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« À mon retour du Maroc,

j’espère avoir le plaisir de vous montrer un nouvel effort... »

76. MATISSE

(Henri). Carte autographe signée à Élie Faure. Tanger, 15 janvier 1913. 1 p. in-12 oblong ; au recto, une

vue photographique de la mosquée de Tanger ; le timbre en a été ôté.

1 200 / 1 500

Belle lettre de Tanger.

Henri Matisse effectua deux voyages au Maroc, de janvier à avril

1912

et d’octobre

1912

à

février

1913

: ces séjours « le confirm[èrent] dans sa recherche de la couleur pure, de la forme schématisée, de

l’organisation ornementale des surfaces » (Jacques Busse). Il l’expliqua lui-même à Tériade en ces termes : « Les

voyages au Maroc m’aidèrent à accomplir la transition nécessaire et me permirent de retrouver un contact plus étroit

avec la nature que n’avait pu le faire l’application d’une théorie vivante mais quelque peu limitée, comme était devenu

le fauvisme ».

Matisse présenta ses peintures du Maroc dans une exposition à la galerie Bernheim jeune en avril

1913

.

«

Cher Monsieur, je vous remercie de votre lettre dont j’ai été vivement touché.

Mes défauts que je connais me font cependant redouter votre enthousiasme.

Puisque vous vous intéressez à mon travail,

à mon retour du Maroc, j’espère avoir le plaisir de vous montrer un

nouvel effort.

Croyez-moi, cher Monsieur, bien vôtre...

»

« Je pars samedi à Nice pour en ficher un coup... »

77. MATISSE

(Henri). Lettre autographe signée à Élie Faure. [Probablement Étretat], 17 août 1921. 1 p. in-4, d’une

écriture hâtive.

1 000 / 1 200

«

J’ai fait le dessin que vous m’avez demandé sur votre album

. Je crois prudent de garder ce dernier jusqu’à votre

retour. Écrivez à la maison à cette époque et mon fils vous portera l’album

[le futur galeriste Pierre Matisse]

.

Je pars samedi à Nice pour en ficher un coup.

Cordialement à vous...

»

À Étretat, où il passa ses vacances d’été en

1920

et

1921

, Henri Matisse peignit une quarantaine de paysages. Depuis

1917

, il partageait le reste du temps sa vie entre Paris et Nice, et, à la fin d’août

1921

, allait emménager à sa nouvelle

adresse niçoise, place Charles-Félix, cours Saleya. Il s’y consacrerait notamment à la peinture de sa série d’odalisques.

« J’ai passé à Séville un hiver entier avec lui, et très agréablement,

nous travaillions tous deux comme des nègres... »

78. MATISSE

(Henri). Lettre autographe signée à Élie Faure. Nice, 21 octobre 1921. 1 p. in-8, quelques rousseurs ;

enveloppe.

1 000 / 1 200

«

Cher ami, je suis bien peiné de ce qui arrive à ce pauvre Iturrino que j’aime beaucoup.

J’ai passé à Séville un hiver entier avec lui, et très agréablement, nous travaillions tous deux comme des nègres.

Vous

pouvez compter sur moi

pour votre tombola, quand voulez-vous la toile ? Rappelez-moi au bon souvenir de ce pauvre

ami et croyez-moi votre tout dévoué...

»

Condisciple de Matisse aux Beaux-Arts dans la classe de Gustave Moreau, le peintre espagnol Francisco

Iturrino

(

1864

-

1924

) fit de fréquents séjours à Paris avant la Première Guerre Mondiale. Il fut l’introducteur du

fauvisme en Espagne, sous l’influence de Matisse avec qui il travailla en Andalousie de novembre

1910

à janvier

1911

,

puis à Tanger en

1912

. Amputé d’une jambe en

1921

, Iturrino connut une vieillesse difficile, achevée à Cagnes-sur-Mer.

Pour lui venir en aide, Élie Faure organisa en

1922

la tombola dont il est question ici.

79. MATISSE

(Henri). Lettre autographe signée à Élie Faure. Nice, 10 mars 1922. 1 p. in-folio, 10 mars 1922.

800 / 1 000

«

Mon cher ami, je lis avec beaucoup d’intérêt le livre que vous m’avez envoyé

[Élie Faure a publié et préfacé plusieurs

ouvrages en

1921

et

1922

]

. Je viens de l’avoir en mains seulement ces jours-ci, car ma famille égoïste l’a gardé un

certain temps.

J’espère que la tombola de ce bon Iturrino a donné un certain résultat.

Veuillez lui présenter mes amitiés. Je vais, du

reste, lui écrire – pour lui

[dire]

le plaisir que j’ai eu d’apprendre qu’il est en convalescence. Encore une fois merci, cher

ami, et croyez-moi votre bien dévoué...

»

Sur les rapports entre Iturrino et Matisse,

cf. supra

78

.