220
93
Mardi 6 octobre 2020
Légation de France à Copenhague
,
31 janvier
1921
:« Voici le poëme sur Dante. J’ai peur que malgré votre
indulgence pour moi, vous le trouviez bien mal et difficile »...
10 février
. Il n’avait pas compris ses intentions par
rapport à son
Ode jubilaire
, mais la combinaison proposée lui paraît la meilleure. « Je n’ai plus que quelques vers
à écrire. Je vais immédiatement saisir la N.R.F. Il faudrait que la chose allât assez vite, car je viens d’être nommé
Ambassadeur au Japon »...
26 février
. « Quand pendant de longs mois on a vécu l’esprit uniquement tendu sur une
œuvre, on ne sait plus exactement si elle est bien ou mal [...]. Dans le dur combat qu’ils soutiennent pour arriver à
l’expression, les pauvres poëtes ont besoin de temps en temps d’être réconfortés par des sympathies précieuses
comme la vôtre et celle de M.
P
ératé
que je connais et que j’estime depuis longtemps. N’est-ce pas lui qui a fait
autrefois une traduction des
Fioretti
en style du 17
e
siècle qui m’avait beaucoup frappé ? Je suis sûr que celle de la
Divine Comédie
sera superbe, et je serai fier de figurer avec lui sous la même couverture »... C’est bien
chant
qu’il
faut écrire : « J’ai probablement été hypnotisé par l’agréable vibration du mot
Canzone
»...
Paris
26 mars
. « C’est
vous [...] qui avez raison en ce qui concerne
P
étrarque
, que vous avez étudié plus que moi. On a toujours raison
quand on admire »...
18 mai
. Ému par l’hommage inattendu, il ne l’a pas remercié comme il aurait dû. « Je ne suis
pas orateur, comme vous vous en êtes aperçu et je ne voulais pas nuire à la solennité de l’occasion »...
13 juin
. « Je
n’ai pris aucun engagement pour l’Introduction que j’ai écrite sur votre prière à mon
Ode jubilaire
et je la tiens à
votre disposition »...
25 juin
. « Merci pour l’envoi du recueil de contes dont j’ai déjà lu quelques pages qui m’ont
charmé par leur puissante saveur de terroir »...
Château d’Hostel (Ain) 5 juillet
. « Vous exercez décidément sur moi
une autorité irrécusable ! J’ai repris mon Introduction et je l’ai terminée »...
[Paris 12 juillet 1922]
. Sympathie pour la
mort de son frère, « le grand catholique Denys Cochin »...
Ambassade de France au Japon,
Tokyo 21 septembre 1922
. « Je m’intéresse beaucoup au Japon. C’est un pays
très négligé jusqu’ici par la France et où nous comptons beaucoup de sympathies latentes qui ne demandent qu’à
se réveiller. Je vous envoie ci-joint une petite conférence que j’ai faite à Nikkô devant un public d’étudiants auxquels
s’étaient joints les fonctionnaires de la Cour, et les prêtres des fameux temples, en belles redingotes noires ! »...
Il est question ailleurs d’épreuves, d’envois, de souscriptions et aumônes...
219.
Jean COCTEAU
(1889-1963). 2 L.A.S., Paris 1917-1946, à René
C
halupt
; 1 page oblong in-8 avec
adresse, et 1 page in-4 avec enveloppe.
200 / 300€
Dimanche [11 février 1917]
. « Comme vous êtes aimable. J’accroche l’île de Montserrat au mur en guise de soleil et
je bourre mon poêle avec les 6 jeunes filles blanches. Le vicomte Hoyotoho lance des bombes sur Berlin. Occupez-
vous du piano si vous voyez
S
atie
et nous aurons une bonne séance de
Parade
»...
[16] mai 1946
. « Naturellement
mon cher René – le terrible est de se parler à travers je ne sais quelles épaisseurs. J’aimerais vous voir »…
On joint un quatrain autographe signé d’Anna de
N
oailles
, dédié à Mlle Linette Chalupt : « Ah, Jeunesse, qu’un
jour vous ne soyez plus là »…
220.
Jean COCTEAU
.
P
oème
autographe (fragment),
[
Mésaventures d’un rosier ou Les Cachotteries
de Watteau
, 1921] ; 1 page in-4 avec ratures et
corrections sur papier fort rose.
800 / 1 000€
Brouillon pour la fin de ce poème recueilli dans
Vocabulaire
(
Éditions de la Sirène, 1922). Il se compose
de 8 tercets (la pièce publiée en a 64), et fait allusion
à la liaison de Cocteau avec
R
adiguet
, Narcisse à qui
l’on reproche ses aventures féminines. Le manuscrit, à
l’encre noire, présente quelques corrections au crayon,
et d’intéressantes variantes avec la version définitive.
« La belle de sa main
Lui flatte, lui énerve
Le cou
Or la fille de l’onde
Songe au feuillage où pend
La vigne
Et regarde à travers
Le verre du plafond
La rose éteinte […]
Rose, rentre en toi-même
Et pleure comme Achille
Sur Patrocle »…




