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Char – Heidegger
208. CHAR
(René). Lettre autographe signée et portrait photographique avec légende autographe signée au verso, à
Anne-Marie. S.l.n.d. 1/2 p. in-folio.
300 / 400
–
«
Je retrouve cette photo d’Heidegger aux Busclats
. Permets-moi de te l’offrir...
»
– Portrait photographique de René Char, Martin Heidegger
et deux autres hommes, probablement le philosophe
Jean Beaufret et François Vezin, traducteur de Martin Heidegger. Cliché pris aux Busclats le
11
septembre
1966
. De la
main de René Char, au verso : «
Pour Anne-Marie, ce grand souvenir. René
»
Un chapitre dans la question des rapports entre pensée et poésie »
(François Vezin dans
René Char
, BnF/
Gallimard,
2007
, p.
192
). René Char fut un des deux meilleurs amis français de Heidegger avec Jean Beaufret. C’est à
l’initiative du philosophe allemand qu’un repas fut organisé entre eux en août
1955
, bien qu’on ne sache pas exactement
l’origine de l’intérêt de Martin Heidegger pour René Char. Interrogé sur les personnes qu’il souhaitait rencontrer lors
de sa venue en France à cette date, il avait déclaré qu’il y en avait deux, René Char et Georges Braque. Ce repas fut
chaleureux et initia une amitié d’une vingtaine d’années, affaire de caractères, d’affinités communes avec les
présocratiques, notamment Héraclite, et d’émerveillement mutuel pour l’originalité de leurs approches respectives de
toutes sortes de questions, notamment littéraires. « Heidegger découvre, éclaire, fertilise et invente un pays », déclara
René Char qui put avoir accès aux textes de celui-ci grâce à Jean Beaufret. Le philosophe rendit trois fois visite à René
Char dans sa maison des Busclats à L’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, en
1966
,
1968
et
1969
.
En
1964
, à l’occasion des soixante-quinze ans de Martin Heidegger, René Char prononça à la radio un éloge de celui-ci
– texte paru cette année-là chez GLM, intégré en
1971
dans
Recherche de la base et du sommet
. De son côté, Martin
Heidegger dédia en
1976
à René Char la traduction française (entre autres par Jean Beaufret) de son
Acheminement
vers la parole
.
209. COCTEAU
(Jean). Manuscrit autographe signé intitulé «
Studio d’essai
». 7 pp. in-folio.
400 / 500
Critique en règle de la radio,
par opposition au studio d’essai, avec pour conclusion : «
... C’est la pauvreté de ce
tuyau acoustique, de ce trou dans le mur derrière lequel on se dissimule, qui m’ont empêché jusqu’à présent de me
livrer à un sérieux travail de radio. Le studio d’essai a levé quelques-unes de mes réserves. Outre le travail qui s’y fait
avec amour et sans l’ombre de confort, il y a recherche incessante. On ne dit pas “à quoi bon lutter” lorsque les
obstacles se présentent. Et il s’en présente de toutes sortes. On lutte et on s’acharne à vaincre la machine qui nous
déteste et qui se moque de nous...
»
210. COCTEAU
(Jean). Manuscrit autographe signé intitulé «
Pronostics
». [Décembre 1937]. 5 pp. 1/2 in-folio et in-4
(au verso de feuillets cartonnés, à en-tête de l’hôtel George V ou avec carte des vins).
600 / 800
Méditation sur la jeunesse, l’avant-garde, Baudelaire, et sur lui-même,
à l’occasion des fêtes de Noël.
«
... Mon rôle consiste à mettre quelque surprise dans vos souliers petits ou grands. Quelle surprise ? Sinon d’exploiter
l’état extra-lucide du poète et de vous apporter ce qui résulte du dialogue obscur entre l’ange noir de la paresse et de
cette volonté tenace de correspondre avec ses semblables...




