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Mardi 6 octobre 2020

226.

COLETTE

(1873-1954). 5 L.A.S. « Colette Willy » ou « Colette de Jouvenel », Paris 1907-[début des

années 1920] ; 5 pages et demie formats divers, 2 en-têtes

Le Matin

, une enveloppe.

400 / 500€

44 rue de Villejust 18 février 1907

, à Alfred

V

allette

, au sujet de

La Retraite sentimentale

(Mercure de France,

1907). Elle demande à quelle heure « je fais le service dans vos bureaux », jeudi. « Vous parlez que je rappellerai

à Mendès sa promesse faite à Rachilde. Bon tabac, s’il parle de la Retraite »…

57 rue Cortambert [1911-1914]

, au

même. « Gémier a besoin d’un

Dialogues de Bêtes

, moi aussi, je n’en ai pas, comment faire ? Votre imprimeur va-t-il

daigner tirer quelque chose ? Nous “jouons” le dialogue le 29 au théâtre Antoine, Gémier et Suz. Desprès veulent

le répéter cette semaine, j’ai l’air vraiment d’une gourde »…

[Novembre 1921]

, à un ami. « L’Ermite propose, comme titre et sous-titre

L’Envers du Monde. Mœurs de la Cour

et de la ville sous la République

. […] Les premières douleurs de

Chéri

à la scène me rendent folle, – et Jouvenel

m’envoie au procès Landru !!! »…

[7 mars 1922]

, à Haydée

M

agnus

-L

evel

, l’invitant à venir la voir au

Matin 

: « Je serai

enchantée de vous revoir »…

[Début des années 1920]

, à un ami. « Vite, vite, cher ami, n’arbitrez pas avant d’avoir

lu les œuvres d’Elissa

R

haïs

 ! Je vous le demande avec instance, mais non pas comme une amicale faveur. Il ne s’agit

que d’équité »…

On joint

deux fleurs séchées pressées contre un feuillet de papier à en-tête du

9 rue de Beaujolais 

; une l.a.s. de

W

illy

à Curnonsky, évoquant Colette ; une l.a.s. d’Henri Lavedan à Colette ; un fragment de lettre d’amie évoquant

son article « Bêtes amies » ; une longue l.a.s. de sa fille Colette de

J

ouvenel

sur ses rapports avec sa mère (1976) ;

et une l.a.s. de Pauline Tissandier.

227.

COLETTE

. L.A.S. « Colette Willy », [vers 1910], à un journaliste ; 1 page et demie in-12 à l’encre violette

à son adresse

25, rue Torricelli

(petite marque de rouille et trous d’épingle).

120 / 150€

Elle est « si contente. Je sais mal remercier, et je sais encore moins quêter la faveur de la critique. Elle m’est

partout, cette fois, clémente, et flatteuse, mais votre article est parmi ceux qui me touchent le plus »...

On joint

2 L.A.S. (et une carte de visite a.s.) de

W

illy

, à Laurent Tailhade (1891) et à Madeleine de Swarte.

228.

COLETTE

. 2 L.A.S. « Colette »,

Paris

[1928-1936], à « Kid » [Renaud de

J

ouvenel

] ; 4 pages in-4 chaque

(fentes au pli de la première).

500 / 700€

Belle correspondance à son beau-fils

 : Renaud de

J

ouvenel

(1907-1982) est le fils naturel d’Henry de Jouvenel et

sa maîtresse Isabelle de Comminges dite « la Panthère ».

9 rue de Beaujolais [répondu 18 mars 1928]

. La lettre de Kid donne à penser qu’il n’est pas dans un état moral

excellent : « Être un “raté” à vingt ans… permets-moi de sourire. Tu as vingt ans, tu es à la veille d’une majorité

effective, tu n’as pas de maladie grave, tu te trouves en face d’une proportion d’antagonisme plutôt tonique, –

veux-tu changer avec moi ? […] C’est une lettre de pion, mais de pion désintéressé. Tu sais, ou tu devines, que

je me suis tant de fois ressuscitée, que (quelle phrase !) j’écoute avec étonnement et scandale, d’une bouche de

vingt ans, tomber des paroles désabusées. C’est peut-être naturel, à ton âge on quitte si facilement la vie. Mais…

crotte pour les personnes désabusées. Ne sois pas une de

ces personnes »... Elle ne veut pas parler de

La Naissance

du jour

, livre « plein de négligences » malgré ses trois

jeux d’épreuves. « La fin n’est pas trop mal parce qu’il y

a davantage de lettres de ma mère »… Et de terminer

par l’éloge de sa fille…

33, Champs-Élysées [1936]

. Elle

remercie « Vieux Kid » de son bouquet et apprécie son

livre [

Village X

…] : « La dernière partie, naturellement,

n’est pas celle que je préfère. Mais avant, tu restes, Dieu

merci, singulièrement poète. Si j’écrivais le “monologue

de Renaud”, il commencerait par : “Je suis un cheval

sauvage, sans mors ni bride” et puis il continuerait, asservi

avec douceur au rythme, et sans trop s’en apercevoir. Tu as

un don rare : ta sensualité, même précise, est poésie »…

On lui a dit que la connivence du chevalier et du cheval

était héritée : « Diable soit du c… qui a baptisé ta mère

du nom de “panthère”, pour ce qu’elle était dorée et

irritable ! Le cheval te vient d’elle »… Elle est charmée que

Renaud paraisse aimer la terre : « C’est pourquoi je suis de

ton parti si tu tiens à Castel-Novel. Là où il y a du gibier, il

faut quelqu’un qui sache protéger ce gibier. Là où il y a des

chiens, il faut quelqu’un à qui les chiens viennent quand il

les siffle. Au fond, mon père était très humilié que, jamais

un chien ne lui ait obéi. Nous continuerons un jour cette

importante conversation »…