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237. VERNE
(Jules). Lettre autographe signée au publiciste Jean-Jacques Weiss. Le Crotoy, 16 août 1870. 1 p. in-8.
800 / 1 000
«
Je reçois à l’instant une lettre du cabinet du ministère des beaux-Arts qui m’apprend que je suis nommé chevalier
de la Légion d’honneur.
Une lettre d’
Hetzel
[son éditeur Jules Hetzel]
me dit en même temps que vous êtes le véritable promoteur de cette
nomination, et que c’est à vous que je dois d’avoir obtenu cette faveur. Permettez-moi donc de vous en remercier ici,
et laissez-moi vous témoigner ma reconnaissance la plus vive...
»
238. VIGNY
(Alfred de). Correspondance de 10 lettres et pièces (10 autographes signées et 2 signées), adressées à
l’éditeur Gervais Charpentier. 1841-1862.
600 / 800
–
Très belle lettre sur l’impression de
Cinq-Mars
et
Stello
(Champagne-de-Blanzac, actuelle Champagne-Vigny
en Charente,
26
février
1852
) : «
Je n’ai pas voulu vous retarder... dans la publication de Cinq-Mars et j’ai mis partout
mon approbation en la renvoyant le même jour sans attendre une seconde épreuve. J’espère qu’on aura fait toutes les
corrections indiquées de ma main et vous prie de bien y veiller de votre côté. En vérité, je ne sais comment il se fait
qu’un livre qui a seulement cent ans d’existence peut avoir encore quelque sens commun quand il a passé par
cinquante éditions. En voici un qui n’a encore que dix éditions et où
je trouve des fautes prodigieuses
comme par
exemple des lignes entières omises et des substitutions de mots tout à fait plaisantes telles que :
développement
au lieu
de
dévouement
. Veillez, je vous prie, à ce que les compositeurs ne me
développent
pas de la sorte à l’avenir.
La prose
est fort malheureuse en ce qu’on la peut rendre ainsi élastique en l’imprimant. La poésie se tire du danger parce que
ses pieds sont enchâssés dans le rythme et la rime de façon à ne pas être dérangés. Au théâtre, c’est par les acteurs
que la prose est massacrée et mutilée : avez-vous remarqué la quantité merveilleuse d’exclamations banales dont
ils s’amusent à broder le style de leurs rôles ? Mais les vers mettent des bornes à leur imagination et à leur esprit
et les forcent à glisser dans les
rails
sans s’écarter à droite et à gauche. Je voudrais bien qu’il en fût ainsi des
imprimeurs.
Avant de poursuivre
Stello
, il faut que je vous dise aussi que je voudrais le voir imprimé en caractères
plus gros
et
moins de lignes à la page, plus d’espace aussi entre les lignes, et que leur largeur ne fût que celle de la dernière édition.
Tout cela est bien opaque, bien compacte, bien fatiguant pour le lecteur, c’est bien assez du livre pour se lasser. La
dernière édition que vous avez publiée de
Stello
était plus faite aux yeux et mieux faite en cela. Les lettres du titre des
chapitres peuvent être mieux choisies que celles que l’on m’envoie qui sont disposées sans goût et qui donnent à
chaque titre quelque chose de trop solennel qui ressemble à une affiche de spectacle. Je vous en prie, regardez-y et
faites que l’on choisisse mieux. Je ne sais pas très bien l’argot de l’imprimerie et il y a des termes de
justification
& &
sur lesquels je craindrais de me méprendre et de vous retarder en faisant faire aux imprimeurs le contraire de ce que
je veux...
»
– Lettres relatives à l’édition de ses
Poèmes
, de son
Théâtre complet
, de sa pièce
Cinq-Mars
, à un projet d’édition, aux
conditions d’un contrat de réédition, etc.
– Reçus adressés à l’éditeur Gervais Charpentier pour les réimpressions de
Cinq-Mars
(
12
juillet
1846
) et du volume
des
Œuvres
comprenant le théâtre
(
6
décembre
1847
).
Joint,
4
pièces comptables provenant des éditions Charpentier : reçu bancaire pour une somme remise à Alfred de
Vigny (
1852
), «
Note pour les ouvrages de de Vigny
» (
13
juin
1851
), «
Produit de l’édition
[des œuvres d’Alfred de
Vigny] » (s.d.), état des éditions des œuvres d’Alfred de Vigny (vers décembre
1858
).




