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296. [
VOLTAIRE
(1694-1778)].
m
Anuscrit
,
Mémoires secrets de Voltaire
, fin XVIII
e
siècle ; 183 pages petit in-4, cousues
en un gros cahier (1
ère
page salie et brunie, légère mouillure en haut des feuillets).
1 000/1 500
c
opie
des
célèBres
M
éMoires
rédiGés
pAr
v
oltAire
en
1759,
et
dont
quelques
copies
mAnuscrites
circulèrent
AvAnt
lA
première
édition
en
1784
; on a recensé une
dizaine d’exemplaires manuscrits. Cette copie est soignée,
d’une belle main ; elle s’inscrit élégamment dans des
cadres estampés sur papier vergé, à la marque de Jan Kool
(fabriqué entre 1777 et 1812).
Dans ce texte autobiographique et plein d’esprit, Voltaire
évoque Madame du Châtelet, « la femme de France qui
avait le plus de dispositions pour toutes les sciences », mais
surtout le roi Frédéric II de Prusse que l’on voit s’affronter
avec son père, faire la guerre, correspondre avec Voltaire,
et l’inviter auprès de lui : « Le moyen de résister à un roy
victorieux, poëte, musicien et philosophe, et qui faisait
semblant de m’aimer ! Je crus que je l’aimerais ; enfin
je repris le chemin de Postdam au mois de juin 1750 ».
Mais Voltaire finit par quitter le roi et trouve consolation
auprès de sa nièce Madame Denis avec laquelle il s’installe
à Genève. Sont cités des lettres et des vers de Frédéric, que
Voltaire ne manque pas de critiquer. Le manuscrit fait état
des dissensions politiques en Europe, où Voltaire semble
jouer un rôle primordial ; il sert d’entremetteur entre le roi
de Prusse, la margrave de Bayreuth sa sœur et le cardinal
de Tencin, qui veut réconcilier la France et la Prusse,
projet voué à l’échec. Le manuscrit reprend aux Délices
en 1759, où Voltaire a trouvé liberté et repos, mais ne
peut s’éloigner des intrigues et se mêle encore de vouloir
réconcilier la France et la Prusse, qui se battent autant « à
coups de plume qu’à coups d’épée »...
Littérature




