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VERLAINE (Paul). 1844-1896.

Ecrivain poète.

C.A.S. à Edmond Lepelletier. Paris,

26 mars 1888.

1 p. in-12 oblong, adresse

au verso avec timbre et marques postales.

Déclinant une invitation à déjeuner.

Cher ami,

malade, je ne puis vraiment me rendre à ta bonne

invitation. Mais un de ces jours j’irai te trouver

après t’avoir écrit à temps au café de la rue

Drouot en des heures dinatoires. Te parlerai de

ton roman

[Les Deux frères]

auquel je vais me

mettre en tout intérêt (…)

.

300 / 400 €

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VERLAINE (Paul). 1844-1896.

Ecrivain poète.

C.A.S. « P.V.» à son cher Vanier. (Paris,

1 avril 1889).

1 p. in-8 oblong sur bristol

à l’adresse de Vanier « libraire éditeur

Quai Saint-Michel ».

Evoquant la seconde édition du recueil

Sagesse

(qui paraitra en août 1889),

Les Amis

(recueil resté inachevé et dont les poèmes

seront réunis dans

Dédicaces

) et enfin de

Parallèlement

dont il corrige les épreuves.

(…)

Si vous pouvez venir me voir ce soir, traiterions

SEULS pour Sagesse et pour Amis ensuite. Et

combien je serais comblé si dès demain pouviez

m’apporter 100 balles (blanchissage, habits, etc.)

ou m’envoyer (ou mot) épreuves Parallèlement

marchent. Je travaille avec acharnement (…).

Verlaine ajoute en p.s.:

Si possible prêtez-moi

pour 1 ou 2 jours 1 Sagesse et 1 Bonne Chanson

.

400 / 500 €

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VERLAINE (Paul). 1844-1896.

Ecrivain poète.

L.A.S. à Albert Savine. Hôpital Broussais,

vendredi 11 octobre 1889.

1 p. grand

in-4 sur papier en-tête de l’administration

générale de l’assistance publique à Paris.

Lettre du poète à l’éditeur Albert Savine dans

laquelle il évoque la préparation de son recueil

Bonheur

qui sera publié en 1891.

Je vous

enverrai demain pour être insérées à la Revue

Indépendante, deux pièces de vers destinées à

Bonheur (recueil auquel je mets la dernière main

et dont je vous parlerai sous peu). Ces pièces,

à la place d’une autre, déjà en la possession de

la Revue, mais qui a paru autre part à mon insu.

Celles-ci sont entièrement inédites. Je vous serai

infiniment obligé de bien vouloir au premier jour

me confier avoir reçu le manuscrit d’Histoires

comme çà pour prendre copie de quelques

fragments que je voudrais faire paraitre dans

des journaux, avant la publication en volume

(…).

Verlaine lui demande encore de lui adresser

Un Brelan d’excommuniés

de Léon Bloy [édité

par Savine].

Je vous prie de serrer la main de

ma part quand vous le verrez (…)

.

700 / 800 €

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VERLAINE (Paul). 1844-1896.

Ecrivain poète.

Manuscrit aut. « Chronique de l’Hôpital »

signé « Paul Verlaine ». (Broussais),

circa fin 1889.

2 ff. in-8 sur papier

de l’Hôpital Broussais.

Une des chroniques que Verlaine écrivit lors

de ses séjours successifs à l’hôpital Brous-

sais entre septembre 1889 et février 1890,

où il tachait de faire soigner rhumatisme,

souffles cardiaques et diabète. Celle-ci fu

publié dans la revue

Le Chat noir

du 20 mars

1891 avant d’être intégré dans

Mes Hôpitaux

sous le n°4, recueil paru chez l’éditeur Va-

nier, la même année.

Le lit que j’occupe cette fois à l’hôpital Labrousse

et qui porte le numéro 27 bis de la salle Seigle, a

cette particularité que, de mémoire de malade,

aucun de tous ceux qui y ont dormi, sauf deux

ou trois originaux de qui je grossirai peut-être le

nombre, n’y est pas mort; ce, avec un touchante

régularité d’exemple donné et suivi. Un tel

funèbre privilège n’est pas sans entourer cette

couche trop bien hospitalière d’une considération

vaguement respectueuse (…). En un mot comme

en cent, « il n’y a pas amateur». Moi, je n’avais

pas le choix. S’agissait de prendre ou de laisser.

Dans un sens, laisser m’eut presque tenté; tandis

que prendre, c’était de plus mauvais gîtes évités,

et je pris (…). Il était là, mon prédécesseur,

quand j’entrai dans la salle. Ni beau, ni laid, ni,

à vrai dire, rien. Une forme étroite et longue,

entortillée dans un drap avec un nœud sous le

cou, et pas de croix sur la poitrine, à même le

matelas sur le lit de fer sans rideaux (…). Encore

une légende qui s’en va, diraient mes éminents

confrères et mes maîtres dans la Chronique. Une

civière dite boite à dominos (…). On y mit le

paquet, et en route pour l’amphithéâtre. Quelques

instants après, j’étais installé dans le «poussier»

tout à l’heure mortuaire (…) si l’on veut bien se

reporter au pulvis es et inpulverem reverteris de

l’Eglise catholique. D’ailleurs, c’est extraordinaire

vraiment comme ici, on se familiarise avec cette

chose au premier abord familière et terrible (…).

La mort. Hein? (…) quelle affaire ! (…) Heureux

temps relatif! Depuis, même avant mes actuelles

mistouffles, la triste et si bête! expérience m’a

gardé comme ces sortes de délicieuses, au

fond, émotion (…). J’ai fait des progrès dans le

scepticisme (…).

Etc.

3 000 / 4 000 €

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