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39

135.

Laure

P

ermon

, duchesse d’ABRANTÈS

(1784-1838) mémorialiste ; veuve du général Junot duc d’Abrantès (1771-

1813), elle fut la maîtresse de plusieurs écrivains romantiques. L.A.S. « La D

sse

d’A. », 19 août [1832], à son éditeur Charles

L

advocat

 ; 3 pages in-8, adresse.

400/500

B

elle

lettre

sur

ses

M

émoires

.

Elle lui envoie un exemplaire de son

Chant funèbre de la mort du Roi de Rome

, et lui demande « de le chanter avec votre belle

voix à

la Martin

, je dis cela sans plaisanterie, vous avez une voix superbe et une très bonne manière »… Elle lui enverra « de la copie sans faute

demain. J’ai voulu n’avoir plus un mot à faire à

L’Amirante

[son roman

L’Amirante de Castille

(Mame-Delaunay, 1832)] pour aller droit

& vite en besogne pour nos placards. Je vous ai donné ma parole

écrite

et de vive voix que je mettrais mon bon à tirer sur la dernière

feuille du huitième volume dans le mois d’août et je la tiendrai mais de votre côté tenez aussi vos promesses et surtout, quand j’ai eu

la complaisance de

redevenir

votre créancière pour le billet de 400 fr. il faut au moins que cet argent (que du reste vous me rendrez je le

sais bien) soit imputé sur les derniers payements du tome huit […]

On dit

que vous

avez dit

que vous m’aviez

sauvé

la vie en

m’achetant

mes Mémoires – mon existence alors pourrait être sauvée par beaucoup de gens. J’ai plus de dix lettres de Baudouin datées de 1827 dans

lesquelles il me persécutait pour avoir mes mémoires mais alors je ne les

voulais

pas faire », et il lui proposait le double de ce qu’a donné

Ladvocat. « Ensuite quand je les ai vendues

tous les libraires

de Paris auraient eu la pensée que vous avez eue. C’est que vous pouviez

gagner de l’argent avec moi ce que vous avez fait effectivement »…

136.

Marie-Madeleine de

V

ignerot

, duchesse d’

AIGUILLON

(1604-1675) femme de lettres et salonnière (Corneille lui

dédia

Le Cid

), nièce et héritière de Richelieu, qui acheta pour elle le duché d’Aiguillon, dame d’atours de Marie de

Médicis, elle se consacra aux œuvres charitables de Saint Vincent de Paul. L.A.S. « La duchesse d’Aiguillon », Paris

13 novembre 1648, à Claude

B

outhillier

, comte de

C

havigny

 ; 1 page in-4, adresse avec cachets de cire rouge aux armes

sur lacs de soie blanche.

400/500

B

elle

lettre

au

confident

de

son

oncle

le

cardinal

de

R

ichelieu

.

« J’avois attendu de vous scavoir arrivé au lieu ou vous estes, pour vous asseurer que personne du monde, n’a pris plus de part,

que moi, aux chozes qui vous ont touché, et que ji ai esté tres sensible. A ceste heure je suis obligée a vous rendre mille graces, de la

justice que vous m’avez faicte de n’en avoir point douté, et de ce que vous avez creu que le souvenir de Monseigneur le grand cardinal

[

R

ichelieu

] augmentoit ma peine dans ceste facheuse rencontre. Il est vrai, Monsieur, que cela m’estoit bien dur, de veoir souffrir

une personne qu’il avoit si cherement aimée, et dans un lieu qui estoit a lui, si j’avois pu vous y rendre tous les services que j’aurois

souhaitté, vous y eussiez donné l’ordre, mais au moins j’ai essaié de faire tout ce qui a esté en ma puissance »…

O

n

joint

une pièce signée « La duchesse d’Aiguillon », Paris 5 août 1651, ordre de paiement de 3700 livres pour des ouvrages de

menuiserie qu’elle a fait exécuter dans l’église de la Sorbonne (1 page obl. in-4, petit manque et répar.).

137.

Jean ANOUILH

(1910-1987). L.A.S., à l’actrice Marguerite

P

ierry

 ; 2 pages in-4.

300/400

Au sujet de sa pièce

Le Voyageur sans bagage

, qui vient d’être prise par Karsenty pour une tournée : « Le rôle de

la Duchesse

– que

vous reconnaitrez – a été écrit en pensant à vous et à notre Adeline qui est peut-être mon seul bon souvenir de notre facheuse aventure

des Ambassadeurs. Il n’a pu être question de vous chez Pitoëff, bien sûr, mais maintenant qu’une occasion se présente – je serais bien

heureux – si le principe d’une tournée ne vous effraie pas – que vous tachiez de faire aboutir les pourparlers que Karsenty va entamer

avec vous. Sa joie de vous avoir serait égale à la mienne, mais elle est tempérée chez lui par la peur. Il prétend que vous allez lui

demander un cachet vertigineux et que ça ne sera pas possible. Tachez de ne pas trop lui donner le vertige que je puisse avoir la joie de

retravailler avec vous »...

138.

Jean ANOUILH

. 2 L.A.S., [fin 1946-1947], à la comédienne Jeanne

L

ion

; 1 page in-4 chaque.

250/300

S

ur

L’I

nvitation

au

château

(pièce en 5 actes créée le 5 novembre 1947 au Théâtre de l’Atelier, dans une mise en scène d’André

Barsacq).

[Fin 1946] 

: « j’espère que nous nous amuserons tous à travailler

L’Invitation au château

cet hiver. Je crois qu’il y aura un ton

très difficile à trouver, mais nous y arriverons sûrement »...

[27 juin 1947]

. « Je regrette bien ce qui s’est passé. J’étais d’accord avec Pietri

[codirecteur de la Comédie des Champs-Élysées] pour vous, la pièce changeant de théâtre et de metteur en scène j’ai dû composer avec

certaines vues de

B

arsacq

, d’ailleurs justes, sur le ton général de la distribution et nous avons été amenés à faire certaines modifications

au premier projet de distribution. Cela n’enlève rien à mon estime pour votre talent et j’espère bien vous offrir bientôt une revanche

dans un personnage d’une autre pièce que j’écrirai cet été et qui sera plus exactement le vôtre »...

139.

Jean ANOUILH

. L.A.S. « Général Saintpé », Neuilly [fin 1948], à « Mon jeune ami » ; 1 page in-4.

250/300

B

elle

lettre

signée du nom du protagoniste d’

Ardèle ou la Marguerite

(Comédie des Champs-Élysées, 4 novembre 1948). « C’est avec

un réel plaisir que j’ai reçu votre volume de saynètes – plaisir surtout de voir que vous n’avez pas oublié votre vieux général. Il y a de

la grâce, de la vigueur et pour le fond et pour la forme [...] Vous promettez, sachez tenir. Et puisque vous avez décidément choisi la

voie littéraire gardez-y cette bonne humeur bien française qui faisait de vous un officier plein d’allant. Ce que vous dites de l’amour est

touchant et peut séduire une âme faible ; je crains que vous n’accordiez, surtout dans votre seconde saynète, une importance exagérée à

ce sentiment et cela au moment même où la France a besoin de bander toutes ses énergies pour faire face encore une fois à l’un de ses

ennemis héréditaires. Écrivez-nous plutôt de belles pièces, pleines de beaux sentiments qui exaltent l’âme sans l’amollir. Je vous crie

encore bravo ! Et en avant ! »...

LITTÉRATURE