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22

41.

Jules BOISSIÈRE

. 8 L.A.S., Paris 7-16 novembre 1891, à sa fiancée Thérèse Roumanille ; 31 pages in-8.

800/1 000

Belle correspondance quotidienne, quelques jours avant de retrouver et d’épouser sa fiancée. Nous ne pouvons

donner ici qu’un aperçu de ces longues lettres.

7/11

. Il a rendu visite la veille à Charles Maurras, qui est« très talentueux, ce que je savais depuis assez longtemps ; mais il

est aussi très instruit ; je suis devenu un peu exigeant à cet égard : vous comprenez qu’on en a un peu le droit, après six années

passées à vivre seul et à étudier plusieurs heures par jour. [...] J’en suis encore à me demander quel plaisir peuvent avoir les

autres à passer pour les savants qu’ils ne sont pas »... Suit une réflexion sur les

poetae minores

et autres auteurs oubliés...

« Maman et Marie ont lu votre lettre, comme à peu près tous les jours, et les voilà qui se mettent à développer, commenter et

compléter vos bons conseils sur les multiples inconvénients qu’il y a à se contenter de jouir des œuvres des autres, quand on

en peut faire soi-même. C’est beaucoup de confiance, et m’accorder en vérité un grand crédit »...

8/11

. Il évoque notamment le

rendez-vous mensuel des Félibres de Paris au Café Voltaire : « Il faut qu’ils soient de vrais stoïques, pour n’en être pas encore

rassasiés ! Et leurs habitudes sont si constantes, leurs idées si toujours les mêmes, les décors où ils se meuvent (? et encore !)

si éternellement immuables, que cela les a empêchés de vieillir [...]. Pour ma part, j’ai été bien heureux de cette immutabilité

des personnages et de leurs milieux »...

10/11

. Il compte arriver avec sa famille vers le 20 novembre... Sa mère se charge des

préparatifs du mariage... Il rechigne à lui écrire des mots d’amour : « Il y a tant de gens qui bêlent le verbe aimer et le rendent

ridicule qu’il est peut-être bon de se méfier de l’abus des mots trop employés. Surtout quand, comme nous, on se connait déjà,

qu’on sait pouvoir compter l’un sur l’autre, et qu’en un mot comme en mille on dit toujours la même chose, qu’on pense

toujours »...

11/11

. Il a bien reçu les six

Armana

à distribuer et le médaillon de Roumanille par le sculpteur Amy : « Ce profil

est très bien, avec ces cheveux qui, par leur disposition, rappellent les portraits d’Érasme et autres chers érudits »... Il s’explique

ensuite à propos de son refus de publier une étude sur l’administration ou les langues, comme Thérèse semble le lui suggérer

: « Il est honnête – et pas plus – de ne parler que de ce qu’on sait bien. En littérature, je commence à y voir un peu clair et j’ai

la matière d’un bon livre, études de meurs, etc. Je m’arrangerai pour le publier assez vite ; mais aller traiter, avant un an ou

deux des questions de langues, non ! Et encore, qui sait ? Peut-être, sur ces questions, je n’en saurai jamais assez pour publier

quelque chose ; cela ne m’empêchera pas de faire des livres sur des études plus accessibles, les mœurs, les types, les cultes,

etc. Par exemple, je ne me contenterai pas de publier bout à bout mes observations de tous les jours. Je veux un bouquin bien

architecturé, une œuvre bien déduite »...

13/11.

Il a hâte de la retrouver : « Je ne pense plus qu’à notre voyage, et je suis si

impatient que je ne peux plus rester en place. Vous verrez que je vous aime encore plus que je ne vous l’ai dit, encore plus que

vous ne pouvez le supposer ; vous verrez aussi que nous nous entendrons toujours admirablement [...] en Extrême-Orient

comme en Europe »... Etc.

On joint 2 autres petites L.A.S. (1896 et s.d.) ; 2 récits de voyage autographes par Thérèse Boissière,

Li Jardin d’Asio

et

Une Visite au tombeau de Minh-Mang

(Tonkin, septembre-octobre 1893), et 12 poèmes divers recopiés par elle (Baudelaire,

Mallarmé, Ghil, Verlaine, Bouchor...), et 2 faire-part de son décès.

42.

[Jules BOISSIÈRE

]. Dossier relatif à sa carrière en Indochine.

600/800

C’est en tant que secrétaire de Paul Vial que Jules Boissière s’embarqua pour la première fois en Indochine en 1886. Après

un début de carrière en tant que commis de Résidence auprès du Gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin, Boissière effectua

sur place son service militaire puis servit comme fonctionnaire dans le corps des administrateurs. Après ce séjour de cinq ans,

il rentre en France et y épouse Thérèse Roumanille, qui l’accompagne lorsqu’il repart au Tonkin dès 1892. L’année suivante, il

prend la direction de la

Revue Indochinoise

.

4 plans manuscrits en couleurs (toilés) de la

Société Française des charbonnages du Tonkin

: division de Hatou ; plan

d’ensemble de Hongay, Nagotna, Marguerite et Hatou ; division de Nagotna ; plan d’ensemble des reconnaissances du lot de

Campha.

Cours gradué de langue chinoise écrite

(Saigon, impr. Rey, Curiol & C

ie

, 1892), exemplaire entièrement annoté et dédicacé

en 1893 par Boissière (mauvais état).

Brouillon autographe d’un rapport de Jules Boissière au Gouverneur général (Hanoï 14 juin 1897, 6 p. in-fol. à en-tête

Protectorat de l’Annam et du Tonkin

). Lettre et circulaire à Boissière de la Société d’Enseignement mutuel des Tonkinois

(1897). 2 copies de nomination au Secrétariat général des Affaires civiles du Tonkin (1896). Une note ms sur sa carrière.

Copie d’époque du dossier de demande de pension de sa veuve, avec extrait de l’acte de décès de Jules Boissière à Hanoï

(12 août 1897).

6 numéros de la

Revue Indochinoise Illustrée

, année 1894, (Hanoï, F.-H. Schneider impr., exemplaires abîmés et fragiles).

43.

[

Jules BOISSIÈRE

]. 25 L.A.S. à lui adressées, 1892-1896.

250/300

Plusieurs lettres sont relatives à

Fumeurs d’opium

: Édouard Chavannes, Jean-Baptiste de Cuers de Cogolin (Haiphong

1892), Gustave Geffroy, Louis Godard, Edmond de Goncourt (« Je trouve votre livre, le plus intéressant, le plus coloré

d’exotisme, le plus original de tous les livres que j’ai lus sur l’Orient »…), Edmond Lepelletier, etc. Plus un poème a.s. en

provençal de Pierre Fontan dédié à Boissière.

On joint 8 brouillons (ou fragments) autographes de Jules Boissière en provençal, et une petite L.A.S. ; 2 l.a.s. adressées à

Thérèse Boissière par sa belle-mère et sa belle-sœur Louise ; plus un prospectus pour

Fumeurs d’opium

, des coupures de presse,

etc..