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66

240.

François MAURIAC

(1885-1970). L.S., Paris 29 janvier 1963, à Robert de

S

aint

-J

ean

 ; 1 page in-8 à en tête

Le Figaro

Littéraire

.

80/100

Sur un projet de publication du

Bloc-Notes

, qu’il demande de retarder : « Très sincèrement, j’aurais préféré attendre pour une publication

de cet ordre. Il y a beaucoup d’inconvénients pour un écrivain de mon âge à publier des choses de second et même de troisième ordre.

Il ne faudrait donner que le meilleur »... Il précise également que ses

Mémoires intérieurs

paraîtront probablement à la fin de l’année.

O

n

joint

une L.A.S. de Marcel

J

ouhandeau

, 11 mars 1959, à M. Festy au sujet de la correction d’épreuves...

241. [

Louis MÉNARD

(1822-1901)]. Fort recueil d’articles de presse, contrecollés sur papier ; 1902 (2 cahiers in-fol.), titre

rédigé par Édouard

C

hampion

.

100/150

Articles publiés à la suite de la publication par Édouard

C

hampion

du

Tombeau de Louis Ménard

en janvier 1902, dans de nombreux

journaux et revues. La mort de Louis

M

énard

(9 février 1901) était passée pratiquement inaperçue, et le livre d’Édouard Champion

suscita nombre de critiques qui firent l’éloge du poète.

242.

Prosper MÉRIMÉE

(1803-1870). L.A.S., Paris 1

er

août 1857 ; 4 pages in-8.

300/400

R

echerches

dans

la

jurisprudence

britannique

.

Il a cherché dans les collections des

State Trials

de Howell, « qui contient tous les

procès politiques pour libelle ou pour sédition », sans trouver trace des « deux avocats écossais déportés » en 1793 qui intéressent son

correspondant, ni des « Journalistes poursuivis pour publication des séances du parlement » en 1773 : « En 1774, le 4 février, une

procédure a été commencée dans la chambre des communes contre le Rév

d

John Horne, pour un libelle contre le speaker, l’imprimeur

a été également poursuivi. L’un & l’autre après quelques jours de détention ont été mis en liberté sans amende ». Il n’a rien trouvé non

plus en 1791 sur « Thomas

P

ayne

poursuivi pour la publication des

Droits de l’Homme

. […] En décembre 1792, Th

s

Payne a été condamné

pour un libelle dont on ne donne pas le titre »... Il donne les résultats de ses recherches sur une proclamation royale et un

bill

de 1792,

contre des livres ou des actes hostiles à la Constitution ; « la même année on a promulgué des lois très sévères contre les personnes

qui fourniraient des provisions de guerre à la France, ou qui seraient en correspondance avec les ennemis de l’Angleterre. On y déclare

coupable de haute trahison quiconque achèterait une propriété en France »... Suivent d’autres références bibliographiques pour éclairer

des

bills

contre « toute tentative de séduction » des sujets de Sa Majesté (1800) ou ses soldats (1817) ; Mérimée cite l’intitulé anglais de

ce dernier

bill

tendant à perpétuer la prévention et le châtiment de tentatives de détourner les membres des forces armées de leur zèle

et fidélité à S.M., ou de les inciter à la mutinerie...

243.

Octave MIRBEAU

(1848-1917). 62 L.A.S., 1883-1898 et s.d., à Paul

H

ervieu

; environ 66 pages formats divers, qqs en-

têtes (dont

Les Grimaces

), nombreuses enveloppes (fentes à une lettre).

3 000/4 000

B

elle

et

importante

correspondance

littéraire

à

son

ami

intime

et

confrère

,

collaborateur des

G

rimaces

. Nous ne pouvons donner

ici qu’un aperçu de ces lettres inédites.

[Début

1883

 ?]

, au sujet de sa maîtresse Judith

V

immer

, qui l’a plaqué mais que Mirbeau a tenté de retrouver par « l’évocation » : « si

c’est l’évocation, il faut admettre que Judith se cache à Paris »...

