Previous Page  44 / 176 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 44 / 176 Next Page
Page Background

42

véritablement atteint une certaine notoriété qu’avec sa participation au Salon d’automne l’année précédente.

—Marseille, «

jeudi

» [

1919

] : «

...

Le printemps à Paris est plus beau que partout ailleurs,

quant à l’été que je connais

trop bien, il est parfois un peu terrible, j’ai senti bien souvent le bitume du pont des Arts coller après mes chaussures.

Soyez tranquille, je n’ai pas oublié le pont Royal, je l’ai peint plusieurs fois.

Descaves (l’officier de paix) doit en

posséder encore quelques exemplaires

[il s’agit du commissaire Eugène Descaves, frère du romancier et critique, qui

collectionnait les œuvres des peintres contemporains]

.

Je suis né en 1875 et Matisse en 1869.

Il fait un temps superbe

à Marseille, de mes fenêtres je vois des tas de gens se baigner...

Avez-vous vu l’exposition Matisse ?

On dit qu’elle a

beaucoup de succès. Et la triennale ?...

[Albert Marquet fait ici allusion à l’exposition

Œuvres récentes de Henri Matisse

tenue à la galerie Bernheim jeune du

2

au

16

mai

1919

, et

La triennale, exposition d’art français

, tenue à l’École des

Beaux-Arts du

5

mai au

30

juin

1919

]

»

« Avant de quitter Nice, j’ai vu Renoir plein d’ardeur...,

ce qu’il fait est de plus en plus beau... »

73. MARQUET

(Albert). 2 lettres autographes signées à Élie Faure. 1919.

300 / 400

Marquet admirait profondément Renoir,

et possédait de lui un

Paysage de Cagnes

, peint en

1915

.

Marseille,

20

mars

1919

: «

Me voici enfin arrivé à Marseille... Je suis actuellement à

[l’hôtel]

“La Réserve” (promenade

de la Corniche), il y a de ma chambre une vue magnifique ; si le courage peut arriver, le travail ne manquera pas...

Avant de quitter Nice, j’ai vu Renoir plein d’ardeur

et dans une bien meilleure santé que l’année dernière,

ce qu’il fait

est de plus en plus beau...

»

C’est en compagnie d’Henri Matisse et de Pierre Bonnard qu’Albert Marquet venait de

rendre visite à Auguste Renoir le

27

avril

1919

. — [Paris,

13

décembre

1919

] : «

C’est la déveine, la fatalité ou le Bon

Dieu ou je ne sais quoi qui suscite tous les obstacles possibles chaque fois que je dois aller voir

la collection Gangnat.

Je dois partir dans une huitaine. À mon retour, si vous voulez bien,

nous ferons encore une tentative pour voir ces

Renoirs,

peut-être que ma persévérance lassera le mauvais sort.

[L’ingénieur et industriel Maurice Gangnat,

1856

-

1924

, beau-frère de Paul Gallimard, réunit une des plus importantes collections d’art de son temps, et fut le plus grand

amateur d’œuvres de Renoir. Le catalogue de la vente aux enchères de sa collection, en

1925

, fut préfacé par Robert de

Flers et par Élie Faure.]

Le tableau que vous avez vu chez Blot représente la porte de St-Cloud et date de 1903 ou 4,

quant au Pont-Neuf, il a dû être fait deux ans plus tard

[œuvres d’Albert Marquet, probablement exposées à la galerie

Eugène Blot]

. Aurai-je le plaisir de voir cette exposition avant mon départ ? Quand venez-vous ? Mes bonnes

amitiés...

»

« Je rentre d’un magnifique voyage dans le Sud algérien... »

74. MARQUET

(Albert). 6 missives autographes signées, soit 5 lettres et une carte. 1913-1921 et s.d.

600 / 800

Marquet africain.

Artiste voyageur fasciné par la lumière de Méditerranée, Albert Marquet fit de fréquents séjours

en Afrique du Nord, notamment les hivers à partir de

1920

quand Élie Faure le lui conseilla pour raisons médicales. Il

vint ainsi deux fois au Maroc, en

1911

et

1913

, deux fois en Tunisie, en

1923

et

1926

, et surtout douze fois en Algérie,

en

1920

,

1921

,

1922

,

1924

,

1925

,

1927

,

1929

,

1932

,

1934

,

1937

,

1939

et de

1940

à

1945

.

Villa de France à Tanger,

16

août

1913

: « ...

Je suis déjà depuis quelque temps à Tanger et tout ce que je fais et tout

ce que je vois est assez loin de Dostoïevsky. Je crois quand même que le grand désir que j’ai de vous être agréable

me fera faire votre petit dessin,

je vous l’enverrai dans les premiers jours d’octobre... 

» Un dessin d’Albert Marquet

servit de frontispice au chapitre consacré à Dostoïevski dans l’ouvrage d’Élie Faure

Les Constructeurs

, paru en

1914

.

— Tanger,

2

octobre

1913

:

«

Je reviens d’un voyage dans le sud du Maroc

et dans les péripéties assez mouvementées

de ce voyage il ne m’a pas été possible de songer au dessin que je vous avais promis. Je pars demain pour la France et

ne vois pas la possibilité de faire avant mon arrivée à Paris un dessin qui puisse être digne de votre livre...

» — Alger,

26

janvier

1920

:

«

Il fait un temps merveilleux à Alger. J’y vois de bien belles choses et je pense y travailler.

Amitiés...

» Sur une carte postale portant, au recto, une vue photographique du port d’Alger. — Alger, [

14

mai

1921

] :

«

Je rentre d’un magnifique voyage dans le Sud algérien

et trouve vos deux livres. Je suis ravi que vous ayez pensé à

moi et vous en remercie bien sincèrement. Ils vont charmer les longues heures du voyage, je m’embarque ces jours-ci

pour la France et, après un petit séjour à Marseille, j’irai voir le quai S

t

‑Michel. Si cela ne vous dérange pas trop,

je

pourrai vous y montrer les quelques petites choses que je rapporte de mon voyage...

»

— La Goulette [près de Tunis],

«

31 mars 

» :

« ...

Je travaille en ce moment en Tunisie à La Goulette, un endroit très beau

et une population

abominable. Je serai à paris vers la fin mai et j’espère avoir le plaisir de vous voir et de vous montrer mes nouvelles

productions...

» — [Paris], s.d. : «

Rentré depuis peu de temps, j’espère avoir, pendant mon court séjour à Paris, le plaisir

de vous voir souvent.

J’expose chez Druet une quantité de toiles africaines

et je serai heureux si elles pouvaient vous

plaire...

»