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de guerre

, Satie,

qui compose des merveilles pour

[lui], il décrit son accueil à la Rotonde, où il arrive en dandy :

Picasso

m’entraîne à la Rotonde où je ne fais que paraître et disparaître malgré l’accueil flatteur du cercle (peut-être faudrait-il

dire du cube). Le gant, la canne et le col étonnent les artistes en chemise pour qui ce furent toujours les insignes de la

niaiserie

[12-13 août 1916]. Il se plaint encore d’Apollinaire :

petite campagne contre moi par Apollinaire, qui “n’aime

pas les autres” mais selon le système M. il m’invite et m’embrasse

. [4 décembre 1916]. Il part à Rome pour travailler

Parade

(

Diaghilev nous emporte dans son cyclone, Picasso, Satie et moi. Enorme rhinocéros rose nous prend sur son échine jusqu’à

Rome

[10-11 février 1917]), et résume régulièrement le climat compliqué qui y règne entre les différents artistes :

Travail

marche avec disputes fécondes. Toute collaboration est un malentendu plus ou moins réussi. Parade commence bien

[8-9 mars 1917]. Finalement, la première du spectacle aura lieu le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet.

Après le mariage de Valentine avec Jean Hugo en août 1919, dont Cocteau sera témoin avec Satie, certaines lettres sont

adressées conjointement aux “

Zugos

”. La correspondance retranscrit l’effervescence artistique et mondaine qui succède à la

guerre. Le 23 novembre 1920, Cocteau annonce son soulagement :

Je veux vous annoncer tout de suite le TRIOMPHE de

Parade. Que n’étiez-vous là !

[23 novembre 1920]. Les lettres et cartes postales qu’il écrit de Carqueiranne reflètent son

bonheur avec Radiguet et l’intense activité créatrice qui unit les deux amants :

Oui, Radiguet m’émerveille. Ses poésies ont

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