[10 août]

. Son article pour

Les Grimaces

est « de tout point charmant,

gai, et très spirituel. Hélas ! à part votre article et celui de Capus, le numéro ne va pas briller. [...] Mon article est tout ce qu’il y a de

plus stupide »...

[

1885

]

, il a écrit pour

la France

un article « qui ne paraîtra pas, à cause de

C

onstans

. J’appelais sur la Chambre, sur les

anciens et futurs ministres toute la colère populaire. C’était d’un socialisme charmant, de ce socialisme dont nous étions convenu

d’inaugurer le règne tragique »…

[Juin-juillet]

, envoi confidentiel de la copie d’une lettre à l’éditeur Victor

H

avard

, le mettant en garde

à propos de

La Druide

, roman à clef de Mme de Martel [

G

yp

] : « Ce livre est une pure infamie, et la continuation d’un odieux chantage

[...]. Cette histoire de vitriol qu’exploite M

de

de Martel, est fausse d’un bout à l’autre. Il est à peu près prouvé aujourd’hui que c’est elle

qui s’est vitriolée. Enfin, elle n’a compté que sur le scandale malpropre pour faire du tapage autour de son nom et tenter de gagner

quelque argent »... Il laisse entendre que la personne visée [sa femme l’ancienne actrice Alice Regnault] a des amis puissants qui la

vengeront de « ce livre infâme » ; il ne demande pas de mettre le livre au pilon, mais d’être très discret dans les réclames… Quant à ses

Lettres sur l’Inde

, elles ne paraîtront probablement pas après la réconciliation du commanditaire François

D

eloncle

et le romancier

Robert de

B

onnières

… – Il a retrouvé avec bonnheur ses rhododendrons. Il va demander audience au préfet de police : « Je vois que ce

fonctionnaire sévit contre les filles de brasserie, et les raccrocheuses. Je n’aurai pas de peine, je pense, à lui démontrer que M

de

de Martel

rentre dans cette catégorie »…

[Le Rouvray 2 juillet] 

: « Je vais tailler ma plume en houlette et en caresser le front du père

D

ubuisson

,

pasteur de chroniqueurs. J’ose espérer que cette aimable brute daignera sourire à ma poésie. Mais quelle sera ma poésie ? Voilà où

l’embarras commence. Je n’ai pas la moindre idée. Je cherche en vain une lyre »... Il va s’occuper de faire entrer Hervieu au

Gil Blas

...

[Septembre]

 : les deux poèmes d’Hervieu lui ont causé une impression profonde, « le premier féroce, le second si triste, et si vague, mais

tous les deux qui vous donnent des visions si étranges et si troublantes ! Je ne veux pas vous dire que c’est de l’excellent Baudelaire, et

de l’excellent Gogol, car je trouve que ce n’est point complimenter un écrivain que de le comparer à un autre, c’est mieux que cela, c’est

de l’excellent Hervieu »... – [

Novembre

1886

]. Copie d’une lettre à son directeur [Arthur

M

eyer

, directeur du

Gaulois

], pour rappeler

son souhait d’un compte rendu du

Calvaire

par Hervieu, grand talent et critique intègre : ce livre « est mille fois plus honnête que ceux

de M. Octave Feuillet, de M. Ludovic Halévy et de leurs récents petits-neveux »... – « Je me reprocherais toute ma vie de ne pas vous

avoir demandé cet article, car, sans cela, je n’aurais pas eu votre lettre, qui vaut tout ce que Swift, Voltaire et Beaumarchais ont écrit. La

jouissance que j’ai eue, en la lisant, est inexprimable. Ce

M

eyer

est décidément inépuisable en comique, en comique, comme je l’aime,

avec des profondeurs de tragique insondables »... – « Que dites-vous de cette belle vache de

P

eyrebrune

? Voilà une canaillerie, contre

laquelle je proteste. J’écris une lettre à Magnard, avec prière de l’insérer. Voilà donc à quoi servent nos pauvres grimaces ! »... – [

1887

],