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COLETTE

. L.A.S., [Paris 25 décembre 1944],

à Maurice

S

aurel

; 3 pages in-8 sur papier à

bordure de dentelle orné d’une grande vignette

chromolithographiée représentant deux mains

jointes sur un cœur de myosotis et entourées d’une

couronne de roses, enveloppe.

400 / 500€

« Bonjour, bonne année ! Cher ami, ne vous moquez

pas de ces papiers que j’aime. Celui-ci, qui porte deux

mains amies, et un cœur de myosotis, convient très bien

au sentiment qui nous lie. J’ai un joli petit livre pour vous,

illustré par

D

ignimont

[

Trois, six, neuf

], que Correa se

décide enfin à “sortir”, comme on a tort de dire »... Elle

évoque son médecin Marthe

L

amy

, que le D

r

Chadourne

a mise dans « un préventorium bien oxygéné », pour

hâter sa convalescence. « Mais c’est une chèvre difficile

à attacher. Rien d’autre, sinon que je peux de moins en

moins marcher. Mais je ne suis pas mécontente de l’état

d’esprit qui me permet de me résigner à être une infirme

officielle. Pour une fois que je suis contente de moi »…

230.

Georges COURTELINE

(1858-1929).

M

anuscrit

autographe signé,

L’Escalier

 ; 4 pages et demie petit

in-4, quelques corrections.

300 / 400€

Manuscrit complet du second conte du recueil

Les

Fourneaux

, paru chez Albin-Michel en 1905 (p. 15-28).

C’est l’histoire d’un couple infernal, l’oncle et la tante du

narrateur : « Entre les murs de cettemaison de Janot, l’oncle

et la tante vivaient en chat et chien, animés l’un contre

l’autre d’une antipathie instinctive qu’avaient

lentement aiguisée trente-cinq années de

tête-à-tête, le vide d’une existence provinciale

formidablement imbécile et dénuée de but.

Il suffisait à l’un d’exprimer une façon de

penser, pour que l’autre, précipitamment,

affichât une manière de voir diamétralement

opposée. […] Et ainsi, de parti pris, ils

s’exaspéraient mutuellement ; elle, agressive,

âpre, hargneuse ; lui, goguenard, dédaigneux,

fort pour les haussements d’épaules et les

silences insultants ». Pour descendre de leur

chambre à coucher à la salle à manger, il fallait

emprunter un escalier noir et tortueux au bout

d’un long corridor sombre ; la tante décida un

jour de relier les deux pièces par un escalier en

pas-de-vis, contre l’avis de l’oncle, qui refusa

obstinément de l’emprunter. L’oncle mourut

des suites d’une chute dans son escalier, et la

tante obligea les croque-morts à descendre

le défunt par l’escalier en pas-de-vis : « — Je

t’avais bien dit que tu y passerais ! murmura

cette excellente femme. »