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Les
Nouvelles histoires extraordinaires
d’Edgar Poe
201. BAUDELAIRE
(Charles). Lettre autographe signée «
Ch. Baudelaire
» à Paul Meurice. [Paris], 14 novembre
1856. 1 p. in-8, adresse au dos signée de ses initiales, déchirure au feuillet d’adresse sans atteinte au texte.
4 000 / 5 000
«
Permettez-moi d’accepter l’offre gracieuse que vous m’avez faite une fois, et que j’avais discrètement repoussée.
Hostein est si loin !
Je serais fort heureux si vous pouviez me donner pour aujourd’hui deux places pour voir votre
Avocat
[la pièce de
Paul Meurice
L’Avocat des pauvres
, drame historique à la Hugo se déroulant sous Cromwell, se jouait depuis le
15
octobre
1856
au théâtre de la Gaîté que dirigeait Hippolyte Hostein]
. Vous pouvez remettre les places à la personne
qui vous porte cette lettre, et si cela vous était incommode pour aujourd’hui, veuillez lui remettre un mot qui me dise
quel jour vous me permettez de revenir à la charge.
J’irai vous remercier en vous portant les
Nouvelles histoires
puisque vous savez
tout
admirer...
»
Baudelaire venait d’achever l’écriture de la préface à sa traduction des
Nouvelles histoires extraordinaires
d’Edgar Poe,
dont l’impression se déroulerait en décembre
1856
et janvier
1857
, la parution intervenant le
24
février
1857
.
Ami intime de Victor Hugo, dont il fut le factotum durant l’exil, Paul Meurice (
1820
-
1905
) fut également romancier
et dramaturge.
Charles Baudelaire,
Correspondance
,
op. cit.
, p.
362
.
Reproduction page 32
Une pièce pour sa défense
dans le procès des
Fleurs du mal
202. BAUDELAIRE
(Charles). Pièce autographe. [1857]. In-16 oblong.
2 000 / 3 000
«
Revue de Paris. Revue des deux mondes. Revue française. Artiste. Messager de l’Assemblée. Poètes de l’amour
[anthologie publiée par Julien Lemer]
. Magazin des familles.
»
Apostille ancienne d’une autre main : «
M. Baudelaire indiquant à Mr Rapetti les recueils qui avaient reproduit des
passages des
Fleurs du mal
, ouvrage condamné.
»
Les périodiques et recueils cités ici par Baudelaire ont tous publié des éditions préoriginales de poèmes
des
Fleurs du mal
, sans encourir les foudres de la censure.
Comme l’a fait remarquer Jacques Crépet, le fait que
ne figurent pas sur la présente pièce les titres d’autres périodiques dans le même cas, comme
Le Corsaire satan
, hostiles
à l’Empire, laisserait entendre que cette liste édulcorée est bien destinée à être utilisée en faveur de Baudelaire dans un
cadre judiciaire.
Le nom de Nicolas Rapetti, qui figure dans l’apostille, renforcerait cette analyse, dans la mesure où ce juriste et
historien, que connaissait bien Baudelaire, était introduit dans les cercles du pouvoir, étant le secrétaire de la commission
chargée de l’édition officielle de la correspondance de Napoléon I
er
, à laquelle appartenaient également Prosper
Mérimée, le maréchal Vaillant, ou encore... le général Aupick, beau-père de Baudelaire.
Joint,
une coupure de presse contenant l’article que Jacques Crépet a consacré à la présente note autographe (
Mercure
de France
,
1
er
mai
1938
, pp.
716
-
719
).
203. BAUDELAIRE
(Charles). Lettre autographe signée de ses initiales. 1/2 p. in-16, au crayon.
1 500 / 2 000
«
Aujourd’hui dimanche, travaillez-vous ? Qu’avez-vous à faire ? Si vous pouvez vous déranger, venez déjeuner à
l’hôtel à 11 heures...
»
Une mention manuscrite d’une autre main propose de dater cette lettre de l’exil belge de Baudelaire.




