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aussi un ps. tenant un pied sur le collier et se portant entierement dessus »…
17 mai 1746
. « Je comptois procurer à la s
r
un
troisieme entretien avec son père en luy crachant au visage […] Je liay icy les mains de la s
r
ayant oublié de le faire plutôt, elle
dit à ce signe eh bien je voudrois etre toujours liée comme ça ce n’est qu’une corde mais c’est toujours bon, puis reprenant le fil
de son pr
er
discours, mon père les tient tous liés, ils ont les yeux ouverts et ne voyent pas clair, ils voudroient mieux qu’ils ne
fussent pas ouvert, parce qu’ils voyent la beste, et la prennent pour mon BB (grands souffles par tête) j’ay mal au cœur, oh oh oh,
il voudroit oter ce cœur la, mon papa otés le, otés le si vous l’aviés otez une fois il ne reviendrès plus otez le bien vite afin que jen
ay plus, il n’aime pas asses ce qu’il doit aimer ; il n’aime pas assés mon BB. Il est trop attaché à sa nation, et n’est pas assés ardent
pour ses freres. D. Est-ce les juifs R. ouy est-ce que vous ne scavez pas que j’ay le cœur d’un juif, je n’ay un cœur que pour les
juifs »…
3 janvier 1747
. « Pour executer les ordres de notre BB. […] je dis à la Sr. quil s’agissoit de recevoir des coups sur la
playe et elle s’y soumit de bonne grace, lui ayant donc lié les mains derrière le dos et mis un bandeau sur la bouche je la couchay
sur le dos ensuite je levai l’appareil, je netoyai la playe et je mis dessus une compresse sur laquelle j’imposay les mains appuyant
de toute ma force pendant les 7 psaumes. Cette pression causa une telle douleur à la Sr qu’elle s’évanouit de ce commencement,
et bientot après elle entra dans une penible agonie. Je remarquay que durant cette agonie elle avoit alternativement une espèce
de rale accompagné de hoquet, les yeux demeurant renversés […] Lorsqu’elle fut revenue je lui donnay cent coups de poingt
de toute ma force sur la playe, c’étoit assurement de quoy la tuer […] cependant ces coups ne servirent quà réveiller la Sr et à
la tirer de l’abatement où l’agonie l’avoit mise. Elle se releva machinalement aux pr
rs
coups sur son séant. Je la recouchay sans
peine et je continuay sans qu’elle fit aucune résistance. Lorsque j’eus fini j’étanchay la playe qui saignait abondamment, après
quoy je regarday la Sr, elle étoit endormie ayant le visage frais et coloré […] je mis un pied sur la compresse je recitay le ps. 102
et 110 ce qui fut suivi de 100 coups de pied que je donnay sur la playe »… Etc.
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Journal. Lettres et visions de la Sœur Angélique
, années 1773-1775 (1 vol.), 1776-1777 (1 vol.), 1777-1779 (1 vol.), 1780-
1787 (1 vol.). La page 1 du premier de ces volumes, réglés, porte au bas la date du 4 mars 1791 ; une addition tardive à la fin du
même volume est datée du 24 avril 1798. Ce « Journal » comporte des relations parfois longues d’événements survenus depuis
la mort du Père Pinel (1772), ainsi que des prières, commentaires sur les dix commandements, et récits détaillés de visions,
introduits par l’invocation « Au nom du père et du fils et du saint esprit »…
Année 1773
. « La sœur Babet après avoir été
pendant 15 ans sous la motion de l’esprit de Dieu, dans son œuvre fut privée de ce don vers la fin de l’année 1747. Voicy ce qui
donna lieu à cette privation. Etant dans sa chambre, et dans son état naturel elle vit un homme (apparament le S
t
prophete) qui
luy presentant un enfant couvert des croix sanglantes, luy dit : Voulés vous qu’on vous fasse des croix sur le corps comme à cet
enfant ? Non assurement repondit la S
r
j’en serois bien fachée. Eh bien reprit l’homme vous n’aurés plus des convulsions. Les
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