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déplore qq épithètes méprisantes sur les Bourbons. Il cite même un mot très chevaleresque de son père. – Mais il n’y a pas de chevalerie
en histoire. Il y a la vérité – ou le mensonge. Rien de plus ». Puis il note, à propos d’une autre critique par Ed. Barthélémy : « Il me loue
à très haute voix, avec de sourdes réticences de critique. Mon absolu l’embarrasse mais il voit une grande supériorité & le déclare très
loyalement non sans émotion »...
165.
André BRETON
(1896-1966). 2 L.A.S., 30 décembre 1929 et s.d., à Georges
S
adoul
; 2 pages et demie in-8, 1 enveloppe.
250/300
30 décembre 1929
: il attend « son cher petit » demain chez lui : « Il serait, je crois, nécessaire d’avoir une conversation générale avant
notre départ ». –
Mardi
: il lui donne « rendez-vous chez moi. Ta présence plus qu’indispensable. Si
T
hirion
pouvait venir, ce serait
parfait »...
166.
Francis CARCO
(1886-1958). 2 L.A.S., Paris janvier-juiller 1950 ; 3 pages et quart in-8.
100/120
21 janvier 1950
. Il espère que la santé de son correspondant s’est améliorée. Il était lui-même « passablement déprimé. Toujours la
même fatigue générale. Mais j’ai fini par signer deux contrats pour des films tirés de la vie de
V
erlaine
et de
Morsure
et me voici bien
forcé de me mettre au travail. […] Dieu fasse que je n’accouche pas de deux navets de plus ! »…
22 juillet
. Il lui écrit à la hâte, étant à la
veille de partir en vacances. « Ce qui m’ennuie surtout est de ne plus pouvoir vous faire tenir chaque semaine les quelques journaux
que je mettais de côté pour vous. Toutefois, si votre fils pouvait passer les prendre, le samedi, chez la concierge, je donnerai des ordres
pour qu’elle les lui remette directement »...
167.
Louis-Ferdinand CÉLINE
(1894-1961). L.A.S. « Ferdinand », suivie d’une L.A.S. de sa femme Lucette Destouches,
[Korsør (Danemark) vers 1948-1950], « à
P
opol
» [le peintre
G
en
-P
aul
] ; 2 pages in-4 (la lettre de Céline au crayon).
1 000/1 200
« T’es comme moi mon pauvre Popol tu ne comprends pas grand-chose à grand-chose. On a eu le tort de trop causer – on s’est pris
pour intelligents. Les intelligents tu vois ils ont vécu, survécu et bien les autres ont coulé. Avec Lucette notre radeau (et Bébert) passe
d’un ouragan à un autre – et chaque fois d’autres horribles souffrances. J’ai trop pleuré tu vois et ne pourrai plus jamais rire même si on
touche au rivage. Tu vois les plus simples comme nous ne devraient jamais entreprendre ne toucher que des trucs innoffensifs – comme
le Jongleur de Notre Dame – il passe le chapeau »... Il le prie de lui envoyer un « croquis du moulin – à la va vite. Voilà une chanson
pour ta flûte enfin je t’en ferai une »... Lucette ajoute : « Ce petit mot dans notre détresse vous dira assez que nous pensons bien à vous
et sommes si malheureux de notre exil. Ailleurs pourriez-vous reconnaître votre pauvre frère Ferdinand ! Ce n’est plus qu’un souffle de
corps et d’âme vers la France cependant »... et elle signe « la Pipe ».
Reproduction page 46
168.
François de CHATEAUBRIAND
(1768-1848). L.S. « Le V
te
de Chateaubriand », 19 octobre 1814, à Joseph
V
an
P
raet
,
« Conservateur de la bibliothèque du Roi » ; 1 page petit in-4, adresse.
300/400
E
mprunt de
livres
à
la
B
ibliothèque
royale
.
Il souhaite le bon jour à M. Van Praet, et « le prie d’avoir l’extrême bonté de remettre au
porteur de ce billet, les livres dont je lui ai fait passer la note samedi dernier »...
O
n
joint
une P.A.S. de Joseph
V
an
P
raet
, 16 mai 1810 (1 page in-4), recevant pour la Bibliothèque impériale, de M. Molini de
Florence, « un exemplaire de l’ouvrage intitulé :
Opere di scultura e di plastica di Antonio Canova, descritte da Isabella Albrizzi
»…
169.
Paul CLAUDEL
(1868-1955). L.A.S.,
Paris
9 février 1940, à un Père missionnaire ; 1 page in-8 à son adresse. 100/150
Il le remercie d’officier au mariage de sa fille [Renée qui épouse l’avocat Jacques Nantet] : « C’est un grand honneur que vous nous
faites et un nouveau lien que je noue avec votre grande famille missionnaire ». Le mariage aura lieu le 16 à la chapelle de l’Archevêché...
170.
Jean COCTEAU
(1889-1963). L.A.S. « Jean », [1939], à André de
R
ichaud
; au dos d’une carte postale illustrée représentant
le
Château de Tal Moor-en-Nevez (Finistère)
.
200/300
« Tu imagines avec quel plaisir on se jette sur tout ce qui arrive de toi. Jean
M
arais
rêve de ta
Barette Rouge
et il te supplie de revoir le
scénario – de le rendre plus solide – de l’approcher du livre et de supprimer – pour le metteur en scène – le crime du début qui rebutera
les censeurs. Le truc est d’escamoter au premier abord ce qu’on mettra ensuite de relief dans le film. J’hésite à l’envoyer dans cet état à
B
ecker
. Si tu l’exiges, je l’envoie, mais je connais ces hommes incultes et qui nous comprennent mal. Je tiens trop à toi et à la
Barette
pour ne pas embarquer la chose à coup sûr. Ton livre doit être merveilleux »...
O
n
joint
un
dessin
original à l’encre de Chine avec rehauts de bleu et d’or (21,3 x 12,8 cm), portrait d’un adolescent en buste, de
profil, qui semble une copie par Richaud d’un dessin de Cocteau à lui dédicacé : « à mon cher ami André de Richaud de tout cœur Jean
Cocteau ».
171.
Jean COCTEAU
. L.A.S., Paris 18 mars 1945, à un ami ; 1 page in-4.
100/150
Il n’a pu lui dire au téléphone « (instrument dont je joue fort mal) ma profonde reconnaissance pour votre activité attentive. Je me
permets de vous envoyer un dessin qui vous exprimera mieux que moi l’amitié que je vous porte et la gratitude que je vous dois »...
Littérature




