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MANUSCRITS

TAJAN - 16

61 - [Duc de NIVERNAIS]. Marie-Thérèse comtesse de

ROCHEFORT.

1716-1782.

19 L.A. au duc de Nivernais,

ambassadeur de France à Rome.

(circa

1748-1760).

56 pp. ½ in-4 et in-8, quelques adresses au verso avec

petit cachet de cire rouge aux armes.

800/1000 €

Belle correspondance, très spirituelle, de la comtesse de Rochefort,

fille de

Louis de Brancas marquis de Céreste, maréchal de France. Un temps proche de

Mme du Deffand, la comtesse fut une des grandes figures des salons parisiens

du XVIII

e

siècle. Elle avait été mariée à Jean de Kercadio, comte de Rochefort,

mais devenue très tôt veuve, elle deviendra l’amie intime du duc de Nivernais

qu’elle finira par épouser à la fin de sa vie en 1782. On disait du duc de Nivernais

qu’il avait été quarante ans son ami et quarante jours son mari. A travers cette

correspondance toute platonique et remplie de prévenance pour l’ambassadeur,

Mme de Rochefort fait part des nouvelles de sa famille, du marquis de Brancas duc

de Céreste, de ses cousins Forcalquier, ainsi que de Mme de Nivernais et de ses

enfants, de Mme de Pontchartrain, mentionnant encore parmi les plus proches de

l’Hôtel de Brancas, Mde de St-Pierre, la famille de Maurepas, Mde de Stael, l’abbé

Donnadieu secrétaire de M. de Mirepoix, Mde du Chatel, de Cerette, et de Liancourt,

etc. Elle rapporte encore plusieurs anecdotes de la Cour et de la vie littéraire à Paris

auquel le duc de Nivernais s’intéresse particulièrement malgré l’écriture difficile de

sa correspondance. Sur Mme Denis et Voltaire:

Le dernier événement de Paris a

été une tragédie de

Mde du Bocage

qui fut jouée jeudi. Elle était annoncé comme

détestable (…) Cette idée la reçue avec beaucoup de sévérité malgré l’indulgence

qu’on avait dû en attendre pour l’auteur. Le titre de la pièce (…) le sujet en est

piquant, l’intrigue fort clair, la versification facille et agréable (…) Nous attendons à

présent une comédie en vers en 5 actes d’une

Mde Denis, nièce de Voltaire

; la

jalousie de l’oncle a regardé dans le public une très grande opinion de cet ouvrage

(…). A propos d’une recommandation, et sur son intervention littéraire: (…)

L’étoile de l’amitié ne m’est pas contraire, Perrin d’Andin ne fut jamais si obstiné

plaideur que je le serai pour conserver ce qui me vient de vous. Comme vous

me donner du crédit, on en abuse. Voilà un mémoire que le marquis de Cambis

d’Orsan colonel d’infanterie me prie de vous recommander. Sa mère est de même

nom que moy et j’imagine que

Mde de Pompadour

qui s’intéresse fort à lui, vous

le recommandera; quoique mon cousin, je suis obligé de convenir que c’est une

honête créature (…). Je lus à la dernière assemblée publique de l’Académie des

réflexions sur l’esprit du siècle qui ont fait grande fortune. On a été étonné de me

voir raisonner et raisonnable. Je garde cet ouvrage à madame la duchesse (…).

La comtesse lui réserve quelques ouvrages. A propos de

Mde de Stael

; elle va

passer souvent quelque moment

auprès de la pauvre Mde de Stael qui se meurt

visiblement. Nous perdons en elle une véritable amie et la plus digne des femmes

qui aient jamais existées (…).

62 - Pierre de NOSTRE-DAME.

(Frère de Michel de Nostredame,

dit Nostradamus).

P.A.S.

12 septembre 1548.

1 pp. ¼ in-8 oblong.

200/300 €

Reçu autographe signé de Pierre de Nostredame, (probablement le frère de

Michel "Nostradamus") au service des comtes de Narbonne, en faveur de

Madame de Castellane-Laval pour la somme de 27 florins.

63 - Catherine de PARTHENAY, vicomtesse de ROHAN.

1554-1631. Célèbre femme du XVII

e

siècle, grande calviniste, défendit

avec courage La Rochelle contre Louis XIII.

L.A.S. au maréchal de Bassompierre.

Niort, 13 novembre 1628.

1 pp.

petit in-folio, adresse au verso.

500/700 €

Précieuse lettre écrite pendant sa détention au château de Niort, après

la prise de La Rochelle.

Elle fait appel à la courtoisie du maréchal pour qu’il

lui procure le moyen de faire venir les hardes qu’elle a laissée à La Rochelle ;

(…) Encores que je vous cognoisse pour estre la fleur de toute courtesie si ne

voudrois-je abuzer de la vostre si ce n’estoit par une extreme necessité. Mais ne

trouvant moyen aucun de faire amener les hardes que j’ay laissées à La Rochelle,

je suis contrainte de vous supplier très humblement de me prester un de vos

charriots de bagage, en quoy vous m’obligerez plus que je ne saurois dire et

ferez paraistre vostre générosité en obligeant une personne qui n’a moyen de le

recognoistre par aucun service (…).

Ancienne coll. Fatio.

64 - Paul PELLISSON.

1624-1693. Ecrivain, attaché à Fouquet

avant de devenir historiographe du Roi.

L.A.S. "Pellisson-Fontanier" à Huet.

À St-Germain, 6 juillet 1668.

5 pp. in-12.

300/400 €

Très belle lettre de remerciements pour l’envoi de son édition des

Commentaires d’Origène qui venait de paraître ;

Je m’estais mis dans l’esprit

(…) par un sentiment peut-estre trop mercenaire, de ne vous point remercier de

vostre riche présent sans en avoir profité. Je ne m’en repens pas. Je sens bien

plus vivement l’obligation que je vous en ay. Je sçais du moins ce que je croyais

seulement qu’il ne se peut rien d’adjouster à la force, à la netteté et à la beauté

de tout ce que vous nous avez donné du vostre (…). Je receus vostre Origène par

Mons. Menage dans la fièvre tierce qui me dura un mois, et me laissa encore un

autre mois de langueur où il m’estait comme deffendu de toucher à des viandes

aussi solides (…). Ce n’est que depuis peu de jours seulement que je me donne

tout entier à vous et que je vous admire à tout moment davantage (…).

Pellisson

est très sensible au fait que Huet ait pensé à lui donner un exemplaire comptant

parmi le petit nombre de ses amis ;

Le libraire me pouvait donner tout le reste, ce

n’est de vous seul que je pouvais recevoir ce dernier (…).

65 - Simon Arnaud de POMPONNE.

1618-1699. Diplomate,

ministre des Affaires étrangères de Louis XIV.

L.S. à Baluze.

Au camp près Tillemont, 30 juin 1675.

1 pp. bi-feuillet

in-4.

200/300 €

Le ministre exprime ses condoléances pour le décès de la femme de Jean Baluze

(1648-1718, diplomate en Pologne puis en Russie) et souhaite la continuation

de ses services ;

(…) Je reçois tousjours avec plaisir les nouvelles que vous

m’escrivez de Pologne et c’est ce qui me fait souhaitter que vous continuiez avec

la mesme exactitude tout ce qui viendra à vostre connaissance (…).