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174.

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON

. L.S., Montbard 26 juillet 1775, [à Louis-Bernard Guyton-

Morveau] ; 3 pages petit in-4.

800/1 000

Il renvoie la lettre sur la platine qu’il a lue « avec la plus grande satisfaction pour ce que je puis y entendre, car je vous

avouë franchement que je ne suis pas assés savant en chimie pour suivre les conséquences qu’on en peut tirer, d’autant qu’elles

me paroissent assés singulieres pour que quelques unes semblent au premier coup d’œil être contradictoires à d’autres. Les

différentes manieres de traitter la platine avec différents ingrédients donnent des résultats différents qu’il est ensuite bien

dificile de concilier. On raisonneroit plus nettement si comme nous l’avions d’abord entrepris on fondoit ce minéral seul et

sans aucune addition. Il ne perderoit pas alors son magnétisme ; il ne deviendroit pas d’une densité si différente, ou du moins

si cela arrivoit il suivroit une loi constante qu’il seroit aisé de déterminer. Je serois porté à croire par vos expériences que le

sablon ferrugineux augmente la densité de la platine au lieu de la diminuer, ce qui ne peut arriver qu’en supposant que l’or qui

la compose avec ce sablon contient des pores de la figure nécessaire pour admettre les corpuscules de sablon, et que ces pores

restent vides et refusent toute autre matiere ; mais je vous avoue une seconde fois que j’admire vos expériences sans les bien

entendre ». Il sera heureux d’en voir la publication qui doit lui être dédiée : « pour donner un peu de relief à cette adresse vous

pourriés dire au commencement que c’est moi qui ai éveillé les physiciens et les chimistes sur cette matiere si digne d’être

observée et qui présente des phénomènes si extraordinaires. Je trouve aussi que vous avés très bien fait de donner un petit

coup de patte à l’ignorance ou à la mauvaise foi du journaliste. Tout est cabale même dans les sciences et il y a des cotteries de

creusets, et d’autres cotteries de beaux esprits »... Il se réjouit de sa venue à Montbard avec les Dupleix de Bacquencourt : « Je

vous préparerai une petite pacotille de Platine. Je suis maintenant assuré [...] qu’on ne la trouve jamais en masse, mais toujours

en grenaille plus ou moins mélangée d’une terre rougeatre et quelquefois de petits cailloux cristallisés ; toujours, assure-t-on,

dans le voisinage de mines d’or et d’argent. Il paroît certain de même que les anciens amériquains avoient l’art de la foudre, car

plusieurs voyageurs parlent de plaques d’or blanc et de quelques ustencilles de la même matiere qu’ils ont remarquée même

chés ces sauvages de l’Amérique méridionale. Ces bonnes gens ne savoient pourtant pas autant de physique et de chimie que

nous »...

Reproduit en page 60

175.

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON

. 2 L.S., Montbard 5 et 13 août 1775, [à Louis-Bernard Guyton-

Morveau] ; 1 page et demie, et 3 pages in-4.

800/1 000

5 août

. Précisions sur les dimensions des deux cribles que Guyton lui fera fabriquer. « Vous me feriés grand plaisir si vous

pouviés engager l’ouvrier à me les fournir promptement pour que je puisse profiter du reste de la belle saison pour cribler.

Vous êtes le maître d’arranger le prix »...

13 août

. Il remercie Guyton pour l’heureux arrangement proposé à l’Intendant, dans

l’affaire de sa cousine Mme Charrault, qui va faire une donation à l’hôpital de Vitteaux et à celui de Saulieu de 20.000 livres

chaque. « M. Beuchot l’épinglier n’est pas à bon marché, mais comme ses cribles sont très bien faits je consens à lui donner

quatre cens francs pour les deux que je lui ai demandé. Il met seulement un trop long délais en ne les promettant que pour le

commencement d’octobre. La saison sèche sera passée [...] il faut que les nouveaux cribles que je demande soyent précisément

comme l’ancien, c’est-à-dire

d’une ligne

sur la moitié de la longueur et de

demie ligne

sur le surplus »...

176.

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON

. L.S., Montbard 30 août 1775, [à Louis-Bernard Guyton-

Morveau] ; 4 pages in-4.

800/1 000

Il revient sur l’affaire de sa cousine Mme Charrault : « Vous savés que j’ai offert quarante mille livres à M. l’Intendant

pour être partagés par moitié entre l’hopital de Vitteaux et l’hopital de Saulieu. M. Dupleix ayant en conséquence parlé au

Maire de Vitteaux il y a eu délibération du corps de ville par laquelle il s’en rapporte à l’

arbitrage

de M. l’Intendant et de M. le

Premier Président »... Le corps de ville de Saulieu a fait de même. Or il ne s’agit pas d’une affaire d’arbitrage, mais d’un don pur

et simple, et d’un très grand sacrifice pour Mme Charrault : « ayant emprunté beaucoup pour payer plus de deux cens quatre

vingt mille livres tant de legs que de charges et frais de toute espèce, elle s’est trouvée forcée de fondre à perte ses contrats pour

satisfaire à ses créanciers et former ensuite la somme de quarante mille livres qu’elle m’a remise entre mes mains »... Mme

Charrault demande seulement que le traité soit homologué au Parlement et au Conseil aux frais des hôpitaux, et « pour seule

marque de gratitude de sa libéralité que l’hopital de Vitteaux et celui de Saulieu promettent de recevoir chacun un malade de

sa terre de Chazelles »...

Puis il évoque un tracas à sa forge : « Tous les verres, les caraffes, l’huilier &

a

qu’on avoit renfermés dans un pavillon de ma

forge en différens endroits se sont trouvés gercés et fendillés en mille endroits sans autre cause apparente que celle d’une petite

poussiere très légère provenant de la flame de charbon qu’on a brulé pendant neuf mois dans le grand fourneau. Qu’y a-t-il

dans cette poussiere volatile et brulée qui puisse calciner le verre en aussi peu de temps ? Votre petite brochure sur le mortier

Loriot est faite à merveille et vous y donnés un moyen très utile au public et à la santé des travailleurs. Quelques personnes

m’ont écrit de Paris que l’Académie des sciences avoit été très satisfaite de ce petit ouvrage »...

177.

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON

. L.S., Jardin du Roi 14 décembre

1775, [à Louis-Bernard Guyton-

Morveau] ; 4 pages in-4, avec note autogr. de Guyton en tête.

600/800

Il rend compte de ses démarches en faveur de l’avancement de Guyton au Parlement : l’appui du contrôleur général Turgot,

de M. Fargès et du duc de La Rochefoucauld est assuré. « M. Amelot et M. Dupleix m’en ont tous deux parlé, et celui-ci m’a

témoigné de véritables regrets si vous quittiés Dijon. Je les ai bien assuré que vous n’y pensiés pas à moins qu’on ne vous donnat

une place plus avantageuse, [...] je vous conseille d’avance de faire le renchéri, avec la modestie que je vous connois vous ne le

… /…