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213.

Louis-Ferdinand CÉLINE

(1894-1961). L.A.S. « Louis », Saint-Malo 23 août [1943], à « Fiston » ; 2

pages in-4 (encre très pâlie sur papier jauni).

150 / 200€

Lucette a été malade pendant un mois, « une suite de coup de soleil », et lui-même a « travaillé comme un

bœuf après mon tapus. Je crains bien qu’il me reste sur les bras. Nous serons la catastrophe de Katyn avant

que je termine ! Trois ans de migraines aux pommes ! »… Les paysans sont malheureux : « Ils

vendent du sucre

et des étoffes

ils

tiennent

boutique

. Ils ont trop de tout. […] L’ordure est maîtresse absolue. […] La pétasse

est Reine du port »…

214.

Louis-Ferdinand CÉLINE

. L.A.S., Copenhague 18 février 1948, au libraire Richard

A

nacréon

 ;

3 pages in-fol., enveloppe.

1 000 / 1 500€

Sur ses démêlés avec la maison Denoël et Madame Jean Voilier

.

« Votre lettre me fait grand plaisir. C’est autour du bûcher qu’on compte ses amis… ses ennemis aussi hélas !

Et ils me mènent dur au supplice ! […] La Voilier et la maison crevante Denoël m’obsèdent. J’ai toujours voulu

quitter Denoël sa jésuiterie me portait sur les nerfs. Voilà qu’il m’arrive une héritière pleine d’arrogance et

d’impérialisme ! De quelle nue me tombe-t-elle ? de quels lits ! Je n’ai rien à foutre avec cette bonne femme !

ni d’Ève ni d’Adam ! Et Tosi ce directeur littéraire ! D’où m’arrivent ces Guignols d’après la Tempête ! Pilleurs

d’épaves ! armés de mes contrats ! C’est joli ! Me voici bien empêtré.

Avez-vous vent de ce que devient leur

procès en Épuration ??

 Tous mes vœux sont que la maison rende l’âme ! qu’on n’en parle plus ! Pigeon vole !

Ils ne m’ont pas publié depuis 4 ans ! de ce côté ils jouent sur mon indignité… ma nature infâme etc. Ils jouent

sur tous les tableaux. Je ne veux plus avoir rien à foutre avec cette tôle pourrie ! Il m’est venu 20 éditeurs

renifler mes chères œuvres – tous se débalonnent tergiversent redoutent la mère Voilier. […] Elle attend mon

héritage la garce ! Elle ne l’aura pas. Devrais-je interdire à jamais toute publication de mes livres par testament

oléographique ! Je sors de prison m’en voici une autre ? Merde ! »…

Lettres

(Bibl. de la Pléiade), 48-16.