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86.
Constant COQUELIN aîné
(1841-1909) acteur.
P
hotographie
avec
quatrain
autographe signé, mars 1908 ; environ
22 x 14,5 cm sur carte 33 x 23 cm à la marque du photographe.
100/150
Portrait par Henri
M
anuel
de l’acteur accoudé à une chaise, une main dans la poche droite du pantalon. En dessous, Coquelin a écrit
ces vers vantant les effets antidépresseurs d’une célèbre liqueur de Cusenier :
« Alceste ne savait pas voir la vie en rose
Il était misanthrope, aigri, bourru, navré.
S’il avait pu goûter de ton Kummel Doré
Ô Cusenier ! Il eût cessé d’être morose ».
87.
Félicien DAVID
(1810-1876). 2. L.A.S., [vers 1859 ?], à François Barthélemy
A
rlès
-D
ufour
; 5 pages et demie in-8.
200/250
[Vers 1859 ?]
. Il serait enchanté de faire exécuter sa musique à Lyon, mais il prévoit l’opposition de Georges [
H
ainl
] : « Vous savez que nous
avons eu il y a quelque tems des difficultés sur un payement qu’il devait me faire sur les exécutions du
Désert
et de
C. Colomb
. L’affaire
n’est pas vidée. Il prétend être quitte envers moi pour les services qu’il m’a rendus lors de mon dernier voyage »… Il évoque d’éventuels
concerts en Angleterre, déplore la situation politique, puis se moque de lui-même, qui aimerait mieux faire de la musique comme il la sent,
de la musique religieuse qui pût faire que les hommes s’aiment entre eux. « En attendant je vais probablement faire un opéra en 4 actes sur
les vieilles rangaines que vous savez. Il faudra faire contre fortune bon cœur ; faire pousser des hurlements à des amants jaloux, rossignoler
une
prima donna
indifférente, beugler une
basso cantante
etc. »… – Arlès s’est trompé sur la somme demandée : non pas 50 francs, mais
500. « Comme j’étais pressé de payer mon loyer qui est de 180 et 100
ff
restant dû en sus des mille francs de mes concerts, j’ai pris sur moi
de demander 500
ff
[…], je vous demande de m’accorder pour le remboursement de cette somme, trois mois »…
88.
Claude DEBUSSY
(1862-1918). L.A.S., Dimanche [21 juin 1896], à Raymond
B
onheur
à Magny-les-Hameaux ; 1 page et
demie in-12, enveloppe (encre bleue un peu pâlie).
1 000/1 200
« J’avais transmis ton invitation à Pierre
L
ouÿs
mardi dernier en le priant de choisir un jour prochain, ce jeune et déjà célèbre littérateur
étant très demandé sur la place ! Je n’ai encore reçu de réponse et je tiens à te dire combien je déplore cet état de choses ! D’ailleurs je
lui redemande de m’écrire et si cela tarde trop, j’irai tout seul à Magny. Je suis heureux de revoir ta mère bien portante, à cause d’elle
d’abord puis, pour toi à qui, après le chagrin, cela n’aurait pu qu’amener des désordres dans ta vie »…
Correspondance
, p. 317 (1896-21).
89.
Léo DELIBES
(1836-1891). 2 L.A.S., 1886 ? et s.d., [à Mme Henriette
F
uchs
] ; 2 pages et quart in-8, et 3 pages in-8 (petit
deuil).
200/250
Paris 19 janvier [1886 ?]
. Il ne peut assister au concert de la Concordia : « l’Opéra-Comique donne aussi la reprise de
Zampa
. Vous savez
combien mes intérêts sont liés à ceux de ce théâtre et il nous est impossible de ne pas occuper la loge que M
r
Carvalho nous envoie. De
plus, je désire, pour des raisons personnelles, entendre
M
aurel
et juger de son effet dans ce rôle »...
Le Châtelet, Choisy-au-Bac jeudi
.
« Je sais que vous appréciez les plaisirs académiques ; je sais aussi qu’il est difficile d’avoir toujours des billets pour la
Gerbe
, au grand
complet, et je prends la liberté de vous envoyer ci-joint cette place pour la séance de samedi »...
90.
Gaetano DONIZETTI
(1797-1848). L.A.S., Naples 3 mars 1829, à Anna
C
arnevali
à Rome ; 1 page in-4, adresse ; en
italien.
1 500/2 000
C
harmante
lettre
à
une
amie
. Enfin elle se souvient de lui ! Sa dernière lettre était si tardive et si froide qu’il a cru avoir perdu son
amitié. Il cherchait en lui le blâme et pensait pouvoir trouver l’explication dans le secret du mariage, mais il avait tort. Nanna est tou-
jours aussi bonne et aimable… Il annonce l’envoi de trois petites chansons. Il n’a pu lui écrire plus tôt, ayant été occupé par les répéti-
tions d’un de ses anciens opéras,
Elisabetta al castello di Kenilworth
, qui nécessitait quelques remaniements avant d’être joué le 6 juillet
à l’Opéra San Carlo : «
C
artoni
l’embellira, et
S
igetto
saura le rendre divertissant »… Il termine en la priant de saluer quelques proches
de sa part. « Si jamais vous me répondez, je vous écrirai davantage de chansons »…
91.
Gaetano DONIZETTI
. L.A., [Vienne début mai 1842], à Michel
A
ccursi
à Paris ; 3 pages et quart in-4, adresse (petites
répar. aux plis, au dos) ; en italien, avec qqs lignes en français.
3 000/4 000
L
ongue
lettre
sur
son
séjour
à
V
ienne
,
avant
la
création
de
son
opéra
L
inda
di
C
hamounix
(créé au Kärntnertortheater de Vienne
le 19 mai 1842).
Il a dirigé le
Stabat Mater
de
R
ossini
avec deux pianoforte, très bien exécuté, devant toute la Cour : l’Empereur, les deux Impératrices,
l’Archiduchesse Sofia, les Archiducs, tous ont dit leur satisfaction. Y ont chanté la Tadolini, la Brambilla, Donzeli, Moriani, Derivis, et
Badioli, plus 16 choristes hommes et femmes. Il pense aller ensuite à Florence. Quant à son opéra, on répète. Il s’est engagé à en écrire
un pour Naples dans l’année à venir. Il parle d’une dame de Paris qui lui écrit (en français) : « Maintenant je suis libre, vous m’avez
abbandonnée, eh ! bien, je veux venir à Vienne, et vous voir » ; mais elle retournera à Paris seule…
On va donner
Linda
[
di Chamounix
] ; il ne veut pas se charger de la vente de cet opéra, qu’on donnera peut-être à Lucca ; il en gardera
la propriété en France, et s’occupera en son temps de la traduction. Il fait pour l’heure un
Album
de 6 petites choses, et va se mettre à
faire un
Ave Maria
pour la Chapelle royale… Il règle des problèmes d’argent, et parle de divers amis…
Il ajoute en français : « M
r
Blangÿ a voulu monter
Giselle
ici… Dieu que tout cela était pitoyable… elle comprise ; le pubblic a été
impitoyable… je ne sais pas si l’on donnera la 2
e
reppres
on
».
Musique et Spectacle




