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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

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Livres & Manuscrits

RTCURIAL

22 septembre 2020 14h30. Paris

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SIGNAC (Paul)

Lettre autographe signée.

Paris, 26 mars 1930.

1 p. et demie sur 1 double f. in-8

(21,1 x 13,2 cm), papier à en-tête de

la Société des Artistes Indépendants.

Lettre autographe signée.

Paul Signac félicite son correspondant

pour l’ouvrage sur Claude Monet qu’il

lui a fait parvenir: «

C’est un

résumé, net, précis, sans superlatif,

de la carrière d’un grand peintre,

à qui, tous les peintres dignes de

ce nom, doivent quelque chose. Vous

l’avez compris, vous l’avez aimé.

Et contrairement à tant d’autres

critiques, qui veulent être “à

la page”, vous ne faites pas de

restrictions. Mes félicitations, cher

Monsieur, sont donc bien sincères.

»

Provenance :

Kotte Autographs.

Traces de pliures.

600 - 800 €

aux États-Unis en 1931

(p. 207 sq.), dans l’Allemagne de

la République de Weimar finissante aux

secousses pré-nazies (p. 240 sq.) et

dans la Russie soviétique qui lui fait

très mauvaise impression. On retiendra

en particulier l’étonnant récit de sa

rencontre fortuite avec Hitler en 1934

dans un ascenseur à l’hôtel Kaiserhof

à Berlin qu’il essaie sans succès

d’interviewer :

« Je fus frappé par son

regard ou plutôt son absence de regard,

par sa vulgarité et l’étroitesse de

ses épaules.

[…]

Le “Führer” ne broncha

pas, mais le secrétaire me répondit

brutalement : Le “Führer” ne discute

pas avec des journalistes français »

(p. 244). Certaines corrections

donnent l’impression que des noms sont

mis au banc des mémoires, ainsi de

l’amitié avec Miró. On joint 1 feuillet

autographe de Soupault de format petit

in-4 (20 x 21 cm) pour la quatrième de

couverture du t. I (avec ratures et

corrections) et 1 billet autographe (8

x 13,5 cm) adressé à Lydie Lachenal,

tous deux à l’encre violette, faisant

allusion à une citation d’Aragon sur

Aquarium.

Il semble qu’une relecture de

l’ensemble ait été faite par Soupault

vers 1979-80 pour la publication du

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SOUPAULT (Philippe)

Tapuscrit original

des Mémoires de l’oubli.

2 volumes grand in-8 (23 x 18 cm),

classeurs noirs à anneaux.

[1] f., 130 [=134] p., [3] ff. volants

ajoutés (p. 22 bis, 35 bis, 57 bis) ; [1]

f., p. 131-259 (pas de p. 164-169, 198).

Tapuscrit original corrigé des

Mémoires

de l’Oubli

.

Premier état dactylographié sur papier

perforé, avec corrections autographes,

de ces mémoires commencés en 1967 et

interrompus en 1978.

La dactylographie est annotée de

sa main, principalement au crayon,

parfois à l’encre violette, ou d’une

autre main, sans doute Ré Soupault, sa

femme, ainsi que Lydie Lachenal, que

Soupault chargea en 1979 de réviser

et mettre en forme ces mémoires. La

chapitration est manuscrite et n’était

pas prévue initialement.

Ces mémoires commencent en août 1914

avec la déclaration de guerre et

s’interrompent à l’année 1933. Ils

embrassent l’essentiel des milieux

littéraires et de l’avant-garde des

années 1920-30 : on y lit le récit

t. I. De cette étape dans le projet

éditorial doit aussi dater un billet

de la même encre, collé à la p. 173.

Les

Mémoires de l’Oubli

, dont Lydie

Lachenal suggéra semble-t-il le titre,

paraîtront en 3 tomes chez Lachenal &

Ritter (1981, 1986 et 1997, le dernier

tome posthume).

Important tapuscrit de premier

état avec de nombreuses corrections

autographes.

Provenance :

Vente Ader, 28 juin 2012, n° 357.

Les p. 97, 101, sont des demi-pages,

découpe d’une vingtaine de lignes à la

p. 228 attribuée à Mme Ré Soupault,

semblant correspondre à un portrait à

charge de Staline. Nombreux feuillets

détachés, quelques traces laissées par

des trombones.

2 500 - 5 000 €

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TABARLY (Éric)

Lettre autographe signée.

S. l. [Saint Maixent l’École],

19 mai 1965.

4 p. sur 2 ff. in-folio (27 x 21 cm),

1 enveloppe.

Lettre autographe signée au journaliste

sportif Jean Dauven.

Dans cette longue lettre, Éric Tabarly

revient avec beaucoup d’humilité sur

sa victoire lors de la deuxième Transat

anglaise,

qui s’est déroulée l’année

précédente, en 1964, et qu’il a remportée

en 27 jours :

« Les vents pour l’Atlantique

nord ont été exceptionnellement favorables

et il ne faut pas compter pouvoir avoir des

conditions meilleures.

[…]

C’est pour cela

qu’il ne faut attacher aucune importance à

mon record de 27 jours qui a pourtant fait

grosse impression. »

Le 19 juin 1964, le jeune officier de

marine, Éric Tabarly, alors âgé de 32

ans, remporte la deuxième édition de

la Transat anglaise en solitaire, loin

devant ses concurrents et ce malgré une

éprouvante traversée et la panne de son

de la découverte de Lautréamont et de

l’écriture automatique (p. 24), des

relations conflictuelles avec André

Breton et les autres surréalistes

menant à son éviction du groupe

surréaliste (« j’étais devenu un

“infidèle” », p. 162), son entrevue

décevante avec Picasso devenu riche,

la suspicion avec laquelle étaient

regardés les ballets russes et le

monde de Cocteau par les surréalistes,

le récit du scandale du banquet en

l’honneur de Saint-Pol-Roux où Rachilde

est conspuée (p. 139-141). Soupault

fait quelques beaux portraits, comme

celui du jeune Michaux qui s’ennuie

comme correcteur dans une revue, des

éditeurs (Grasset), des mécènes et

salonnières (Jacques Doucet, p. 29,

Marie-Louise Bousquet). Une place non

négligeable est consacrée à ses voyages

pilote automatique. Cet exploit fait de lui

un véritable héros national et provoque

un incroyable engouement : « Personne

ne croyait que les français puissent

un jour gagner cette transat, personne

ne connaissait l’enseigne de vaisseau

Tabarly et personne ne croyait à une

victoire française, surtout pas l’Anglais

Chichester, vainqueur de l’édition

précédente ! […] Les yachtmen de Newport

éberlués s’exclament : “The Frenchie is the

best !” » (Andy Ausilio del Prado,

Contes

et légendes de la vraie vie II :

Une famille bretonne à travers l’histoire :

les Kersauson de Pennendreff

, 2015, p. 136).

Très belle lettre autographe, exempte de

toute rousseur.

Provenance :

Vente Kahn-Dumousset, Paris,

26 octobre 2011, lot 85.

Traces de pliures, déchirures à

l’enveloppe (sans atteinte à l’adresse).

1 200 - 1 500 €