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Marcel JOUHANDEAU
.
C
arnet
autographe signé,
Ascension 74
, [mai-juillet 1974] ;
carnet in-12 de 192 pages, couv. plastifiée en damier noir et
blanc.
C
arnet
intime
de
réflexions
,
échos
,
anecdotes
,
notes
et
divers
jalons
pour
son
écriture
.
Le carnet porte en tête la signature de Jouhandeau et son
adresse à Rueil. Tenu du 23 mai 1974, continué au moins
jusqu’au 27 juillet 1974, il a en partie été utilisé pour la rédaction
du dernier volume (XXVIII) des
Journaliers
,
Dans l’épouvante
le sourire aux lèvres
, mais est resté en grande partie inédit.
L’écriture est irrégulière : le carnet a dû être employé en toutes
circonstances, en marchant, dans les transports, peut-être
dans des moments de faiblesse du vieillard. Quelques pages
sont barrées d’un trait de crayon rouge.
«
Ascension 74
. On entend parler à chaque instant de
cambriolage. Il faut vivre de rien et comme si l’on ne possédait
rien. Ainsi, l’on ne peut prendre rien qui vous appartienne. Ce
qui m’appartient vraiment, personne ne peut le prendre »…
« Que les vrais écrivent mal au regard des pédants. C’est
un fait. Ils préfèrent la logique à l’usage, s’il est mauvais de
faire une entorse à la syntaxe, si la vivacité du style y gagne,
si l’expression sort de cette anomalie plus vive et comme
ragaillardie. Montaigne, Balzac, S
t
Simon, [Proust
rayé
]
donnent sans cesse l’exemple d’une sorte d’indiscipline
que l’intérêt de ce qu’ils rapportent fait pardonner ou plus
exactement fait oublier et justifier »… « Le Vide : tentation
dernière. On ne s’intéresse à rien. Les livres entre vos mains
sont comme des feuilles sèches, sans saveur ni parfums.
Reste l’oraison, le rêve, l’improvisation, l’allégresse, un
processus de mots et d’images, de sons “une musique
sans bruit” qui ne dérange pas le silence, celle de Jean de la
Croix »… « Parfois, je souhaite que les pires malheurs soient
arrivés, pour n’avoir plus à les craindre »… « Je demande à
une vieille dame protestante si mes livres ne la scandalisent
pas. Elle me répond : – Pas plus que la Bible »… « Jamais
plus que ce dimanche 23 juin je n’ai été plus près de rien.
Mes forces me quittent »… « L’importance du sexe dans le
corps est très relative selon son volume et ses exigences
particulières. Il peut être inexistant ou omnipotent. On ne le
choisit pas, mais sans doute est-on un peu responsable de
la place qu’il a obtenue dans la république de soi-même »…
On relève des entrées sur ses soucis financiers, la religion, la
mort, la télévision, Élise, le petit Marc, Chaminadour et la mort
de Mme Berthe, Montaigne (qu’il relit), Cocteau, André Derain,
Georges Hugnet, Paul Claudel, etc.
1 200 / 1 500
€
259
François-Christophe KELLERMANN
(1735-1820) maréchal.
L.S. « Kellermann Duc de Valmy » comme Maréchal et Pair
de France, gouverneur de la 5
e
Division militaire,
Strasbourg
16 novembre 1814, à Jacques
R
ey
, capitaine au 45
e
régiment
d’infanterie de ligne ; 1 page in-4 en partie impr. (lég. rouss.),
avec la
décoration
du
L
ys
jointe sur son ruban.
D
écoration
du
L
ys
jointe
à
la
nomination
.
Sur les bons témoignages rendus sur le capitaine Jacques
R
ey
par ses chefs, le Roi a daigné lui accorder «
la décoration du
Lis. Sa Majesté compte sur votre fidélité
»…
200 / 250
€
260
Pierre-François LACENAIRE
(1803-1836) assassin et écrivain.
L.A.S. et
manuscrit
signé avec corrections autographes, La
Conciergerie 1835 ; 1 page in-4 et cahier de 5 pages in-fol., le
tout monté dans un cahier cartonné (portrait joint).
T
rès
rare
lettre
et
manuscrit
poétique
de
l
’
assassin
-
poète
,
provenant
de
son
avocat
G
ustave
B
rochant
de
V
illiers
(1811-
1864).
22 novembre 1835
, lettre (minute, ou non envoyée) au Préfet
de Police [Henri
G
isquet
]. Requête en son nom et en celui
de son complice Avril, « tous deux condamnés à mort, […]
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