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Marseille, «

mercredi

»,

3

janvier

1906

(enveloppe datée du lendemain) : «

Je suis très flatté et vous remercie beaucoup

de votre invitation, mais

le plaisir avec lequel j’accepte serait encore plus grand si vous pouvez inviter mon ami

Matisse avec qui j’ai toujours exposé

et qui ferait certainement honneur à votre exposition...

» Henri Matisse n’avait

69. MANGUIN

(Henri). Carte autographe signée à Élie Faure. Paris, 14 décembre 1904. 1 p. in-12 oblong, adresse au

dos.

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«

Je vous envoie mon adhésion au banquet Carrière, ainsi que celles de Mrs Matisse (Henri), Marquet et Braut.

Veuillez agréer, Monsieur, mes sincères salutations... 

» Ce banquet en l’honneur du peintre Eugène Carrière était

organisé par Élie Faure et se tiendrait le

20

décembre

1904

sous la présidence de Rodin.

Peintre fauve, Henri Manguin

(

1874

-

1949

) avait été le condisciple d’Henri Matisse et d’Albert Marquet aux Beaux-

Arts et aux Arts décoratifs, de même qu’à l’académie Camillo, où Eugène Carrière enseignait, et où ils rencontrèrent

le peintre Albert Braut. Henri Manguin accueillit souvent ses amis Matisse et Marquet dans son atelier de la rue

Boursault, et exposa avec eux au Salon d’automne de

1905

, événement qui fut l’acte de naissance du fauvisme. Henri

Manguin, demeura fidèle à cette esthétique, notamment dans ses nombreux paysages provençaux.

70. MARDRUS

(Joseph-Charles). Lettre autographe signée à Élie Faure. Noisy-le-Grand (actuelle Seine-Saint-

Denis), 4 août 1932. 1 p. in-8.

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Belle lettre élogieuse du docteur Mardrus, écrivain orientaliste, auteur d’interprétations des textes bibliques et surtout

des

Mille et une nuits

, ouvrage dont la parution lança une mode qui inspira Ravel ou Diaghilev.

«

Pour notre Élie Faure, après lente lecture du “

Périple

” et du

“Montaigne” [

Montaigne et ses trois premiers nés

et

Mon Périple : tour du monde, 1931-1932

, ouvrages d’Élie Faure parus respectivement en

1926

et en

1931

].

J’avais

préparé une longue lettre, et déjà six pages très serrées étaient écrites, quant j’ai eu honte d’être si inférieur à ce que

je ressentais ; et,

terrifié également de peser lourdement sur les ailes de l’oiseau Simourg qui venait de faire le tour

du monde intelligible, du monde intellectuel et de la Voie lactée,

j’ai préféré m’abstenir. J’étais devenu un point

d’exclamation. Il me semblait que je ne m’exprimais plus que par poppysmes et glossolalie... (Mais je tiens à la

disposition de notre Élie Faure cet essai, modèle de ce que peut donner un esprit excessif et tranquillement effervescent.)

Voudrait-il quand même me considérer, de confiance, comme son derviche et son affidé séide ?...

»

71. MARGUERITTE

(Paul). 2 lettres autographes signées à Élie Faure. 1918.

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Nice,

1

er

avril

1918

:

«

Je viens d’achever la lecture de

La Sainte Face [

souvenirs et réflexions d’Élie Faure sur son

expérience de la guerre comme médecin militaire, paru en

1917

]

...

Il est trop certain que nous payons nos fautes ;

le

manque d’enfants, l’alcoolisme, un déplorable système électoral & parlementaire, la vénalité & l’ignorance de la

presse, l’inertie de nos capitalistes placeurs d’argent à l’étranger, à l’étranger qu’ils enrichissent & fortifient aux

dépens de leur pays ; et notre veulerie industrielle, administrative, tant d’autres plaies !... La guerre, qui a fait jaillir

de l’individu les suprêmes énergies, galvanisera-t-elle après la paix notre patrie ?... C’est sans doute parce que je ne

suis, par mon âge & ma mauvaise santé, pas un combattant, que

je vous suis mal dans votre altruisme vis-à-vis de

l’ennemi

... Votre point de vue, d’ailleurs élevé, tient à la conception métaphysique que vous vous faites de ce grand

drame cosmique qu’est la guerre...

» — « Clair-Bois » à Hossegor (Landes), [

16

] juillet

1918

:

«

... J’ai foi, comme vous,

dans les énergies secrètes & profondes d’où nous viendra une rénovation indispensable, si, après les tueries, nous

voulons vivre, c’est-à-dire croître en valeur...

»

Joint,

un fragment autographe d’Élie Faure, passage d’un des ses livres sur la Grande Guerre, probablement

La Sainte

Face

(inscrit au verso d’une lettre reçue d’un médecin militaire en

1916

).

« Mon ami Matisse avec qui j’ai toujours exposé... »

72. MARQUET

(Albert). 2 lettres autographes signées à Élie Faure. 1906-1919.

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Marquet et Matisse :

condisciples aux Arts décoratifs, aux Beaux-Arts dans la classe de Gustave Moreau, et à

l’académie Camillo où enseignait Eugène Carrière, les deux peintres nouèrent une forte amitié, qui dépassa la simple

camaraderie d’atelier, mais aussi une fructueuse relation de travail : à la fin des années

1890

et dans les années

précédant la Première Guerre mondiale, ils eurent des ateliers voisins, peignirent souvent côte à côte, notamment sur

les bords de la Seine ou à Collioure. Ils exercèrent une influence réciproque décisive pour la naissance du fauvisme, et

firent partie du groupe exposé au Salon d’automne de

1905

marquant la naissance officielle de cette esthétique. Le style

de Matisse demeura très proche de celui de Marquet jusqu’au début des années

1920

.

Élie Faure connaissait bien Albert Marquet : c’est chez lui, quai Saint-Michel à Paris, qu’il venait en permission durant

la guerre.