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VERLAINE (Paul). 1844-1896. Ecrivain poète.
Poème aut. signé « Pour Marie ». septembre 1892.
1 p. in-8 sur feuillet de l’Assistance publique, 2 ratures.
Brouillon d’un poème intitulé «Pour Marie» et dédié à son ami François-
Auguste Cazals. Ce poème paraîtra dans
La Plume
le 1
er
octobre 1892.
Chez nos anciens c’était une bonne coutume
Que la dame de nos amis fût célébrée.
Je veux donc dire de ma voix la mieux timbrée,
Et les traces du bec de ma meilleure plume,
Vos mérites et vos vertus dans l’amertume
Douce de vous savoir d’un autre énamourée
Mais d’un autre… moi-même – et la tâche sacrée
D’exalter et de promouvoir, or je l’assume,
La louange de vos yeux qui le surent voir.
Celle de votre cœur qui sut gagner le
sien.Etcelle dûe à votre,
hélas ! fidélité !
Et, consolation ! celle du bon vouloir
Qui fait que votre main, sûre du respect mien.
Serre la mienne en lui, sûr de ma loyauté.
1 200 / 1 500 €
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VERLAINE (Paul). 1844-1896. Poète.
Poème aut. S.l.n.d. (fin 1892).
1 p. in-8 sur feuillet
de l’Assistance publique.
Poème de cinq quatrains, le second du recueil
Dans les Limbes,
publié
en 1894, présentant deux variantes inédites, non mentionnées dans
l’édition de la
Pléiade.
Hélas ! Tu n’es pas vierge ni
Moi non plus. Surtout tu n’es pas
La Vierge Marie, et mes pas
Marchent très peu vert l’infini
Divin, mais l’infini d’amour
Et l’amour c’est toi, cher souci
Ils y courent, surtout d’ici
Lieu blême où sanglote le jour
Ils y courent comme des fous
Saignant de n’être pas ailés
Puis s’en reviennent désolés
De la porte fermée à tous
Espoirs certains et résistant
A tels efforts pour t’enfin voir
En plein grand air par un beau soir
Mué tôt en nuit douce tant !
Ah ! Limbes, où, non baptisés
Du platonisme patient
Vont pitoyablement criant
E pleurant mes désirs brisés !
800 / 1 000 €
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