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Mardi 6 octobre 2020

192.

Charles BAUDELAIRE

(1821-1867). L.A.S., 1

er

août [pour septembre] 1854, à Narcisse

A

ncelle

 ; 2 / 3 de

page in-8, adresse « Monsieur Ancelle » paraphée « CB ».

2 000 / 2 500€

Violente lettre à son conseil judiciaire, au sujet de sa dette envers l’antiquaire Arondel, à qui il a acheté bon

nombre de tableaux et meubles

.

« Il faut renoncer à

l’Hôtel de Ville

 ; à partir d’aujourd’hui, je suis obligé de rentrer dans ma vie occupée. –

J’ignore

si d’ici au 5 je trouverai quelques centaines de francs pour fuir Arondel

 ; mais, en tout cas, je ne peux pas rester,

comme le joueur, sans un sol. Je ne vous demande pas les 100 fr.

dont vous avez le reçu

. Je sais que vous êtes

épouvanté par l’argent que vous donnez, comme d’autres sont éblouis par l’argent qu’ils reçoivent. 100 fr., c’est

au-dessus de vos forces. – Remettez purement 50 fr. J’ai perdu le papier du

Bon Pasteur

. Comme il faudra que j’aille

vous revoir ces jours-ci (j’ai retrouvé votre

Schiller

), si je n’ai pas retrouvé cette lettre, je vous en demanderai une

autre. – Ces 50 fr. sont uniquement pour moi ; j’ai donné les 100 fr. à Madame

L

emer

. J’ai reçu une interminable lettre

de ma mère qui est partie sans venir me voir »…

[Cette dette poursuivra Baudelaire toute sa vie, et même après, puisqu’Arondel fera un procès à Madame Aupick,

mère de Baudelaire, et obtiendra un dédommagement de 1500 francs, en 1872]. Dans le coin supérieur droit, note

de la main d’Ancelle : « Donné 50 f sans reçu ».

Correspondance

, t. I, p. 291.