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APOLLINAIRE (Guillaume).
1880-1918. Ecrivain poète.
L.A.S. à Léon Daudet.
Paris, (octobre
1916). 3 pp. bi-feuillet in-8, en-tête en coin
de « l’Hôpital du Gouvernement italien » ;
papier légèrement froissé, monté sous
reliure bradel cartonnage de papier vert.
Félicitant Daudet pour son essai «L’Hérédo»
.
Blessé à la tête le 17 mars, Apollinaire avait
subi une opération de trépanation dont il
fait allusion in-fine.
Mon cher Maître, J’ai reçu
l’Hérédo que j’ai lu deux fois. C’est un maître livre.
Il renouvelle de fond en comble la science de
l’homme. Certains portraits y sont la perfection
même, notamment ceux de Loti et de Mirabeau.
Ce livre se classe tout naturellement à côté de
La Bruyère (…).
Puis Apollinaire lui fait part de
son entretien publié dans la jeune revue
Sic
,
dans lequel il montre
combien je suis d’accord
avec vous sur certaines questions, celle du
théâtre français par exemple (…)
Il souhaite
le rencontrer discuter sur ce sujet.
Et si j’avais
l’occasion de vous rencontrer, j’aiguillerais votre
curiosité patriotique pour le grand profit de vos
campagnes. Il faut bien que ceux qui sont de
votre avis vous aident verba volent (…).
Il ajoute
en p.s.:
Vous pouvez toujours correspondre avec
moi par la voie du journal sous le vocable trépané.
1 500 / 2 000 €
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APOLLINAIRE (Guillaume).
1880-1918. Ecrivain poète.
C.A.S. à Willy.
(Paris), 25 octobre 1918.
1 p. ½ in-12, en-tête des Soirées
de Paris, adresse au verso avec timbre
et marques postales.
Une des dernières lettres d’Apollinaire
qui sera emporté par la grippe espagnole
quinze jours plus tard.
Il remercie Willy pour
l’envoi de son livre «La Virginité de Mlle Thu-
lette» qui est «charmant et amusant » et qu’il
mentionnera dans
L’Europe nouvelle
ainsi que
dans le
Mercure.
Il ajoute :
Il y a fort longtemps
que je suis persuadé que vous ne devez pas
être fort riche car au lieu de vous prêter on
vous enlève ce qui est vôtre. Je l’ai du reste
très souvent écrit (…).
300 / 400 €
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ARAGON (Louis). 1897-1982.
Ecrivain, poète.
2 L.A.S. à René Gaffé.
Paris, s.d.
et 4 juillet 1930. 1 p. in-8 oblong,
1 p. in-4 avec un reçu de 500 fr. épinglé.
Aragon adresse à Gaffé le manuscrit promis,
et demande de lui adresser le plus rapidement
possible le chèque, devant prendre le train
pour Moscou ; il espère le revoir à son retour.
Juillet 1930.
Remerciements pour l’envoie du
chèque ; il garde avec lui
Le Japon de 1929
jusqu’à son prochain passage à Paris et se
réjouis pouvoir le connaitre enfin ;
Je vous
adresserai d’ici un ou deux jours à Bruxelles
la lettre à joindre à la critique du Traité. C’est
donc entendu pour le Paysan, et j’y travaille.
Pour les documents surréalistes,
nous en
parlerons plus aisément de vive voix ; je crois
qu’il vaut mieux que je sache au juste ce que
vous désirez (…). Je n’ai pas retrouvé Rue
Campagne, le dessin de Delaunay, ce qui ne
veut pas dire que je ne l’ai pas ; il doit être à
Neuilly, dans ma famille. Je l’y chercherai à
la première occasion (il faut dire que je tâche
toujours de faire coïncider plusieurs raisons
d’apparaitre dans ma demeure familiale, qui
me rappelle plusieurs choses désagréables).
De toutes façons, s’il ne se retrouvait pas, je
vous enverrai quelque chose pour le rempla-
cer (…) Je n’ai pas vu Man Ray. Je vais le voir.
Je lui dirai d’être raisonnable ; mais je ne sais
pas comment il entendra ce mot (…).
Aragon
est d’accord pour le format du papier.
Joint une pétition en faveur d’Aragon, inculpé
pour son poème
Front Rouge
paru dans la
revue Littérature de la Révolution mondiale;
la pétition est à renvoyer à la direction du Sur-
réalisme, rue Fontaine
(3 pp. bi-feuillet in-4).
600 / 800 €
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