asiMir
d
udeVant
.
La première partie de la lettre concerne les affaires de la dame, avant d’en venir aux nouveaux propriétaires de Nohant : « Vous me mandez qua la place
de la jeune baronne, vous seriez montée chez moi, vous vous seriez jetée à mon col vous mauriez temoigné franchise, amitié, &c. [...] mais tout le monde
n’a pas un cœur fait comme le vôtre ; […] il faut bien se persuader qu’entre la vieillesse et la jeunesse, l’amitié ne peut exister [...] C’est dapres ce principe
que je ne suis entré en aucune discussion avec les jeunes mariés. Je ne sais sur les antecedents que ce quils ont bien voulu dans la conversation me laisser
connaître »... Le jeune homme est bien fait, a la figure « peu avenante » quoique doux ; « il a un peu la petulance gascone, sans en avoir la jactance. Ses
parents autrefois très riches colons americains, ont cherché comme tous les proprietaires à tirer le meilleur parti possible de leur recolte en etablissant des
rafineries de sucre. Son père était lieutenant colonel avant la revolution. Il a été admis chez M
de
Dupin rue du roi de Sicile »... Après sa retraite, le colonel fut
député, 12 ou 15 ans ; son fils unique aura droit à la fortune paternelle « qui est de 25 à 30 000
f
de revenus »... Suivent d’autres détails sur les espérances
du baron. « Bref si Aurore eut pu faire un meilleur choix sous tous les rapports, elle eut pu aussi en faire un bien plus mauvais ; et vous serez etonnée que la
chose n’ait pas eu lieu, lorsque vous saurez qu’apres la rupture du mariage p
ontcarré
la mère M
de
Maurice s’adressa à M. Savin l’ami de M. de Beaumont,
et lui dit de lui trouver qq vieilles moustaches qui la débarassent de sa fille qui était un diable ». Savin s’est adressé à M. Roëttiers de Montaleau du Plessis,
lui disant que « sil trouvait un officier à demi-solde qui put obtenir le consentement de la jeune personne il assurait celui de la mere. Ce M. du Plessis
repondit quil avait tout ce que lon pouvait desirer »... La mère conduisit la fille au Plessis-Picard et l’y laissa seule, sans domestique : Aurore fit l’objet alors
de demandes d’un aide de camp du général Subervie, « jeune turc » de 45 ou 50 ans sans fortune, d’un avocat fils d’un payeur à Chalons, et d’un notaire,
mais la jeune personne donna sa préférence à « son mari », et Mme Maurice Dupin, « oubliant les obligations d’une mere qui tient à l’honneur, à la probité,
à la consideration, qui si elle a le malheur d’avoir une fille réprehensible par sa legereté, coupable dans sa conduite, doit la couvrir de son manteau, la
proteger, la defendre lors encore que ses erreurs et ses fautes seraient averrées, [...] par une infamie qu’on ne peut expliquer, alla calomnier sa fille, dire le
plus de mal possible du jeune homme à qui a voulu l’entendre »... M. de Beaumont ajouta foi aux rapports mensongers, « et pendant que cette mere vomie
par l’enfer, lui racontait qu’elle avait été indignement chassée de chez elle par les jeunes gens, elle ecrivait à ces derniers les lettres les plus tendres [...]. Le
caractere de duplicité paraît inherent aux individus de cette famille »... Etc.
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