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90

297.

Henry Gauthier-Villars

dit WILLY

(1859-1931) journaliste, critique musical et romancier, premier mari de Colette.

M

anuscrit

autographe signé « Henry Gauthier-Villars »,

Les Premières

, [1900] ; 1 page et demie petit in-4 avec ratures et

corrections (découpé pour l’impression et remonté).

120/150

C

hronique musicale

sur

Euphrosine et Coradin,

opéra-comique en 3 actes de

M

éhul

, livret d’Hoffmann, représenté au Théâtre Lyrique

de la Renaissance en février 1900. « C’est dans

Euphrosine et Coradin

que, préoccupé d’appliquer à la comédie musicale les théories que

Gluck avait fait triompher dans l’opéra, Méhul, pour la première fois, tenta d’élargir le cadre étroit de l’opéra-comique tel qu’on l’avait

jusqu’alors pratiqué et d’y introduire la peinture de la passion. Le livret d’Hoffmann rappelle celui des

Trois Sultanes

, mais très poussé

au sombre, en dépit d’un rôle, d’ailleurs parfaitement inutile, de médecin bonhomme et qui veut être plaisant. […] Infiniment supérieure

à cette anecdote de Favart dramatisée, la musique de Méhul ne laisse pas que de paraître un peu fanochée aujourd’hui : on ne date pas

impunément de 1790. Mais les qualités de grâce, de finesse, d’éclat, mais la passion et le mouvement dramatique tant loués chez Méhul

par les

Soirées de l’Orchestre

[Berlioz] s’y perçoivent encore. On trouve aussi dans cette partition des embryons de “leitmotive”, pas

méchants, et M. Arthur Pougin – le dernier antiwagnérien – en a pris prétexte, dans son gros ouvrage sur Méhul, pour dire son fait à

l’homme de Bayreuth, qu’il écrase sous les noms des compositeurs ayant pratiqué le leitmotive avant lui : Weber, Grétry, Mozart »…

298.

WILLY

. 10 L.A.S., Paris mars 1925-juin 1928, au Dr Marcel

R

éja

 ; sur 10 pages formats divers, enveloppes (quelques

coupures de presse jointes).

200/300

C

orrespondance

amicale

au médecin

aliéniste

.

29 mars 1925

. « Je vous ai bien envoyé n’est-ce pas, mon petit bouquin de

Souvenirs 

?

(Entre nous, c’est une foutaise) »...

17 avril 1925.

« Vous êtes un océan d’indulgence ! Puisque les

Souvenirs

vous ont amusé, rendez-

moi le grandissime service de recommander le bouquin à quelques amis, voulez-vous ? » Son éditeur ne fait pas beaucoup de réclame :

« J’ai peur que cet infortuné volume ne sombre dans un gouffre tapissé d’indifférence »...

3 mai

1928

.

« Le Gâteux vous salue et vous

demande si vous avez prévenu le docteur R. M. de l’avenue Mozart s’il consent à me voir, je crois qu’il ne faudrait pas trop tarder

[...]. Un abrutissement général, où le j’m’enfoutisme et le découragement, antithétiques par définition, s’unissent pour aboutir à une

déplorable aboulie dont je me rends compte sans pouvoir réagir contre elle. Sans phrases, cher Réja, le moment arrive où je crois qu’il me

sera impossible d’écrire une ligne sensée. Y a-t-il un remède ? Ou faut-il prendre le ticket pour ailleurs (on ne délivrera pas de retour).

Je vous affirme que je ne regretterai pas la littérature dont le

Fruit vert

est un spécimen fâcheux »...

Mardi [15 mai].

« Old chap, s’il y

avait une drogue que,

sans souffrir

, on absorberait pour aller tout doucement, avec elle dans le ventre, à la crevaison finale ! Comme ce

serait chic ! »...

Vendredi [18 mai] 

: « je suis paralysé par la maladie, ligoté, réduit à l’impuissance. Voilà trois jours que je ne puis écrire,

absolument pas. Ça devient sinistre »...

Dimanche [20 mai].

« Votre conte de

l’Humour

et ma chronique musicale ne pêchent pas par

excès de prolixité ! »... Une inconnue, le sachant gravement malade, prie pour son âme et propose d’envoyer un abbé à son chevet...

[31

mai]

. « J’ai été, encore une fois, boulé (par une torpédo, et non plus par un camion automobile). Ça devient une habitude ! Mais ça ne

me rend pas le travail plus facile, évidemment »...

6 juin.

« Je ne pouvais trouver de noms et en voici tout un fourmillement. Là dedans,

beaucoup de types m’ont connu fort à mon aise, et même davantage. Ce qu’il faudrait leur dire c’est (la vérité, en somme) que je suis

malade, incapable d’écrire...et, grands dieux, ne vont-ils pas s’imaginer que les éditeurs me servent des rentes ? »...

O

n

joint

deux projets de lettre dactyl. de

C

urnonsky

(annotés et l’un signé), demandant l’aide de confrères pour aider Willy qui,

malade et incapable d’écrire depuis quelques années, vit dans une détresse matérielle. Plus une L.A.S. du même au Dr Réja.

299.

Émile ZOLA

. L.A.S., Médan 7 mai 1884, à M. Auguste

D

iétrich

 ; 1 page et demie in -8, enveloppe.

500/700

Il le remercie de son article : « Je savais qu’on s’occupait sérieusement de moi en Autriche et en Allemagne ; mais les détails que vous

me donnez, en précisant les faits, me font le plus grand plaisir ». Il lui envoie volontiers sa photographie, heureux de « satisfaire là un

de vos petits désirs » en témoignage de sa gratitude.

* * * * * *