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89

Mardi 6 octobre 2020

209.

André BRETON

.

M

anuscrit

autographe, [1957] ; 1 page oblong in-8 avec ratures et corrections.

800 / 1 000€

Brouillond’unparagraphedes

Deuxenquêtessurréalistes

,texteparudanslen°2delarevuetrimestrielle

LeSurréalisme,

même

(printemps 1957), annonçant des enquêtes sur un tableau de Gabriel

M

ax

et un tableau anonyme.

« La vogue actuelle de la peinture dite “non-figurative” ne dispense heureusement pas de scruter les intentions

même “extra-picturales” qui ont pu animer tel maître du passé : un Jérôme Bosch, un Giorgione, un Goya. Rien ne

s’oppose à ce que chaque fois que l’occasion s’en présente cette curiosité s’étende à des artistes de moindre renom.

Nous présentons ci-contre une toile dont André Breton nous dit qu’elle l’a “arrêté” il y a plusieurs semaines, au

marché “Vernaison” de S

t

Ouen et depuis lors au point qu’il a dû revenir l’examiner plusieurs fois. Renseignements

pris (il suffit de se référer au Larousse en sept volumes), l’auteur de cette œuvre non datée, Gabriel Max né à Prague

en 1840 (mort, croyons-nous en 1915) s’est plu à évoquer les sujets horribles ou à frapper l’imagination par la

singularité et la bizarrerie. Très répandue fut autrefois, à Paris, la reproduction de sa “Face du Christ sur le suaire de

S

te

Véronique” qui semble ouvrir les yeux quand on le regarde quelque temps (1874)… “Du mysticisme sentimental,

Max passa plus tard au spiritisme, à l’hypnotisme et aux rêveries du diabolisme”. Le cinquantenaire de la mort de

l’auteur de

Là-bas

[

H

uysmans

] (dont on sait le prestige auprès des surréalistes) suffirait à faire sortir de l’ombre

Gabriel Max et à appeler la discussion autour de cette œuvre énigmatique »… Breton a barré sa dernière phrase, qui

nomme une amie poétesse : « Elle vient d’être acquise par M

me

Joyce Mansour ».

210.

André BRETON

. L.A.S., Saint-Cirq Lapopie 3 juillet 1961, à Edmond

B

omsel

; 2 pages in-8, enveloppe.

500 / 700€

Il transmet à son ami avocat une lettre (jointe) de Jean-Claude Fasquelle des Éditions du Sagittaire concernant

des rééditions, « déplaisante au possible […] 1° dans la mesure où Gallimard s’opposait à la reproduction des

textes d’Apollinaire, Kafka, Nouveau, etc., l’

Anthologie de l’Humour noir

se trouvait démantelée et il était presque

impossible de la reconstituer sur d’autres bases : l’unique solution du problème était, comme l’a vu très justement

Jean-Jacques Pauvert, d’amener Gallimard à retirer son véto ; 2° il me paraît parfaitement impudent de rééditer les

Manifestes

sans avoir pour cela mon agrément ». Il vient seulement d’apprendre que le Sagittaire lui a versé des

droits sur l’édition du Club du Meilleur Livre ; il se plaint de la mauvaise foi de Fasquelle… Etc.

On joint

la L.S. de Jean-Claude

F

asquelle

à Breton, Paris 30 juin 1961 (en-tête

Les Éditions du Sagittaire

).

211.

Anthelme BRILLAT-SAVARIN

(1755-1826) magistrat et gastronome. L.A.S. « BS », Paris le 3 [février

1816 ?], à sa nièce Élisabeth

B

rillat des

T

erreaux

, à Belley (Ain) ; 3 pages in-8, adresse (petite déchirure

par bris de cachet, montage ancien sur papier bleu).

600 / 800€

Il a reçu avec plaisir de ses nouvelles de Lyon, « car quand on a en routte des chiennes et des nieces on ne saurait

avoir trop de souci pour de si chanceuses marchandises »... Il raconte une aventure concernant sa chienne Ida :

« L’autre jour en passant dans la rue de M

elle

Templier j’attrapai un conducteur de cabriolet qui avait empoigné Ida

et qui la portait dans sa voiture. Je pris son numero et jecrivis au prefet de police, qui le fit empoigner a son tour

et mettre en prison ou il est encor aujourd’hui sa femme est venue se mettre a mes genoux et apres l’avoir bien

grondée, j’ai consenti qu’on ne donne pas de suitte a cette affaire »… Il parle avec humour de son frère Scipion, qui

« s’apprete a jouer vigoureusement du jarret » au bal de Mme de Villeplaine, et qui lui a rapporté quelque chose de

si aimable de la part d’Agathe, qu’il n’en a pas dormi pendant trois nuits. Il donne des nouvelles de quelques amis :

le général qui ne veut pas mourir garçon, MM. Revenaz, Vergèz, Roux Vital, etc. « Lord

W

ellington

a dit au ministre

des finances quil regardait comme certain que l’annee qui nait serait beaucoup plus avantageuse a la France que

celle qui vient de passer, et on croit que les étrangers s’en iront. Je pense que le jour de l’an vous aura réuni je vous

envoye ma benediction et mes vœux »…

212.

Francis CARCO

(1886-1958). L.A.S., Paris 28 octobre 1910, à Tancrède de

V

isan

 ; 4 pages in-8°, en-tête

Chambre des Députés

.

120 / 150€

Curieuse lettre

. Il félicite Visan de ses vers, et évoque le prochain lancement des éditions du

Feu

… « Je vis dans

un tonnerre d’affaires, de mouvement. Le matin je reçois les maîtresses de Dalimier député de Corbeil, et soutiens

la

République

(ô radicalisme béat !) en accueillant fort courtoisement les puants électeurs.

Après-midi : affaires,

articles, édition. Soir : vadrouille, abonnement du

Feu

partout où je vais. Couché tard levé tôt. […] Suis bien dans les

journaux et les revues comprennent enfin que je puis pousser leur vente en province. […] Dans deux ans je me marie,

je deviens un gros bonhomme car on doit me pousser chez Fayard et dans la puissante publicité. J’attends un cousin

qui va s’installer banquier à Paris : la Politique, la Finance et le monde. Nous irons vite avec de telles relations

 »..

.

Etc.